Kenya, fardeau de la dette et surpopulation

William Ruto a été élu président du Kenya fin 2022. Il dirige un pays en grande difficultés financières, de quelque 57 millions d’habitants en croissance démographique rapide. On découvrira bientôt que l’argent ne se mange pas !

William Ruto : Le Nord est largement responsable des dégâts provoqués par le changement climatique, et le Sud, y compris l’Afrique, en supporte les conséquences alors qu’il y a très peu contribué. C’est aussi vrai que la promesse de verser 100 milliards de dollars par an aux pays en développement pour les aider à s’adapter et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre n’a pas été tenue. Nous, pays du Sud, nous avons un problème supplémentaire : nos conditions d’emprunt pour financer notre développement sont huit fois plus coûteuses que celles du Nord. Chaque année, le Kenya verse 5 milliards de dollars pour le service de sa dette. Nous voulons avoir le droit de parler et de décider comme les autres. Si nous ne faisons pas cela, cette planète va couler. Le Nord avec le Sud, ensemble.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Dans cette interview, William Ruto est obsédé par les considérations financières… mais a-t-il pensé à la cause principale des maux de son pays, la surpopulation ? Le nombre d’habitants a dépassé 55 millions, il n’était que de 7,7 millions en 1960. La population a augmenté de 11 millions ces dix dernières années. Le taux de croissance de la population tourne encore autour de 2 % soit un doublement tous les 35 ans : 110 millions de Kenyans et Kenyanes en 2057 ? La situation actuelle est déjà ingérable et invivable. Touristes, faites preuve d’une extrême prudence au Kenya en raison de la menace terroriste et du taux de criminalité élevé.

Le taux de fécondité est encore de 3,40 enfants par femme, la santé reproductive est mal en point. L’accès au planning familial est difficile. Faute d’informations suffisantes, faute d’éducation sexuelle des jeunes, et particulièrement des filles, les grossesses non prévues sont nombreuses et les futures mères souvent livrées à elles-mêmes.  Selon une étude de 2013 du Centre de recherche sur la population et la santé en Afrique, la dernière menée sur le sujet, près de 40 % des grossesses y sont non désirées. Mais l‘interruption volontaire de grossesse (IVG) n’était autorisée au Kenya que sur recommandation médicale, si et seulement si la vie de la mère est en danger. La plupart des IVG sont donc menées en dehors du cadre médical, provoquant infection, ou septicémie. Chaque jour, une femme sur sept ayant subi un avortement clandestin en meurt. Selon un sondage, 85% de la population kenyane est chrétienne et contre l’IVG. Mais le 25 mars 2022, la Haute Cour de Malindi a jugé que l’avortement est « un droit fondamental en vertu de la Constitution du Kenya ». Cette décision fait suite à un recours du Center Reproductive Health Network Kenya. On commence tout juste à aller dans le bons sens du libre choix des Kenyanes, mais sans doute trop tard.

On ne peut pas parler de démographie sans s’intéresser aux possibilités de ne pas mourir de faim. Le secteur agricole, qui emploie 80% de la population rurale et contribue à hauteur de 65% aux exportations, est le principal pilier de l’économie kényane. La quasi-totalité de la production agricole du Kenya est issue de cultures pluviales et près de la moitié de la production animale vient des terres arides et semi-arides. L’incidence croissante de la sécheresse et l’irrégularité des précipitations avec le réchauffement climatique pourraient avoir une incidence considérable sur le secteur. Ces terres semi-désertiques représentent plus de 80% du territoire du pays et abritent environ 36% de sa population. C’est dans ces régions que l’incidence de la pauvreté est la plus forte.Quelque 10 millions de Kényans souffrent d’insécurité alimentaire chronique et de problèmes nutritionnels. La pauvreté demeure élevée en milieu rural pour deux raisons : la forte croissance démographique – la population du pays a plus que triplé au cours des 30 dernières années – et la dépendance à l’égard de ressources naturelles qui s’épuisent rapidement.

Pour avoir un tableau récapitulatif de pays surpeuplés :

Surpopulation généralisée dans tous les pays

9 réflexions sur “Kenya, fardeau de la dette et surpopulation”

  1. Le réchauffement climatique n’a rien à voir avec l’activité humaine, il est tout simplement cyclique ! VOIR article intitulé sur Wiki = « Famine de 1899 au Kenya central » ! Le réchauffement et la baisse de précipitation faisaient déjà leur œuvre ! Et les famines avec… A la fin des années 70 et début 80, on avait déjà un réchauffement cyclique dont la France a eu l’été le plus chaud en 1976… Puis famines dans la Corne de l’Afrique dont en Éthiopie ! Ça sera toujours la même histoire, bien qu’en pire dans l’avenir, puisque la population a enflé comme jamais. En l’occurrence les famines à venir vont devenir de plus en plus meurtrières, d’autant que les aides internationales vont aussi se tarir puisque les approvisionnements de pétrole et de phosphate vont diminués, donc les productions alimentaires vont diminuer Il n’y a pas le choix que de baisser la population en Afrique, elle baissera soit par la contraception soit par les famines…

    1. Tes quatre commentaires (pas la peine de répondre t’es grillé) en disent long sur ce que tu peux réellement apporter de positif à la réflexion. Et donc à tout ce qu’on peut encore en espérer. Misère misère !
      Du coup avec celui-ci moi je suis grillé. 🙂

      1. En âneries t’es bien grillé toi ! D’ailleurs il est à noter qu’une fois de plus, tu n’as pas répondu aux questions posées dans mes premiers commentaires ? Alors qu’en penses tu de ces hommes qui font des gosses à gauche à droite sans les assumer ? De ces femmes qui ne veulent pas de grosses mais à qui des hommes leurs en imposent quand même ? Ou de ces femmes qui ne parviennent pas à prendre à charge leurs enfants ? Ou des femmes qui meurent lors d’avortements clandestins ? Puis comment nourrir tout ce beau monde ? A coup de repentance et de sacs de riz ? Hein ? Pourquoi tu évites toutes ces questions ? Elles contredisent toutes tes âneries on dirait !

      2. 1/ Les questions sont antérieures aux tiennes 19h31 et 19h34 !
        2/ J’ai déjà répondu à tes questions plusieurs fois ! Mais oui je le répète, pour répondre une fois de plus à tes questions, la surnatalité est le problème majeur ! La croissance de population est plus rapide mais aussi plus conséquente à la croissance de biens et services, à la croissance de nourriture ! Donc effectivement la part de chacun se réduit toujours davantage au fur et à mesure qu’ils sont de plus en plus nombreux ! Alors oui la surpopulation en est la cause principale de cette situation !

  2. Gilles Lacan

    William Ruto estimant que « 3,1 millions de personnes sont confrontées à une grave sécheresse » au Kenya (France 24, 23/09/2022).La production agricole représente donc 65 % des exportations de ce pays. Avant d’emprunter pour financer son développement, en comptant sur la production agricole de l’Ukraine pour se nourrir, le Kenya ferait mieux d’allouer à sa propre population la production de son agriculture. Le pire dommage infligé au Sud par le Nord n’est pas de lui faire rembourser ses dettes, c’est de le maintenir dans la logique de l’économie globalisée. C’est la grosse différence entre Malthus et Ricardo, le malthusianisme étant aussi une réfutation du libre-échangisme et de la théorie de l’avantage comparatif.

    1. Bien que le thé et les fleurs ne se mangent pas, pour ce qui est de l’autosuffisance alimentaire le Kenya n’est pas si mal loti que ça.
      – « La première culture vivrière est le maïs, qui couvre 62 % des terres cultivables » (Wiki)

      Pour ce qui est de la grosse différence entre Malthus et Ricardo :
      – « Plus étonnant encore, Malthus le pauvre défendit les intérêts des riches propriétaires fonciers, tandis que Ricardo le riche défendait les pauvres. »
      ( MALTHUS ET RICARDO : LES GRANDS PESSIMISTES DU XVIIIÈME SIÈCLE
      Martin Boujol – heconomist.ch )

  3. Les malthusiens sont obsédés par le Surnombre, surtout celui du Sud…
    Mais ont-t-ils pensé à la cause principale de cette situation ?
    Il n’y a pas que la natalité quand même, si ?
    Et qui a «aidé» le Sud à se «développer» ? Et pourquoi tant de «générosité» ?
    Et qui boit tout ce thé vert et mange toutes ces roses (MARTIN R. À 19:22) ?
    – « Tous les citoyens et citoyennes du Nord ont-ils une dette à l’égard de tous les citoyens et citoyennes du Sud ? Au Nord, qui a profité du mode de production capitaliste productiviste depuis un peu plus de deux siècles ? Qui l’a mis en place ? Au Nord, qui a pris et prend encore les décisions ? [etc.] » ( Éric Toussaint * )

    Mon dieu toutes ces questions ! C’est tellement plus confortable de ne pas s’en poser.
    C’est pas facile de se sentir redevable, ou salement endetté… n’est-ce pas ?

    * La dette écologique du Nord vis-à-vis du Sud ( 28 mars 2011 par Jean Gadrey – cadtm.org )

    1. Dans les pays du sud ils n’ont qu’à se retirer les doigts du Q puis travailler ! Rien ne se fait tout seul dans la vie ! l’Afrique est une preuve supplémentaire que le socialisme ne fonctionne pas ! C’est le socialisme qui aura enfoncé ces pays vers le bas !

  4. Le Kenya est le premier producteur du monde de thé noir, il est le premier fournisseurs de roses de Union européenne. Stopper les exportations de ces secteurs , qui emploient plus de 3 millions de personnes, n’améliorerait pas la situation alimentaire des 57 millions de  Kenyans. Reste que  cette  situation serait moins grave si le Kenya comptait moins d’habitants.
    Quant au 100 milliards de dollars par  M. Ruto réclame pour les pays du Sud , la partie qui ne  disparaîtra pas par la corruption , il faudrait être très naïf de croire – ou culotté comme le président W. Ruto  de prétendre  –  qu’elle servira  à réduire les émissions de GES. Elle les augmentera.

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