Le mensuel LA DECROISSANCE est plus un outil d’attaque contre les écologistes qu’un organe anticapitaliste. Dommage ! Prenons le numéro de septembre 2011. Les « décroissants » s’attaquent comme d’habitude à Nicolas Hulot : « La défaite de NH (aux primaires de l’écologie) est aussi notre victoire ». Le journal avoue que son pacte contre Hulot, avec ses 11 000 signatures depuis 2007, a été fatidique. Mais la candidate écolo aux présidentielles n’est pas plus épargnée : « Eva Joly, à 65 ans, après une carrière étrangère à l’écologie politique, découvre ce domaine dont elle n’a qu’une approche très superficielle. » Cécile Duflot, la secrétaire nationale d’EELV, gagne un traitement privilégié, sur une demi-page, traitée d’écotartuffe du mois : « Le discours de Cécile Duflot est typique de l’idéologie libertarienne… La rhétorique du terrorisme intellectuel est déployée… Cécile Duflot n’est que la représentante d’une formation dont la priorité est de se reproduiee comme classe (une petite bureaucratie d’apparatichiks plus ou moins verts)… Cécile Duflot, une cheftaine scoute qui ne parvient pas à se faire respecter. D’où l’impression désagréable d’être infantilisés par une personnalité immature… » Il est vrai que ce brulôt est écrit par Vincent Cheynet dont une seule personne échappe à son courroux, lui-même ! LA DECROISSANCE attaque même Yves Cochet, la personne la plus proche parmi nos grands élus à soutenir la thèse de la décroissance. Désespérant !
Nous subodorons que LA DECROISSANCE est un journal appuyé en sous-main par les écolo-sceptiques, pour ne pas dire les puissances du grand capital ! Ce n’est pas parce que l’éditorialiste Bruno Clémentin, encarté au PS, ponctue son discours de mots marxisants que notre analyse peut être invalidée. Prenons le décryptage à trois voix « Faut-il être contre le tourisme ? ». On nous assène à juste titre que « le tourisme dépend du capitalisme », que le tourisme est une production de divertissement qui dévaste, que le tourisme humanitaire est un faux projet… Mais sur presque deux pages, il n’y a qu’une seule observation de type écologique, non développée : « Friand de déplacements motorisés, le tourisme suppose une abondance énergétique et génère des pollutions. »
Nous avons recommandé plusieurs fois la lecture de ce mensuel, mais trop, c’est trop. Halte à l’anti-écologisme primaire. Nous laissons bien sûr à chacun le soin de savoir s’il faut ou non acheter cette imprécation permanente qui a pour nom LA DECROISSANCE, sachant que l’article le plus pertinent, celui de Michel Desmurget (Sauvez vos enfants, jetez la télé) peut être avantageusement remplacé par la lecture de son livre : TV lobotomie (Max Milo, 2011).
D’autant plus que « la décroissance » est pro-nataliste. Il n’est que de relire le livre de Vincent CHEYNET « le choc de la décroissance » qui dénonce pourtant avec pertinence les ravages de la publicité.
Totalement d’accord avec vous. Celà fait bien longtemps que je ne lis plus ce journal même si je suis très favorable au concept de décroissance économique. Je n’ai jamais compris cet acharnement contre Hulot et Arthus-Bertrand. On peut avoir des désaccords, même importants, mais dans le journal « la décroissance » il s’agit réellement de harcélement! De vrais intégristes.