Le bras de fer entre François Hollande et EELV à propos de l’EPR à Flamanville serait largement incompréhensible si on ne savait pas de quel poids le lobby nucléaire a pesé sur le PS. Le CEA, EDF et Areva noyautent depuis des années la commission nationale environnement du parti et les vieux cadres du PS sont tous des nostalgiques du nucléaire, à l’égal de la droite.
Michel Rocard est donc pronucléaire*, comme Copé. Ses arguments ? « Le charbon tue beaucoup plus de gens que le nucléaire… Je n’ai pas été d’accord avec l’idée de Hollande de réduire de 75 % à 50 % la part de l’électricité nucléaire en France… Vouloir attenter au nucléaire est une folie… Il nous faut retrouver sur le nucléaire de la sérénité… » On croirait du Giscard d’Estaing !
Arnaud Montebourg est pronucléaire, comme la droite. Ses arguments ? « Arrêter un chantier où on a déjà dépensé quelques milliards, c’est de la destruction de valeur. » On croirait du Chevènement : « Nous n’avons pas investi dans le nucléaire 500 milliards d’euros depuis un demi-siècle pour les voir partir en fumée. »
Jean-Pierre Chevènement est pronucléaire, comme Sarkozy. Ses arguments ? « J’observe que sur la poursuite des travaux de l’EPR, François Hollande a tenu un propos clair et ferme. Et je pense qu’en restant ferme, il acquiert quelque chose qui le rapproche d’une stature de présidentiable. » Il recopie Pierre Moscovici : « Nous ferons Flamanville, c’est une décision de François Hollande, c’est un acte de fermeté, c’est une position de principe. » … « Au nom de la France », on croirait du Guéant !
François Hollande fait moins bien que Jospin. Devenu Premier ministre de Jacques Chirac en mai 1997, les écologistes participaient au nouveau gouvernement ; Jospin leur donne un os à ronger en prononçant cette phrase le 19 juin : « Le surgénérateur qu’on appelle Superphénix sera abandonné. » La question des sommes déjà investis ne pèse donc pas grand chose quand on a des « principes ». Pour l’instant, sur la question nucléaire, nous ne trouvons pas tellement de différence entre Sarkozy et Hollande. Sauf que sur les autres questions écologistes, Hollande est encore moins bon que Sarkozy. Et ce ne sont pas les vieux éléphants du PS qui vont aider Hollande à y voir plus clair.
LEMONDE.FR | 14.11.11 | Nucléaire : Montebourg, Rocard et Chevènement soutiennent Hollande
Incroyable, les présidents de la république se suivent, les candidats affluent, et sur la question nucléaire le concours des âneries bat des records vertigineux chaque année.
Souvenons-nous un instant du débat d’entre 2 tours de la présidentielle avec Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy : les 2 candidats étaient au moins égaux sur ce point ils ne savaient à peu près rien. il faut se rendre à l’évidence, ce n’était pas un accident ou un manque de préparation. Aujourd’hui Sarkozy n’a fait aucun progrès et Hollande ne se pose aucune questions.
Coté militant, le mieux à faire est de continuer comme d’habitude : manifester, dénoncer, alerter, identifier les personnalités dangereuses… L’industrie de l’atome est cliniquement morte et nous sortons concrètement du nucléaire. L’important est que pendant la descente on ne se mange pas un accident. C’est pas gagné.
C dans l’air
du mardi 15 novembre 2011 à 17h48
vert-ps
http://www.pluzz.fr/c-dans-l-air.html
Dernière heure :
Pour les écologistes, il n’est désormais plus question de se battre sur la sortie du nucléaire, ni sur la fermeture de Flamanville dans les négociations avec le PS. Les discussions sur l’EPR portent désormais sur deux points : la nécessité d’un audit indépendant, après l’élection présidentielle, pour avoir toutes les informations sur les problèmes de sécurité, et le moratoire sur les travaux qui s’ensuivrait.
Le premier point semble acquis, mais les négociations continuaient de bloquer sur le second, mardi matin. Les écologistes comptent bien, au cas où les socialistes accepteraient un moratoire, mener une campagne assez convaincante pour que le chantier de l’EPR ne redémarre jamais.
lemonde.fr | 15.11.11 | 11h10
Dernière heure :
Pour les écologistes, il n’est désormais plus question de se battre sur la sortie du nucléaire, ni sur la fermeture de Flamanville dans les négociations avec le PS. Les discussions sur l’EPR portent désormais sur deux points : la nécessité d’un audit indépendant, après l’élection présidentielle, pour avoir toutes les informations sur les problèmes de sécurité, et le moratoire sur les travaux qui s’ensuivrait.
Le premier point semble acquis, mais les négociations continuaient de bloquer sur le second, mardi matin. Les écologistes comptent bien, au cas où les socialistes accepteraient un moratoire, mener une campagne assez convaincante pour que le chantier de l’EPR ne redémarre jamais.
lemonde.fr | 15.11.11 | 11h10