Circulez, y’a rien à voir… selon LE MONDE, « La bombe P n’explosera pas… En dépit des thèses alarmistes d’économistes par le passé, tous les États du monde sont aujourd’hui touchés par la transition démographique et la baisse de la natalité, y compris les pays les moins développés ». C’est le point de vue de Philippe Escande, éditorialiste :
« Comme les météorologues ou les économistes, les démographes sont bien plus pertinents dans leur analyse du passé que dans leurs prévisions de l’avenir. Depuis La Bombe P de Paul Ehrlich en 1968, la famine mondiale ne s’est pas produite, et la ville de Calcutta héberge aujourd’hui un peu plus de 19 millions de personnes. Les prédictions d’Ehrlich comme de Malthus ne se sont pas produites, pour les mêmes raisons. Le progrès technique a réduit drastiquement le nombre des famines. En 1950, les deux tiers des habitants de la planète souffraient de malnutrition, ils n’étaient plus que 15 % en 2000. La transition démographique a aboutit au déclin de la natalité. Même dans les pays en développement, le taux de natalité est ainsi passé de 6,1 enfants par femmes en 1963 à 2,4 en 2022. Même les pays tropicaux d’Afrique subsaharienne, les plus en retards dans ce domaine, suivent cette pente. Reste aujourd’hui pour la plupart des pays du monde à gérer les conséquences de cette transition : le vieillissement des populations et ses conséquences en cascade.
Le point de vue des écologistes
Philippe Escande sort de son domaine de compétence, Déjà confondre taux de natalité et taux de fécondité est révélateur. Ignorer que tous les articles récents dans LE MONDE parle de la famine actuelle et de la difficulté d’y faire face montre qu’il ne sait même pas ce qu’écrit son propre journal. Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale, publié mercredi 12 juillet 2023, 9,2 % de la population mondiale en 2022 (735 millions de personnes) a souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9 % en 2019). L’insécurité alimentaire, une notion plus large qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6 % de la population. Un Africain sur cinq ne mange pas à sa faim et 61 % des habitants souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.
De plus son analyse est purement anthropocentrique et complètement lunaire. Dans les faits, quand on passe de 1 à 8 milliards d’humains en 2 siècles, c’est que la bombe P a déjà explosé. Il faut cesser de considérer l’homme comme une forme d’externalité à la biosphère. Homo sapiens est un grand vertébré terrestre nécessitant beaucoup de ressources et d’espace. Jamais dans l’histoire de la vie sur Terre, la population d’une seule espèce de grand vertébré terrestre n’a connu une telle croissance et atteint un tel niveau de surpopulation. Quand on raconte qu’il faudrait 4 Terres, ce n’est pas qu’une image ! Au lieu de pleurnicher sur le financement des retraites, nous ferions mieux collectivement de nous réjouir de la baisse probable à venir de la population qui pourrait enfin permettre à la nature de souffler un peu. C’est une chance pour la biodiversité et pour nous aussi. Encore faut-il être capable de le comprendre et de changer de perspective sur notre rapport au monde.
Escande oublie aussi qu’il y a un effet d’inertie démographique. La population mondiale continuerait à augmenter jusqu’à 10,3 milliards en 2080, avec des déséquilibres régionaux élevés. La population d’Afrique subsaharienne, par exemple, devrait doubler d’ici à 2050. Et Escande ne vit pas à Calcutta, c’est certain. Une ville avec plus de 19 millions d’habitants, ce n’est ni gérable ni vivable !
Claude Lévi-Strauss en 1955 : « A Calcutta, la vie quotidienne paraît être une répudiation permanente de la notion de relations humaines. La mendicité générale trouble, on n’ose plus croiser un regard franchement car le moindre arrêt sera interprété comme une prise donnée à l’imploration de quelqu’un. On est contraint par le partenaire à lui dénier l’humanité qu’on voudrait tant lui reconnaître. Une seule hantise, la faim, qui a chassé les foules des campagnes, faisant en quelques années passer Calcutta de 2 à 5 millions d’habitants (ndlr, 100 000 habitants en 1735). Les grandes villes de l’Inde sont une lèpre, l’agglomération d’individus dont la raison d’être est de s’agglomérer par millions, quelles que puissent être les conditions de vie : ordure, désordre, ruines, boue, immondices, urine… »
Ariane Mnouchkine en 1963 : je suis arrivée à Calcutta le 24 décembre 1963. J’ai été tellement horrifié par la misère qui y régnait que je me suis littéralement enfuie au Népal. Après avoir marché dans l’Himalaya, je suis redescendue vers l’Inde et j’ai parcouru plus calmement les villages plutôt que les villes. Nehru était encore vivant, et il y avait plus de 400 millions d’habitants. Aujourd’hui il y en a plus d’un milliard deux cent millions. La grande différence, c’est cela au fond. Et c’est ce qui fait que, malgré les progrès immenses de l’Inde, le chaos et la misère restent insupportable sur ce continent où se mêlent la splendeur et l’horreur. (LE MONDE du 23 février 2018)
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine
extraits : Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières premières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse. L’homme attaque la nature depuis 100 000 ans par le feu, le déboisement, le défrichage, etc. Nourrir plus d’homme implique la destruction du milieu naturel. Du reste, si nous nous multiplions inconsidérément, le phosphore nécessaire à l’agriculture manquerait bientôt. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France (René Dumont en 1974) ….
– « En 1968, le biologiste et démographe Paul Ehrlich […] prévoit une explosion rapide de la population mondiale (la bombe P) qui conduira à une famine inévitable au seuil des années 1980. Selon ses calculs, la ville de Calcutta, en Inde, devait voir sa population multipliée par dix, passant de 7 millions d’habitants à près de 70 millions en l’an 2000. […]
On sait ce qu’il en est advenu. [etc.] » (Philippe Escande, Le MONDE)
Oui ON sait… ce qu’il en est advenu. Mais ça ne fait rien, ON continue à ressasser toujours la même chanson, triste. Et ON casse Philippe Escande, comme ON casse tous ceux qui osent nous rappeler certaines choses, certains faits, certaines vérités.
Comme ici les prévisions, les prophéties, de Paul Ehrlich.
Philippe Escande ne fait juste que nous rappeler, ou nous (dé)montrer, comme s’il en était besoin… le sérieux et la crédibilité de ce prophète, de malheur. ( à suivre )
(suite) Pour moi le problème il est là. Si ON veut être crédible… et donc audible, et donc écouté etc. il faut (yaka) commencer par éviter de FAIRE ce genre de prévisions, à la con.
Se garder également, comme de la Peste, de noircir le Tableau plus qu’il n’en faut.
Et de pleurnicher plus qu’il n’en faut. La juste mesure quoi.
– Catastrophisme climatique : cinq décennies de fausses prédictions
( ericpilon.com 10 août 2021 )
– « Comme Malthus, Ehrlich s’est trompé. Cela ne l’empêche pas, à 90 ans, de revenir sur la scène comme si de rien n’était. […] Comme d’autres qui annoncent régulièrement la fin de la planète Terre, Ehrlich est incapable de comprendre [etc.] »
( Paul Ehrlich, celui qui prédisait l’extinction de l’humanité à cause de la famine, persiste et signe – fr.irefeurope.org 10 février 2023 )
En réalité… ceux qui annoncent régulièrement la fin de la planète Terre… sont incapables de comprendre qu’à trop vouloir alerter ON soûle tout le monde. Qu’à trop vouloir faire peur ON finit par faire rire. Et finalement que ce manque de sérieux (de juste mesure) apporte de l’eau au moulin de ceux qui croient au Progrès (qui progresse, pour des siècles et des siècles amen), à la Croissance etc. etc.
Oui, il est advenu que la population mondiale a été multipliée par plus de deux depuis 1968 et que toutes les espèces de grands animaux ont vu leurs effectifs se réduire comme peau de chagrin, Paul Ehrlich, avait raison, avec un peu d’avance, comme Malthus avant lui
Taratata ! Pourquoi ne voulez-vous pas admettre qu’Ehrlich s’est trompé ?
Est-ce au dessus de vos moyens, que de reconnaître qu’il aurait mille fois mieux fait de s’abstenir de ses prévisions, à la con ?
(Relisez 20 juillet 2023 à 12:48 : Tout savoir sur Paul Ehrlich, « la bombe P »)
Ne comprenez-vous pas ce que je raconte au sujet de la CRÉDIBILITÉ ?
Ceci vaut également pour vous, Monsieur Barthès.
Parce qu’évidemment, il n’y a pas que les prédictions genre Madame Irma et les paris à la con pour se discréditer. Il y a également les tentatives aussi maladroites que ridicules pour essayer de retomber sur ses pattes (comme Ehrlich en 2023), les exagérations, le refus systématique de répondre aux questions embarrassantes, les grossiers stratagèmes dans l’Art d’avoir toujours raison, les mensonges répétitifs, la mauvaise foi évidente et j’en passe.
Le Top c’est quand ON cumule tout ça.
Bonjour Michel C.
Certes il est difficile de prévoir le futur dans le détail, mais quant à la démographie et son inertie, on connaît les grandes lignes de notre futur « toutes choses restant égales par ailleurs ».
Il y avait 3,5 milliards de deux pattes en 1968, du temps de la bombe P d’Ehlrich, 8 milliards en 2022 et bientôt 10 milliards. C’est beaucoup trop pour ce qui n’est qu’un parasite pour la biosphere, un grand prédateur qui ne survit que grâce à ses proies.
Sachant que les besoins hors alimentation de ce cancer de la terre sont innombrables, le nombre d’humains devrait être bien inférieur à 3,5 milliards…. sauf à transformer la terre en un désert goudronné et bétonné, ce qui est en bonne voie.
Ce que je disais plus haut vaut également pour vous, Monsieur Biosphere.
– « parasite pour la biosphere […] grand prédateur […] cancer de la terre »
Ne manque plus que le « bon débarras ! », comme a dit ce pauvre Paccalet.
Après ça comment pourrais-je croire que vous vous souciez un tant soit peu de notre espèce ? De son sort etc. Au contraire, tout me porte à croire que même en étant bien inférieur à 3,5 milliards, le Nombre vous posera toujours le même problème.
Oui j’ai survolé l’article hier, bref toujours les mêmes âneries… L’auteur encore un zozo qui croit au progrès exponentiel éternel… Dans ses analyses Philippe Escande ne prend pas en compte les déplétions des ressources naturelles qui auront lieu dès les décennies à venir, autrement dit avec moins de pétrole et moins de phosphore la production alimentaire va chuter considérablement, ce qui nous conduira vers plus de guerres épidémies famines…
Oui, à tous les coups encore un zozo socialo-communiste !
Encore un de cette sale race qui ne sait pas de quoi il cause, qui raconte n’importe quoi, qui con fond les vessies et les lanternes, et patati et patata !