Ce qui est extraordinaire, c’est que Zaki Laïdi* connaît bien les défauts du libre-échange : « L’ouverture des marchés n’est pas socialement neutre. Elle crée des perdants qui sont souvent les travailleurs non qualifiés des secteurs à faible valeur ajoutée. Au sein même des gagnants, la répartition des gains de la mondialisation demeure très inégale. Les multinationales en profitent plus que les petites entreprises et les actionnaires bien davantage que les salariés. »
Mais ces défauts sont pour lui quantité négligeable. Pourquoi ? Parce que Zaki Laïdi est dans la secte des croissancistes : « Plus le commerce mondial se développe, plus la croissance mondiale s’intensifie. » Parce que Zaki Laïdi ignore la question sociale alors que nos salariés sont en concurrence avec des quasi-esclaves ou parfois des enfants. Parce que Zaki Laïdi ne voit pas que la concurrence est injuste et faussée. En Chine ont fait 12 heures par jour quand on n’en fait pas 8 en Europe. En Corée on a honte de prendre 15 jours de congés par an. Parce que Zaki Laïdi ignore le monde dans lequel nous vivons. Certains peuvent renouveler leur Ipad quand d’autres n’ont même pas du maïs pour se nourrir. Et tout cela parce qu’on a voulu échanger des Ipad contre du maïs (Ricardo disait « du drap contre du porto »).
La démondialisation est au programme d’Arnaud Montebourg. Face à l’absurdité de la mondialisation, le retour au protectionnisme semble nécessaire. D’ailleurs Zaki Laïdi défend la taxe carbone sur les produits nationaux ou importés !?
LeMonde du 30 juin 2011, Absurde démondialisation