Grenelle2 : démocratie et lobbies

Les lobbies n’ont que le pouvoir qu’on leur prête. Les agriculteurs, les transporteurs routiers, les industriels demandent des aménagements du Grenelle2 « au nom de la crise économique ». Comme nos parlementaires sont garants de nos intérêts à long terme, ils ne peuvent écouter l’expression de ces intérêts catégoriels. Prenons un autre exemple, l’énergie éolienne : stop ou encore ? (cf. contre-enquête du Monde du 4 mai). Les lobbies du nucléaire anti-éolien s’agitent d’un côté, les professionnels des énergies renouvelables de l’autre. Des parlementaires dignes de leur mandat feraient taire cette vaine dispute. Ils devraient soutenir en priorité une politique volontariste d’économies d’énergie, objectif qui n’a pourtant aucun lobby à ses côtés ; seuls les objecteurs de croissance et les partisans de la simplicité volontaire, considérés encore comme des marginaux, vont dans ce sens. Ces parlementaires soutiendraient aussi les énergies renouvelables décentralisées contre le nucléaire et les centrales thermiques. Il y a des ordres de priorité qui s’imposent, le long terme contre le court terme, un mode de vie durable contre un niveau de vie insoutenable, etc.

Nous n’avons pas besoin de changer les structures de la démocratie française, il suffit que la réflexion de nos élus se modifie. Que ce soit au niveau national ou local, un élu doit prendre conscience qu’il n’est pas simplement le porte-parole de ses administrés, il est aussi l’avocat des tiers-absents : les générations futures, les habitants des pays pauvres, les non-humains, tous ceux qui ne peuvent participer aux assemblées délibératives. Les citoyens du monde présents et futurs doivent se sentir représenter par des hommes et des femmes au fait des enjeux économiques, sociaux et écologiques de leur époque. Si cette prise de conscience généralisée n’advient pas, nous résoudrons nos problèmes de façon non démocratique…

8 réflexions sur “Grenelle2 : démocratie et lobbies”

  1. Un bel échantillon de langue de bois écolo: les « agriculteurs », par exemple, ne sont pas un « lobby », mais une partie du peuple. Leurs « intérêts catégoriels » que vous méprisez tant ne sont que les simples nécessités de leur survie. A court terme, certes, car ils n’ont pas comme vous le *loisir* de penser plus loin, leur avenir à eux étant bouché.

    La politique n’est pas faite que pour l’avenir lointain, elle se doit aussi de préserver la cohérence de la société, ici et maintenant. Quant à « résoudre les problèmes de façon non démocratique » au nom de lendemains qui chantent, d’autres ont essayé avant vous, avec les résultats que l’on sait. Le mépris du peuple est mauvais conseiller.

  2. Un bel échantillon de langue de bois écolo: les « agriculteurs », par exemple, ne sont pas un « lobby », mais une partie du peuple. Leurs « intérêts catégoriels » que vous méprisez tant ne sont que les simples nécessités de leur survie. A court terme, certes, car ils n’ont pas comme vous le *loisir* de penser plus loin, leur avenir à eux étant bouché.

    La politique n’est pas faite que pour l’avenir lointain, elle se doit aussi de préserver la cohérence de la société, ici et maintenant. Quant à « résoudre les problèmes de façon non démocratique » au nom de lendemains qui chantent, d’autres ont essayé avant vous, avec les résultats que l’on sait. Le mépris du peuple est mauvais conseiller.

  3. @cdg
    les élus sont des girouettes qui savent prendre le vent. Quand les crises écologiques toucheront leurs électeurs, ils deviendront des Jaurès de l’écologie. Certains comme Chirac avait déjà senti le vent, « notre maison brûle », Chirac a même imposé le principe de précaution à sa majorité qui était contre lors de la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement.

    Sarkozy n’est pas tombé dans la vertitude quand il était petit. En 2001, il n’accorde pas une ligne au sujet dans « Libre », son autobiographie de 400 pages post-traumatisme balladurien. S’il évoque le naufrage de l’Erika, c’est au détour de considération sur son goût pour le sport, parce que la marée noire a touché la côte où il a l’habitude de rouler à bicyclette l’été. Mais la campagne de 2007 va transformer le candidat. Puisque le durable est à la mode, il en sera le prophète. Chirac était vert, il le sera davantage. La victoire venue, Sarko tient promesse. Le Grenelle est un succès à l’automne 2007. Si en ce moment « l’environnement çà commence à bien faire », l’écologie redeviendra un jour politique.

  4. @cdg
    les élus sont des girouettes qui savent prendre le vent. Quand les crises écologiques toucheront leurs électeurs, ils deviendront des Jaurès de l’écologie. Certains comme Chirac avait déjà senti le vent, « notre maison brûle », Chirac a même imposé le principe de précaution à sa majorité qui était contre lors de la constitutionnalisation de la Charte de l’environnement.

    Sarkozy n’est pas tombé dans la vertitude quand il était petit. En 2001, il n’accorde pas une ligne au sujet dans « Libre », son autobiographie de 400 pages post-traumatisme balladurien. S’il évoque le naufrage de l’Erika, c’est au détour de considération sur son goût pour le sport, parce que la marée noire a touché la côte où il a l’habitude de rouler à bicyclette l’été. Mais la campagne de 2007 va transformer le candidat. Puisque le durable est à la mode, il en sera le prophète. Chirac était vert, il le sera davantage. La victoire venue, Sarko tient promesse. Le Grenelle est un succès à l’automne 2007. Si en ce moment « l’environnement çà commence à bien faire », l’écologie redeviendra un jour politique.

  5. « un élu doit prendre conscience qu’il n’est pas simplement le porte-parole de ses administrés, il est aussi l’avocat des tiers-absents »
    mais eux ne votent pas pour lui

    en admettant que nos deputes/senateurs soient conscient du probleme et qu ils souhaitent reelement priviligier le long terme dans leur fort interieur, combien vont le faire et sacrifier une carriere ?

    on peut pas demander a un politicien de se suicider en ne caressant pas l electeur dans le sens du poil
    tant qu un homme politique visera sa reelection il n aura aucun interet pour le long terme. la seule solution serait de limiter drastiquement la carriere politique afin d eviter des chirac qui n ont fait que ca de leur vie (+ de 50 ans)!

  6. « un élu doit prendre conscience qu’il n’est pas simplement le porte-parole de ses administrés, il est aussi l’avocat des tiers-absents »
    mais eux ne votent pas pour lui

    en admettant que nos deputes/senateurs soient conscient du probleme et qu ils souhaitent reelement priviligier le long terme dans leur fort interieur, combien vont le faire et sacrifier une carriere ?

    on peut pas demander a un politicien de se suicider en ne caressant pas l electeur dans le sens du poil
    tant qu un homme politique visera sa reelection il n aura aucun interet pour le long terme. la seule solution serait de limiter drastiquement la carriere politique afin d eviter des chirac qui n ont fait que ca de leur vie (+ de 50 ans)!

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