Stéphane Foucart : « ...Face au rouleau compresseur de la pandémie, qui détruit les emplois, aggrave les inégalités, dépossède chacun de nous de ses libertés les plus fondamentales – se déplacer, se réunir, embrasser ses proches ou simplement mettre le nez dehors –, le réchauffement climatique demeure une préoccupation majeure… (Mais) le « monde d’après » la pandémie de Covid-19 s’annonce, en dépit des discours, la copie conforme de celui d’avant. »
Bullocrate sur lemonde.fr : Monsieur Foucart est vert… On le savait. Il a une préoccupation, la planète. Alors il devrait se féliciter, le virus a fait prendre conscience à la planète que nous étions tous liés. Mais comme tous les verts, monsieur Foucart n’a qu’une obsession, la montée des eaux et qu’un programme, la décroissance. Je renvoie M. Foucart à la tribune de DSK ( dont je m’étonne que Le Monde n’en ait jamais parlé ou cité), ce n’est pas avec la montée des eaux et des températures que vous donnerez du travail aux 26 millions de chômeurs américains. Et ce n’est pas en abandonnant le transport aérien et la construction aéronautique et automobile que vous créerez du PIB.
FG44 @bullocrate. :Ah, la sacro-sainte croissance… Celle qui nous fuit misérablement depuis 20 ans alors que l’on fait pourtant tout pour libéraliser le travail, détruire méthodiquement notre service public (on en voit quelques effets désastreux ces temps-ci, avez-vous remarqué?) et attirer ou garder les grosses entreprises à coup d’incitations fiscales (auxquelles les TPME et PME ont rarement droit)? Celle qui profite essentiellement aux 1 à 5% les plus aisés? Celle-là? Commençons déjà par répartir les fruits du travail équitablement et après on verra. Quant à demander son avis à DSK… Je ne crois pas trop en sa capacité à sauver le monde, franchement. Il ne tient qu’à nous de retrouver une manière plus harmonieuse d’envisager notre vie, nos vies, en symbiose avec le monde et les espèces qui nous entourent. Faute de quoi il n’y aura plus grand-monde pour en parler dans – allez… – 1 siècle ou deux. Mais vous pouvez bien sûr faire comme si de rien n’était.
DMA : Bullocrate vous êtes donc persuadé qu’il n’y a pas de limites à la croissance économique… Le choix n’est pas entre croissance et décroissance, mais entre décroissance contrôlée et décroissance anarchique.
Michel SOURROUILLE : Je croyais à la pédagogie de la catastrophe dès le début des années 2000 avec le pic pétrolier. Désabusé par l’inertie sociale, j’ai alors pensé grâce au réchauffement climatique que la catastrophe servirait de pédagogie. Aujourd’hui je suis désespéré, la sensibilité écologique progressé mais les politiques économiques restent suicidaires. Les avertissements multiples de différentes branches de la science sur l’imminence des catastrophes écologiques et démographiques n’ont entraîné que quelques brèves dans quelques médias sans rien changé au modèle croissanciste soutenu par les politiciens de tous bords. La crise profonde liée à la maladie Covid-19 montre encore une fois que l’expérience historique n’est qu’une lanterne accrochée derrière notre dos et qui n’éclaire que notre passé.
A.Lari : On avait vu des poissons revenir dans la mer, la pollution et le bruit diminuer drastiquement, les voitures et les avions à l’arrêt, la consommation effrénée de produits inutiles s’arrêter… On pensait qu’on n’avait pas d’autre choix que de se prendre le mur, et le virus nous a montré le contraire. Je crains aussi le retour au monde d’avant. Ce serait un immense échec car on n’a plus d’excuse pour nous adapter aux capacités de la planète. Ce virus a aussi mis en exergue le besoin d’équilibrer les richesses entre les hommes. Il a montré le besoin de personnel politique compétent (et pas juste « communicant du sérail » qu’on a partout en France).
Dmg : Hélas, trois fois hélas… mais les raisons sont connues… ceux qui profitent du système actuel ne veulent surtout pas qu’il change et ont les moyens d’arriver à leurs fins. Et les politiques sont myopes qui ne voient pas plus loin que leur prochaine réélection : la sortie de la crise Covid devra être effective avant 2022. Le changement climatique, bof, c’est dans 20 ans… Et on fait tout pour anesthésier les gens et les empêcher de créer un réel mouvement de fond : là, avec le Covid, c’est pain béni puisque tout rassemblement est de facto interdit, et que les infos sont focalisées sur ce seul événement. Sauf que ces manœuvres de report nous mènent encore plus sûrement à la catastrophe.
DMA : Le choix pour les décennies à venir ne sera pas entre croissance et décroissance, mais entre décroissance contrôlée et décroissance brutale et anarchique. La disponibilité des ressources naturelles diminue à grande vitesse et l’Europe, qui importe la majorité de l’énergie qu’elle consomme, est particulièrement vulnérable. Néanmoins, après 150 ans de croissance presque ininterrompue, nos « élites » (et une bonne partie de nos sociétés) n’ont tout simplement pas envie de comprendre ou d’accepter cette réalité. La croissance est, pour elles, le seul scénario concevable. C’est bien plus qu’une idéologie, c’est une croyance quasi religieuse.
R.Vermeersch : Des milliers de milliards de dollars pour sauver des millions de personnes maintenant. Mais si peu pour en sauver des milliards d’autres dans un futur proche.
Philipp69 : Il n’y a guère que des gens surprotégés et ayant tout le loisir de rêvasser à un monde qui leur paraîtrait meilleur. Tous les autres, partout dans le monde, aspirent à retrouver un même nombre d’emplois et le même pouvoir d’achat, la liberté individuelle et capacité de bouger… Hélas, pour beaucoup, la décroissance sera autre chose qu’un choix et elle s’imposera durement.
RDF : J’ai la chance que mon travail est – pour le moment- assez peu voire pas impacté par Covid-19. Je me rends bien compte que pour beaucoup (plus) d’autres cela peut signifier la perte de leurs moyens de subsistance – foutue angoisse ! Comment expliquer à ces gens qu’il y aurait quelque chose de mieux qu’un retour au « business as usual » – quel qu’il soit ? Nous savons tous que tant la limitation au supportable que l’adaptation au changement climatique impliquent des renoncements douloureux. Certes pas uniquement : il pourra y avoir de réels bénéfices – mais seulement peut être et seulement APRÈS les pertes… Comment demander à ceux qui sont à genoux de supporter encore une charge supplémentaire – spécialement quand ceux qui le pourraient le mieux envisagent de … quitter le navire (maisons en Suède ou bunker sur île privée)…? Il y a les factures à payer, les crédits à rembourser : c’est ÇA qui nous enchaîne au « business as usual » – en temps « normal ». Et combien plus par temps de crise!
MD : Dans quelques mois nous allons voir ce que signifie la décroissance, des millions de chômeurs. Mais les petits hommes verts ne seront pas concernés, ils sont fonctionnaires.
zut alors @ MD : C’est sur qu’il vaut mieux le plein emploi dans un monde invivable…
R3D3 : Salut, je suis un « petit homme vert ». Employé en CDD. La décroissance ce n’est pas ça. Ce n’est pas la crise économique. La décroissance, c’est un monde où tout le monde a à manger, à boire, accès aux soins, et où on ne dort pas dans la rue. Où on est plus sobres, mais aussi plus heureux, et pas inactifs. Pas un monde des 1% dans leurs gratte-ciels, et des 99% sur le pâvé. Lisez des articles sur la décroissance, ou croissance zéro, pour savoir ce que c’est vraiment. Le but c’est de réorienter l’économie vers des emplois à faible empreinte écologique, et haute valeur sociale.
Awriluw : La nature est sur un cycle de plusieurs milliers d’années. Coronavirus ou autre, homo-sapiens ou autre, notre planète évolue sur ce cycle. Les « petits » soubresauts dus à notre civilisation sont négligeables sauf pour nos modes de vie. Un seul volcan majeur peut supprimer toute vie humaine. RdV dans quelques millions d’années pour voir l’état de la terre avant son absorption par son soleil.
Phil86180 : Si on continue avec le système libéral devenu complètement fou il y aura une autre pandémie encore plus grave jusqu’à ce que l’humanité disparaisse ce sera certainement ce qu’il y aura de mieux c’est l’espèce la plus dangereuse et la plus stupide.
Mais comment imaginer des crédits sans intérêt ? …
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quel intérêt aurais-je à vous prêter ma bagnole, ou ma brouette, voire ma femme ? …
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pour l’argent si j’ai une certaine somme je ne vais pas prendre le risque de la perdre en la prêtant si cela ne me rapporte rien, il est bien plus logique que je la garde pour moi.
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En économie (gestion de la maison), l’intérêt peut très bien aussi se limiter à la confiance…
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– Stéphane Foucard dit : « (Mais) le « monde d’après » la pandémie de Covid-19 s’annonce, en dépit des discours, la copie conforme de celui d’avant.»
Le «monde d’après» sera comme avant, à un «détail» près. Et non des moindres. Nous y aurons encore moins de libertés. Et probablement toujours moins d’esprit critique.
– Bullocrate dit : « Mais comme tous les verts, monsieur Foucart n’a qu’une obsession, la montée des eaux et qu’un programme, la décroissance.»
La banquise qui fond (la montée des eaux) est une chose. Nos libertés et notre esprit critique qui fondent en parallèle, c’en est une autre. Comme tout est lié, la voie est évidemment dans la décroissance, il faut être aveugle pour ne pas le voir. Bien sûr, encore faut-il savoir de quoi on parle. Tout simplement pour pouvoir dire si ce qu’on voit est bien une lanterne et non pas une vessie.
Bullocrate (comme tant d’autres) se doit donc de faire l’effort de réfléchir à ce qu’est cette décroissance que prônent les dits décroissants et autres objecteurs de croissance. Pour ça, Bullocrate, comme MD, ont absolument besoin de décoloniser leur imaginaire (lire Serge Latouche).
FG44 , DMA , R3D3 … leur donnent d’ailleurs quelques éléments pour les aider.
Maintenant, il reste le problème de l’envie. Si Bullocrate, MD et Compagnie ont besoin de se prendre un gros coup dans la gueule pour comprendre, eh ben il ne nous reste plus qu’à attendre la Grosse Cata.
– Michel SOURROUILLE dit : «Je croyais à la pédagogie de la catastrophe dès le début des années 2000 avec le pic pétrolier. Désabusé par l’inertie sociale, j’ai alors pensé grâce au réchauffement climatique que la catastrophe servirait de pédagogie. Aujourd’hui je suis désespéré […]»
De la même manière que je ne reprocherais pas à un gamin de croire au Père Noël (j’y ai cru longtemps moi même), je ne reprocherais à personne d’avoir cru un temps à la pédagogie des (petites) catastrophes. Comme d’avoir cru au pouvoir des alertes, des grandes messes, des «luttes» (de cinéma) etc. Sauf qu’aujourd’hui il faut être naïf pour y croire encore. Et/ou hypocrite pour faire semblant d’y croire.
Alors bien sûr, et je l’ai déjà dit, je sais très bien que quand ça va mal, on a besoin de se raccrocher à quelque chose, à ce qu’on peut, même à une branche pourrie. Ce n’est là qu’un réflexe de survie. En attendant, gardons nous du désespoir. Finalement c’est tout ce que je peux conseiller.
Le barrage ultime contre l’écologie, c’est simple c’est la création monétaire par la voie de crédit…
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@BGA : Je n’ai pas tout lu, mais je crois que ce que tu pointes là c’est l’usure…
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