Hier le Covid-19, demain le H5N1…

Nous allons célébrer les 5 ans de l’apparition de la pandémie mondiale dont les premières manifestations ont eu lieu en janvier 2020. Nous avions sur notre blog biosphere annoncé cette probabilité depuis 20 ans. Aujourd’hui la gestion américaine de la crise du virus H5N1 met à nouveau le monde entier en danger.

Stéphane Foucart : Le virus H5N1 circule intensément dans les élevages bovins américains, il est donc un bon candidat pour être le fauteur de la prochaine pandémie. La grande taille des exploitations et la faible diversité génétique des animaux font office de chambre d’amplification ; la charge virale dans l’environnement augmente, l’infectivité et la pathogénicité des virus aussi ; la faune sauvage se réinfecte au contact d’animaux domestiques ; ses déplacements contribuent à distribuer le pathogène sur tous les continents. Depuis mars 2024, l’émergence dans plusieurs Etats américains du clade 2.3.4.4b du virus grippal aviaire hautement pathogène H5N1 chez des mammifères non carnivores constitue un changement épidémiologique. Au moment où cette chronique était bouclée, les autorités américaines affichaient 150 élevages supplémentaires touchés en Californie et un total de 845 troupeaux infectés, dans seize Etats. Des travailleurs de ces exploitations sont également tombés malade sans, pour l’instant aucune transmission interhumaine. Mais plus le virus circule, plus la probabilité augmente qu’il s’humanise et le nombre de mutations nécessaires pour que cet événement survienne est faible.

Depuis près d’un an, l’administration Biden est au centre de nombreuses critiques pour n’avoir pas pris la mesure de la menace. Surveillance défaillante de l’industrie laitière,etc. L’actuel ministre de l’agriculture, Tom Vilsack, était le patron du lobby laitier américain avant sa prise de fonctions. C’est un scénario de film d’horreur qui s’écrit sous nos yeux….

Nos articles il y 20 ans sur notre blog biosphere

31 mars 2005 la peur a changé de camp

La Grèce a commandé 500 000 antiviraux contre la grippe aviaire qui sévit déjà en Asie, la fièvre mortelle de Marburg prend des proportions inquiétantes en Angola et fait trembler le reste de l’Afrique. La Biosphère est satisfaite, les microbes et les virus commencent à se révolter contre l’élevage en batterie des animaux et des pauvres : il y a des révoltes qui devraient faire réfléchir un peu au delà de la compassion réservée à quelques évènements épisodiques et insignifiants comme l’histoire de ces deux malheureux surfeurs qui ont bien failli mourir lors d’une secousse tectonique !

25 avril 2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception. Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

6 septembre 2005 Le virus H5N1

Les virus de la grippe aviaire existent sans doute depuis longtemps. Mais H5N1 a gardé des caractéristiques moléculaires stables et il est désormais omniprésent au Vietnam, en Thaïlande, en Indonésie ; il a même gagné la Russie par l’intermédiaire des oiseaux migrateurs sauvages. Selon les estimations de l’OMS, on en est aujourd’hui à 150 millions d’oiseaux domestiques abattus dans le monde pour combattre cette épizootie. Depuis 1997 et l’épidémie de Hongkong, on a mpour la première fois observé que l’une des variantes avait acquis la propriété de pouvoir passer chez les humains. En 2003 les Pays-Bas ont connu en 2003 une épizootie de la variante h7N7 entraînant 89 cas de contamination humaine dont un mortel. Ces événements font penser à ce bon docteur qui, au début des années 1950, a transmis volontairement aux lapins une épizootie, la myxomatose, pour les détruire. Des centaines de millions de lapins de garenne moururent dans toute l’Europe, mais finalement le docteur gagna le procès intenté contre lui : c’est le lapin qui fut déclaré « animal nuisible » puisqu’il fut jugé par le tribunal l’un des plus grands ennemis des récoltes. Mais n’est-ce pas l’espèce humaine qui est nuisible pour la Biosphère ?

26 octobre 2005 Le mythe de la biotechnique

extraits : Les systèmes biologiques possèdent trois caractéristiques, l’irréversibilité, la complexité et la capacité d’évoluer. Chaque espèce est donc le produit d’une histoire unique qui n’est pas reproductible et chaque fois qu’une espèce s’éteint, la planète perd définitivement une de ses composantes. De plus la complexité des interactions à l’intérieur des système biologiques (écosystèmes) est telle que ses effets sont imprévisibles, à plus forte raison si on modifie un de ses éléments. Enfin les bactéries peuvent résister aux antibiotiques et les moustiques aux insecticides, sans préjuger de l’apparition de nouveaux virus : demain peut-être une pandémie humaine de la grippe aviaire. Dans ce cadre, le modèle positiviste d’une science et d’une technique toutes puissantes qui permettraient d’acquérir une connaissance et un contrôle absolu sur la Nature n’est qu’un dangereux mirage. Par conséquent les humains doivent apprendre à se reconnaître comme simple élément de la Biosphère plutôt que comme prédateur dominant.

2 décembre 2005 Mourir en masse de la grippe, une solution

Toute évocation de la grippe aviaire suscite un mouvement de panique : avant-hier c’était au Pays-Bas (en 2003) où 25 millions de volailles avaient succombé ou avaient du être abattu par mesure préventive, hier c’était la Thaïlande ou La Turquie, demain peut-être ce sera les Etats-Unis. Le pays le plus riche du monde ne disposait pourtant en octobre de doses de traitement que pour 2 % de la population seulement. Produire un vaccin n’est en effet pas assez rentable pour les laboratoires pharmaceutiques, ça n’intéresse pas les actionnaires. De plus les juges américains accordent trop d’indemnités aux victimes en cas de problème, cela n’encourage pas les décisions. De fait le système capitaliste gère les affaires de n’importe quel ordre grâce à des procédures monétaires, ce qui est carrément insuffisant : de toute façon l’efficacité de ce vaccin n’est pas assurée si la grippe aviaire arrivait à se transmettre entre humains. Une épidémie en Amérique pourrait causer de 100 mille à 2 millions de morts, les hôpitaux seraient débordés et des émeutes éclateraient un peu partout. Pas de panique, on utilisera la force en isolant les porteurs de virus et c’est l’armée qui rétablira l’ordre, comme d’habitude.

Nos articles les plus récents

30 avril 2009, ils préfèrent le H1N1

extraits : En 2006, le directeur de l’OMS pour l’Europe Marc Danzon, en était sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Mais qui est responsable ? Les oiseaux sauvages ont été accusés d’être la source du H5N1 aviaire. En fait le responsable était l’élevage des volailles en batterie. Maintenant surgit un H1N1 porcin. Le risque pandémique lié au H1N1 actuel est lié comme celui du virus aviaire de la trop grande concentration des cochons en batterie. Concentration des poules, concentration des porcs, concentration des hommes, camps de concentration. Pourquoi avoir refusé de voir cette continuité ?….

10 novembre 2011, contagion virale, un risque élevé pour l’humanité

extraits : Un universitaire d’Atlanta a listé les facteurs favorisant les risques : augmentation des transports autour de la planète, l’urbanisation croissante, réchauffement climatique (migrations des moustiques…), vieillissement de la population, concentrations dans les élevages en batterie. Marc Danzon, directeur de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour l’Europe en est sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Au cours des trois dernières décennies, 35 nouvelles maladies ont été recensées, dont 26 virales. …

13 mars 2014, Le virus qui éradiquera le surplus de population humaine

extraits : Le sens des limites n’existent pas parmi les scientifiques impliqués dans l’atome ou dans la biotechnologie. C’est pourtant deux domaines où il ne faudrait pas faire ce que nous savons faire. L’exemple des virus mutants pourrait faire cas d’école. Voici en résumé ce qu’en dit LE MONDE : Une série d’expériences visent à rendre contagieux des virus grippaux mortels. Les deux pathogènes soumis à expérience, le H5N1 et le H7N9, sont des virus extraordinairement meurtriers. Les malades, après une brutale poussée de fièvre, développent généralement une pneumonie, puis une grave détresse respiratoire à l’issue souvent fatale…

21 janvier 2020 Pandémies mortelles, SRAS, H5N1, H7N9

extraits : Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués »  contre les populations (après avoir bien sûr vacciné une élite présélectionnée !). C’est tout-à-fait dans l’ordre des possibles (…) La réalité dépasse la fiction. La Chine vient d’annoncer le 20 janvier un troisième mort et près de 140 nouveaux cas du mystérieux virus, analogue au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère ou pneumonie). A Wuhan, 11 millions d’habitant, 136 nouveaux cas ont été répertoriés durant le week-end….

27 janvier 2020 Tout savoir sur le coronavirus 2019-nCoV

extraits : Depuis un mois, le coronavirus apparu à Wuhan en Chine a contaminé près de 1 300 personnes, 237 sont dans un état critique. Parce qu’il est transmissible par simple contact entre humains, il inquiète les autorités du monde entier. Les coronavirus forment un groupe de virus dont les premiers représentants ont été identifiés au milieu des années 1960. Leur nom provient des prolongements en forme de couronne situés à leur surface. Ils provoquent des infections respiratoires. Selon le type de virus, ces infections sont d’une gravité très variable puisqu’elles vont du simple rhume à des syndromes provoquant une détresse respiratoire et la mort….

14 août 2024 Épidémies, la fatalité du grand nombre

extraits : L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal. La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire….

25 mars 2020 Covid-19, évitons la guerre bactériologique

extraits : En 1972, Moscou ratifie le traité d’interdiction des armes biologiques, en 1973, l’URSS crée le laboratoire Biopreparat. Sa mission principale était de concevoir et de produire des armes à partir des virus, des toxines et des bactéries les plus dangereux que nous connaissions. Le gouvernement soviétique décida au contraire que les meilleurs agents pathogènes étaient ceux auxquels on ne connaissait aucun remède. (…) « A la mi-avril 1988, je reçus un coup de fil. Ustinov qui était à la tête d’une équipe de recherche sur le virus hémorragique de Marburg, s’est injecté par mégarde le virus Marburg dans le pouce… Le quinzième jour, les petites ecchymoses qui étaient apparues assez rapidement sur tout son corps avaient viré au bleu foncé, et la peau d’Ustinov était aussi fine que du papier parcheminé. Le sang qui s’accumulait sous la peau commençait à suinter. Il lui coulait par le nez, la bouche, les organes génitaux (…) Cette variante fut appelée « U » !….

3 réflexions sur “Hier le Covid-19, demain le H5N1…”

  1. Quand il y a eu la grippe asiatique et aussi la grippe de Hong Kong, qui ont pourtant fait beaucoup de morts (surtout au prorata de la population mondiale qui était bien plus faible), nous n’avons pas paniqués, nous n’avons pas été enfermés chez vous, le président de la république n’a pas insulté les français qui ne partageaient pas ses injonctions (je vais les emm… a dit celui d’aujourd’hui)
    Nous étions plus sages et les autorités plus polies

  2. Bilan de la pandémie de Covid 19 (commencée en 2019) : 777 millions d’infections et 7,07 millions de morts, dans le monde. Soit environ 7 millions de morts, disons en 3 ans.
    Et en même temps, chaque année, les maladies cardiovasculaires (1ère cause de décès dans le monde) font 17,9 millions de morts, les cancers environ 10 millions, etc. etc.
    Alors en plus… pourquoi veut-ON nous faire mourir de peur avec le H5N1 ?

    1. – « Mourir en masse de la grippe, une solution » (Biosphère 2 décembre 2005)

      Déjà passons sur la « solution »… misère misère ! Juste ces 2 extraits :
      1) « Toute évocation de la grippe aviaire suscite un mouvement de panique »
      => Grippe aviaire ou n’importe quoi, ça ne dépend que de la façon dont les meRdias nous présentent le truc. Là encore il faut voir les intérêts de ceux qui nous manipulent.

      2) « Produire un vaccin n’est en effet pas assez rentable pour les laboratoires pharmaceutiques, ça n’intéresse pas les actionnaires [etc.] »
      => La bonne blague.
      Quelqu’un peut-il me rappeler combien Big Pharma a engrangé avec le Covid ?

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