Le 25 septembre 2016 les citoyens suisses voteront lors d’un référendum d‘initiative populaire « Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources (économie verte) ». Cette votation voudrait réduire – d’ici 2050 – l’impact écologique de la Suisse à un niveau que la nature puisse supporter. En suivant 3 axes : protection climatique, efficience des ressources et importations « propres ». Son objectif permettrait de répondre à l’accord climatique de 1,5-2°C conclu à Paris. La transformation vers une économie verte permettra de contribuer considérablement à la lutte contre des problèmes écologiques pressants tels que le changement climatique, la déforestation et la surpêche. Pour y parvenir, il faut transformer notre économie du tout-jetable en économie circulaire qui mise sur des produits durables et la revalorisation des déchets comme matières premières. Les Verts avaient déposé l’initiative populaire pour une économie verte en automne 2012. Quatre ans pour arriver au vote !
L’initiative «verte» prend implicitement acte de l’avènement de l’Anthropocène, ce temps géologique qui en deux siècles a altéré pour l’éternité ou presque le système Terre, estime Grégoire Gonin, historien : « Si le libéralisme économique a pu s’imposer, c’est parce qu’une «grande alliance verte» n’a pu voir le jour, car trop disparate (intellectuels romantiques, ouvriers et artisans opposés au machinisme, villageois défendant l’autonomie communale, révolutionnaires utopistes). En invisibilisant les dégâts du «progrès», l’idéologie anglo-saxonne n’a fait que retarder une prise de conscience qui désormais, telle une bombe environnementale à retardement, menace toute la planète. En quelque sorte, la volonté affichée par les initiants de revenir à l’équilibre «naturel» (une empreinte écologique d’une planète) efface deux siècles d’imposture scientifique, et, prêchant la culture du suffisant, met fin à la démesure d’un train de vie occidental mené à crédit sur les ressources du Sud. Car «que ferons-nous quand les mines […] auront été épuisées?» s’interrogeait déjà en 1754 l’écrivain Edward Moore. »
Source : http://www.gruene.ch/gruene/fr/campagnes/economie_verte.html