Bien vivre sa fin du monde… en juillet-août 2018

« Bien vivre sa fin du monde » fait la UNE du spécial été de La Décroissance. En voici un aperçu.

Un article de Pierre Thiesset pose la question faussement naïve, « Quand est-ce que ça va péter ? ». Il est toujours salutaire de récapituler les études qui montrent depuis les années 1970 que nous allons au désastre. Un hors série du Nouvel observateur de juin juillet 1972 s’intitule « La dernière chance de la terre ». La Gueule ouverte, mensuel écologique qui annonce la fin du monde, apparaît pour la première fois en novembre 1972. Toujours en 1972 paraît une étude argumentée sur Les limites de la croissance ou rapport au Club de Rome. Ce rapport concluait : « Étant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Si on peut reprocher à certaines prévisions d’avancer des dates comme par exemple Yves Cochet, « L’échéance fatale aura lieu avant 2030 », toutes les études contemporaines sérieuses convergent pour montrer que la situation continue de se dégrader rapidement : réchauffement climatique, épuisement des ressources non renouvelables et même renouvelables, extinction des espèces, stérilisation des terres, océans qui se vident de vie tout en se remplissant de plastique, stress hydrique généralisé, etc. Dans un contexte de menaces multiples et pour certaines aux effets déjà irréversibles, c’est l’effondrement en cours qu’il faudrait décrypter et non se contenter comme Pierre Thiesset de « rire des prétentions à lire l’avenir dans le marc de pétrole ». La crise ultime, ou catastrophe, ou effondrement, ou apocalypse, peu importe le nom, ne peut être caractérisé paer une date précise et délimitée. La chute de l’empire romain a duré « un certain temps », il en sera de même pour notre civilisation thermo-industrielle. Le mensuel La Décroissance montre d’ailleurs à longueur de colonne depuis 2004 que ça va péter, et même que ça pète déjà. Voici quelques extraits significatifs piochés dans leur dernier devoir de vacances :

Jean-Luc Coudray : «  L’apocalypse a déjà commencé et nous ne nous en sommes pas aperçus. Nous pouvons faire dater son déclenchement des années 1970, depuis que l’empreinte écologique de nos activités déborde les possibilités de réparation de la terre. Nous voici sur la pente glissante et les enfants ne se doutent de rien. Il faut dire qu’ils n’ont connu que le milieu carcéral de la ville et la nourriture de supermarché… Comment accepter la mutation de la planète en un univers médiocre, uniformisé, standardisé ? Ce n’est pas difficile, il suffit de ne pas s’informer, de s’abonner aux divertissements télévisuels et à l’optimisme publicitairePenser est pénible dans un monde en naufrage… Vous ne voulez pas vous couper de la nature, vous vous retirez à la campagne avec poules, potager, verger et poêle à bois. Attention cependant : vous verrez des hordes d’affamés saccager vos cultures…En vérité effondrement risque d’être très long, avec des soubresauts, de faux espoirs, des incertitudes. On va nous servir une agonie morne, bornée, triste, à l’image d’une bureaucratie… En Suisse, pour un peu d’argent, sans même être vieux ou malade, vous pouvez vous faire tuer par une équipe compétente. Programmer sa mort est la dernière sophistication que nous offre cette société de maîtrise. Mieux encore : c’est sa seule et unique maîtrise... »

Alain Adriaens : « Depuis quelques temps, il est difficile de ne pas être au courant du fait que nos sociétés productivistes causent d’irrémédiables dégâts aux écosystème naturels qui permettent la vie sur terre… Il ne faut pas le nier : ceux qui, depuis longtemps, ont essayé de faire virer de bord notre société pour éviter le naufrage, doivent bien constater que rien n’y fait, que la situation empire et que le jour du dépassement vient de plus en plus tôt chaque année… Si on ne comprend pas que ceux qui refusent d’agir sont aussi troublés que ceux qui agissent, on perd l’occasion d’établir des alliances possibles. »

8 réflexions sur “Bien vivre sa fin du monde… en juillet-août 2018”

  1. mehdi mountather

    La bête ou « Dabba » en arabe , est mentionnée une seule fois dans le coran ALLAH dit dans le saint Coran: {Et quand la Parole tombera sur eux, Nous leur ferons sortir de terre une bête qui leur parlera; les gens n’étaient nullement convaincus de la vérité de Nos signes .} ( sourate 27 /verset 82) .Cette mention de la bête dans le coran semble coïncider sensiblement avec l ‘apocalypse de Jean dans la Bible.après la tempête en Arabie Saoudite le Choléra la canicule les inondations les forts séismes dans le monde en islam normal la fin du monde si la fin du monde le 31.8.2018 aux non musulmans de se convertir a l’islam pour éviter l’enfer la bête de la terre.

  2. @biosphère
    Serait-ce donc ce que je devinais, une petite histoire personnelle de vieux comptes à régler ? si tel est le cas, je pense que l’écologie n’a rien à gagner avec ça. Personnellement je ne connais ni Vincent Cheynet ni Pierre Thiesset, Raoul Anvélaut, Michel Sourrouille etc. je ne l’ai lu que leurs écrits. Toutefois leur style m’en dit suffisamment au sujet de leur personnalité, nous avons chacun la notre, et c’est très bien ainsi. Continuez donc à leur faire de la publicité en essayant d’oublier votre petit ego.

  3. @biosphère
    Serait-ce donc ce que je devinais, une petite histoire personnelle de vieux comptes à régler ? si tel est le cas, je pense que l’écologie n’a rien à gagner avec ça. Personnellement je ne connais ni Vincent Cheynet ni Pierre Thiesset, Raoul Anvélaut, Michel Sourrouille etc. je ne l’ai lu que leurs écrits. Toutefois leur style m’en dit suffisamment au sujet de leur personnalité, nous avons chacun la notre, et c’est très bien ainsi. Continuez donc à leur faire de la publicité en essayant d’oublier votre petit ego.

    1. En ce bas monde, il semble qu’il soit impossible de vivre sans nuire. Et nous n’y pouvons rien, malgré tous les bien-pensants, qui depuis l’aube des temps, pour gonfler leur ego de mâles, se persuadent que leur mission est de sauver une humanité en perpétuelle névrose.

  4. Michel C,
    le mensuel « La décroissance » fait en effet œuvre de salubrité publique. C’est le seul journal qui, à longueur de colonnes, nous annonce que nous allons vers la fin de notre monde, et c’est très bien ainsi. Au travers de la reprise « nuancée » de leurs articles sur ce blog, nous leur faisons de la publicité . Nous n’avons aucune animosité envers ce périodique, c’est plutôt l’inverse dont il s’agit, lire par exemple :
    http://biosphere.blog.lemonde.fr/2015/04/19/larticle-que-vous-ne-lirez-pas-a-cause-de-v-cheynet/

  5. Michel C,
    le mensuel « La décroissance » fait en effet œuvre de salubrité publique. C’est le seul journal qui, à longueur de colonnes, nous annonce que nous allons vers la fin de notre monde, et c’est très bien ainsi. Au travers de la reprise « nuancée » de leurs articles sur ce blog, nous leur faisons de la publicité . Nous n’avons aucune animosité envers ce périodique, c’est plutôt l’inverse dont il s’agit, lire par exemple :
    http://biosphere.blog.lemonde.fr/2015/04/19/larticle-que-vous-ne-lirez-pas-a-cause-de-v-cheynet/

  6. @biosphère
    Mais qu’est-ce qui vous dérange réellement dans ce journal, serait-ce leur façon de « tirer sur tout ce qui bouge », leur humour mordant, le fait qu’ils s’autorisent à rigoler de tout, même de la « fin du monde » ? Vous savez pourtant que ce journal est sous-titré « Le journal de la joie de vivre »… alors c’est quoi ? Une petite histoire perso …?
    Selon moi, on devrait faire la promo de « leur dernier devoir de vacances »comme vous dites, sur toutes les ondes et chaines télés. Et ce journal devrait même être remboursé par la Sécu.
    A la fin de son excellent article, juste après « le marc de pétrole » , Pierre Thiesset écrit : « Le rire et l’autodérision, pour garder un minimum d’humilité, pour ne pas croire que nous, petite chose… (etc) »
    Je pense que biosphère devrait essayer le rire et l’autodérision. Les goûts et les couleurs on ne discute pas, certes … mais à choisir je préfère mourir de rire que de peur. Pas vous ?

  7. @biosphère
    Mais qu’est-ce qui vous dérange réellement dans ce journal, serait-ce leur façon de « tirer sur tout ce qui bouge », leur humour mordant, le fait qu’ils s’autorisent à rigoler de tout, même de la « fin du monde » ? Vous savez pourtant que ce journal est sous-titré « Le journal de la joie de vivre »… alors c’est quoi ? Une petite histoire perso …?
    Selon moi, on devrait faire la promo de « leur dernier devoir de vacances »comme vous dites, sur toutes les ondes et chaines télés. Et ce journal devrait même être remboursé par la Sécu.
    A la fin de son excellent article, juste après « le marc de pétrole » , Pierre Thiesset écrit : « Le rire et l’autodérision, pour garder un minimum d’humilité, pour ne pas croire que nous, petite chose… (etc) »
    Je pense que biosphère devrait essayer le rire et l’autodérision. Les goûts et les couleurs on ne discute pas, certes … mais à choisir je préfère mourir de rire que de peur. Pas vous ?

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