Kaczynski contre la technologie cloisonnée

L’effondrement du système technologique selon Ted Kaczynski : « Nous faisons une distinction entre deux types de technologies : la technologie cloisonnée et la technologie systémique. La première, qui se développe au niveau de petites cellules circonscrites, jouit d’une grande autonomie et ne nécessite pas d’aide extérieure. La seconde s’appuie sur une organisation sociale complexe, faite de réseaux interconnectés. En ce qui concerne la technologie cloisonnée, aucun exemple de régression n’a été observé. Mais la technologie systémique peut régresser si l’organisation sociale dont elle dépend s’effondre.

Depuis la révolution industrielle, nous sommes entrés dans une ère de technologie systémique. Prenons l’exemple du réfrigérateur. Sans les pièces usinées, il était quasiment impossible à quelques artisans de le fabriquer. Si par miracle ils étaient parvenus à en construire un, il n’aurait servi à rien en l’absence d’une source fiable d’énergie. Il leur aurait été nécessaire de construire un barrage couplé à un générateur. Mais un générateur requiert une grande quantité de fils de cuivre… Le réfrigérateur est un exemple de technologie systémique, faire sécher ou saumurer les aliments pour les conserver est une technologie cloisonnée. Il est clair que si le système techno-industriel venait à s’effondrer, la technologie de la réfrigération disparaîtrait  très vite. Il en serait de même pour toute la technologie systémique. »

2 réflexions sur “Kaczynski contre la technologie cloisonnée”

  1. Didier Barthès

    Cette distinction semble très logique, toutefois (à vérifier je ne prétends à nulle compétence en la matière) il semble que lors de la désagrégation de l’Empire Romain on avait pu constater au fil du temps une diminution progressive de la sophistication des vases et de leur décoration, or cette technologie était a priori décloisonnée, cela viendrait peut-être ajouter quelques nuances à cet article.
    Ce qui est certain toutefois c’est qu’en cas d’effondrement et donc de destruction de la maille techno-industrielle et des grands réseaux, 99 % (ne chipotons pas sur le pourcentage, je veux dire beaucoup) des objets que nous utilisons seront désormais non réparables, non remplaçables, non refabricables bref, sans intérêt, même pour les musées (les dits objets seront trop nombreux pour avoir de la valeur et, de toutes façons, nous n’aurons plus de ressources à consacrer à la création et l’entretien de musées).

    1. Bonjour Didier Barthès.
      Je ne peux rien dire au sujet des vases romains, mais il est évident qu’en cas d’effondrement bon nombre ( 99 % ?) de nos objets manufacturés actuels deviendront obsolètes, autrement dit inutilisables. Toutefois je pense qu’ils auront une certaine valeur du fait qu’ils pourront être recyclés. Bien sûr je ne parle pas ici du recyclage tel qu’on nous le « vend » aujourd’hui, avec la fumeuse « économie circulaire », car ces filières seront elles aussi à l’abandon. Je veux dire que quand tout sera planté, le moindre morceau de tôle, le moindre bout de fil de fer, le moindre clou, la moindre planche etc. auront alors de la valeur. C’est fou tout ce qu’on peut faire avec de la récup. Par exemple, avec un vieux cardan de bagnole on peut se faire une massue super efficace, on peut même s’en servir pour planter des clous 😉
      Blague à part, je pense qu’il est aujourd’hui bien plus utile d’apprendre à bricoler que d’apprendre l’informatique.

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