Les promesses électorales n’ont plus cours en Grèce. Une nouvelle cure d’austérité prévoit des réductions sévères des revenus et une baisse importante du niveau de vie. Un demi-siècle après leur création, le Parti socialiste (PASOK) a aboli les salaires de Noël et de Pâques [13e et 14e mois] et les congés payés des fonctionnaires et retraités. Papandréou a aussi annoncé une réduction supplémentaire de 8 % des salaires des fonctionnaires. Après ces mesures, chaque fonctionnaire va perdre entre 15 et 30 % de son revenu annuel. Le PIB du pays va donc baisser de 4 % dès cette année. Il faut dire que la dette publique grecque est de 400 milliards d’euros alors que le gouvernement grec avait toujours affirmé qu’elle n’était « que » de 300 milliards d’euros ; la Grèce avait trafiqué ses chiffres d’endettement ! Le patron du FMI, DSK, est donc « admiratif de l’extrême rigueur choisie à Athènes ».Pour Strauss-Kahn, Il n’y a pas d’alternative, « C’était ça, ou les salaires des fonctionnaires et les retraités n’étaient plus payés le mois prochain. »
La leçon à tirer, c’est que la Grèce vivait au-dessus de ses moyens. On ne peut pas vivre indéfiniment au prix d’un endettement croissant. Un jour ou l’autre, il faut rembourser et plus on attend, plus la note est douloureuse. Mais La Grèce n’est pas un cas isolé. A la date du 16 novembre 2009, la dette publique des Etats-Unis atteignait 12 000 milliards de dollars. Elle avait dépassé le seuil symbolique des 10 000 milliards de dollars en septembre 2008. Il faut ajouter un endettement des ménages américains de 5 500 milliards $. Il est absolument anormal qu’un pays riche vive à crédit. Paradoxalement, l’ensemble de la dette du Tiers monde n’était que de 3360 milliards $ en 2007. La planète tourne à l’envers, qui peut financer l’économie quand tout le monde est emprunteur ? La patience du créancier chinois a ses limites !
Ce qui attend les pays riches est donc nécessairement une cure d’austérité généralisée dont la Grèce n’est qu’un signe précurseur. Comme il faut ajouter à la dette financière la dette écologique, qui amenuise encore plus la possibilité de ressources futures, la purge n’en sera que plus difficile à avaler. Mais la biosphère s’en trouvera soulagée…
@ Jean P.
La dette économique est une somme d’argent due à un créancier. On peut toujours refuser de rendre l’argent à l’oligarchie financière qui vit « au détriment des peuples ». Il n’en est pas de même avec la dette écologique : les richesses prêtées par la biosphère ont été définitivement dilapidées par les peuples qui vivent à l’occidentale. En effet l’humanité ne peut rendre les barils de pétrole, les tonnes de charbon ou les possibilités de recyclage naturel du CO2 qui permettent le niveau de vie actuel des « honnêtes gens ». C’est pourquoi la cure d’austérité que va traverser l’espèce humaine sera bien plus terrible que lors d’un tsunami financier où on peut refinancer l’économie en faisant tourner la planche à billet (nouveaux crédits).
Chaque année, la New Economics Foundation (NEF) calcule la date à laquelle la consommation de ressources par l’humanité dépasse la capacité de renouvellement de la planète. Passée cette date, on est en situation d’épuisement des réserves. Cette date anniversaire a été baptisée « Jour de la dette écologique » ou Jour du dépassement (« Overshoot day »). En 1987, l’humanité était passée dans le rouge le 19 décembre. En 1995, cette date était intervenue le 21 novembre. Pendant l’année 2008, l’humanité a basculé du côté obscur le 9 octobre. Cette date intervient chaque année de plus en plus tôt, ce qui signifie que les ressources disponibles pour une année sont consommées de plus en plus vite. En vivant au-delà de nos moyens environnementaux, nous privons des millions de personnes dans le monde de la possibilité de satisfaire durablement leurs besoins.
Bien entendu, il n’y a là rien de réjouissant, mais tant que les dirigeants feront croire aux peuples que « demain ça ira mieux pour les Grecs », la situation ne pourra qu’empirer. S’il n’y a pas décroissance voulue et partagée, il y aura dépression économique subie par les exclus.
@ Jean P.
La dette économique est une somme d’argent due à un créancier. On peut toujours refuser de rendre l’argent à l’oligarchie financière qui vit « au détriment des peuples ». Il n’en est pas de même avec la dette écologique : les richesses prêtées par la biosphère ont été définitivement dilapidées par les peuples qui vivent à l’occidentale. En effet l’humanité ne peut rendre les barils de pétrole, les tonnes de charbon ou les possibilités de recyclage naturel du CO2 qui permettent le niveau de vie actuel des « honnêtes gens ». C’est pourquoi la cure d’austérité que va traverser l’espèce humaine sera bien plus terrible que lors d’un tsunami financier où on peut refinancer l’économie en faisant tourner la planche à billet (nouveaux crédits).
Chaque année, la New Economics Foundation (NEF) calcule la date à laquelle la consommation de ressources par l’humanité dépasse la capacité de renouvellement de la planète. Passée cette date, on est en situation d’épuisement des réserves. Cette date anniversaire a été baptisée « Jour de la dette écologique » ou Jour du dépassement (« Overshoot day »). En 1987, l’humanité était passée dans le rouge le 19 décembre. En 1995, cette date était intervenue le 21 novembre. Pendant l’année 2008, l’humanité a basculé du côté obscur le 9 octobre. Cette date intervient chaque année de plus en plus tôt, ce qui signifie que les ressources disponibles pour une année sont consommées de plus en plus vite. En vivant au-delà de nos moyens environnementaux, nous privons des millions de personnes dans le monde de la possibilité de satisfaire durablement leurs besoins.
Bien entendu, il n’y a là rien de réjouissant, mais tant que les dirigeants feront croire aux peuples que « demain ça ira mieux pour les Grecs », la situation ne pourra qu’empirer. S’il n’y a pas décroissance voulue et partagée, il y aura dépression économique subie par les exclus.
Ce ne sont pas « les Chinois » qui détiennent les créances, mais toute l’oligarchie internationale de la Phynance, qui a créé un système totalement déséquilibré à son profit. Certes, il faut retrouver un équilibre plus vivable, mais ce ne doit pas être au détriment des peuples : il faut rechercher à mieux vivre en gaspillant moins, alors que l’oligarchie essaie de maintenir ses avantages en resserrant les contraintes sur les honnêtes gens, comme on le voit en Grèce. Il n’y a pas là que quoi se réjouir, c’est inacceptable ! Je vous invite à lire « L’abondance frugale » de J-B. de Foucault (éd. Odile Jacob, 2010) qui me parait avoir des idées beaucoup plus claires sur ces questions : il ne confond pas frugalité et récession, épicurisme et masochisme.