La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ?

Faire de chaque pays une forteresse, crédible ou non ? La fiction « The Fortress » sur Canal+ repose sur le fait que le royaume de Norvège aurait édifié le long de sa frontière terrestre une ligne infranchissable. Pour se préserver du chaos planétaire, le pays est parvenu à l’autosuffisance alimentaire, entre autres grâce à d’immenses élevages de saumons. Une alerte sanitaire trace une première lézarde dans cet édifice autarcique. Cette fiction pose plusieurs problèmes actuels, faut-il arrêter l’immigration, peut-on arriver à une autonomie alimentaire durable, sommes-nous démunis face à des pandémies, etc.

Audrey Fournier parle de Fortress : En 2037 la Norvège est devenu un des seuls endroits habitables en Europe. Riche en hydrocarbures mais en proie aux catastrophes climatiques, à la faim et aux guerres civiles, elle a totalement fermé ses frontières. L’autosuffisance alimentaire du pays a demandé dix ans d’effort national, et l’aide de chercheurs agronomes sur ­lesquels repose la survie de la ­population. Une ingénieure devient ainsi un des seuls recours lorsque les élevages de saumon sont décimés par un virus agressif et transmissible à l’homme. Aujourd’hui, la politique migratoire est une des principales lignes de fracture politique en Norvège et chez ses voisins du Nord, autrefois considérés comme des eldorados humanitaires.

Les questions posées par cette dystopie

Immigration

Rappelons que « le premier ministre suédois avait demandé en 2014 à ses citoyens d’“ouvrir leur cœur” aux migrants. Un an plus tard, il a annoncé, en larmes, qu’il devait fermer les frontières : « Cent vingt mille réfugiés sont arrivés en Suède cette année, c’est beaucoup trop. » En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire.

En clair il y aura de moins en moins de possibilités de libre circulation sur une planète saturée d’humains. La Norvège fantasmée, ce sera peut-être la situation généralisée de demain. Déjà des murs se dressent un peu partout aux frontières.

Lire, Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

Autonomie

ll n’y aura pas de transition énergétique réussie sans plus d’autonomie des collectivités locales. C’est une évolution nécessaire, préfigurée par le mouvement des communautés de résilience, préparant l’autonomie non seulement énergétique, mais aussi alimentaire.Le biorégionalisme est un courant de pensée qui repose sur l’idée d’une réorganisation de la société à l’échelle d’un territoire défini par des frontières naturelles, appelé biorégion. Le projet biorégionaliste se rapproche fortement du mouvement des Transition Towns britanniques, qui met l’accent sur des actions multiples à l’échelle communale : potagers urbains, gestion des déchets, production d’énergies renouvelables.

Pour le mouvement de la transition, il s’agit avant tout de préparer chaque communauté locale à l’après pic pétrolier et à l’ère d’une frugalité énergétique contrainte….

Lire, Créez votre communauté résiliente

Épidémie

L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal.

La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies.

lire, Épidémies, la fatalité du grand nombre

12 réflexions sur “La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ?”

  1. – « Je me suis inspiré d’Emmanuel Macron »
    ( The Fortress : pourquoi faut-il regarder le thriller scandinave sur Canal+ – lefigaro.fr )

    Comme quoi Le Figaro peut parfois nous servir, aussi, des analyses intéressantes.

    1. the conversation

      – « Les politiques du mur doivent être définies comme un ensemble de « solutions » légales et techniques qui visent surtout à trier les humains et les marchandises.
      Ce filtre s’effectue de plus en plus via des technologies de pointe qui sont déployées en une multitude de lieux de contrôle, parfois loin de la ligne frontière ou par un agent administratif derrière son ordinateur. La détermination de ce filtre est aussi le reflet des luttes entre experts policiers et militaires, fonctionnaires et professionnels de la politique pour imposer leurs pratiques de sécurité et leurs visions du monde. »
      ( Pourquoi les États s’emmurent de plus en plus – 10 septembre 2024 – theconversation.com )

  2. major daubuisson

    Elle est belle la gauche ne belle bande de bras cassés du NFP (Nouveaux Fils de Putes) se prétendant vainqueurs des élections à 5 😂😂😂😂alors que le seul parti qui ait augmenté son score à lui seul au moins , le RN, a été castorisé par tous les scélérats de la fausse droite et de la gauchiasserie .

    modération : vos commentaires sont HORS SUJET

    1. professeur Foldingue

      J’aime bien les jeux de mots. Seulement, là encore, il y a jeu de mots ET jeu de mots.
      Il y a les drôles, que j’adooore, il y a les douteux, bof… et puis les pourris.

      – « Certaines personnes souffrent d’un curieux trouble du comportement, qui les incite à manifester un humour souvent déplacé. Attitude compulsive, ce syndrome de Witzelsucht perturbe la vie des patients qui en sont atteints comme celle de leur entourage. » (Syndrome des “jeux de mots” : quand l’envie de plaisanter devient compulsive – doctissimo.fr/psychologie)

  3. USA forteresse ? Mardi 10 septembre, lors de leur première confrontation télévisée, Donald Trump s’est accroché à ses invectives comme à une bouée percée, face à la « marxiste » Kamala Harris. l’ancien président revenait sans cesse à son obsession, qui lui tient lieu de programme : l’immigration illégale.  On a des millions de gens qui se déversent dans notre pays en provenance de prisons, d’institutions psychiatriques », assura-t-il, en ajoutant que ces migrants « prennent le contrôle de villes ».  

    L’extrême droite préfère faire campagne sur un problème plutôt que de résoudre le problème…

    1. J’aime bien Kamala Harris, je la vois même « anarcho-communiste » . 🙂
      Quant à l’autre, grand taré, vous lui enlevez l’immigration et il n’a plus rien pour faire campagne. Nada, peanuts, peau de zébi ! Et ce «débat»… oui je préfère encore parler d’une confrontation… mon dieu quelle misère ! Mais il avait bouffé quoi, pour débiter autant de conneries et de saloperies ? De la vache enragée probablement, misère misère.
      – Des migrants « mangent des chats et des chiens » : d’où vient la fake news relayée par Trump ? ( lepoint.fr 11/09/2024 )
      Quand je pense qu’ON se plaint des nôtres… Comparé à lui, le Manu c’est du pipi de chat. Je reconnais même que notre Marine nationale ne lui arrive pas à la cheville. Non vraiment, « chez nous » je n’en connais qu’un qui puisse tirer dans la même catégorie. Je ne le cite pas, vous l’aurez reconnu, il fait malheureusement partie des trois pelés et un tondu de ce blog. Misère misère !

    2. – Dans un débat électrique, Kamala Harris pousse Donald Trump dans ses retranchements (france24.com)

      Là encore, ce petit résumé de ce «débat» me suffit largement. À quoi bon écouter ce grand taré durant 90 min ?

    3. MAJOR daubuisson

      Tandis que la gauche extrême ou non les crée à l’ infini
      Ces gauchos sont bêtes à bouffer du foin (pardon aux bovins ces sympathiques animaux) et le nez dans la merde , ils diraient encore qu’ elle sent la rose .

      modération : vos commentaires sont HORS SUJET

  4. major daubuisson purgeur de gauchos

    Trump a parfaitement raison de vouloir verrouiller la frontière avec le reste de l’ Amérique centrale (frontière de plus de 3000 km dont une grande partie a déjà été réalisée par le communiste Oblabla😁😁😁😁pour empêcher la venue de tout ce que la terre compte de vermines .
    La surveillance sévère de la frontière devrait être complétée par la création d’ escouades dignes du grand major salvadorien qui seraient en charge de la régulation démographique des vermines droguistes trafiquantes
    Quand on voit ce que la politique de frontières béantes donne en Europe , on est largement édifié.
    Dommage que l’ on ne puisse détecter dans le foetus le gêne du gauchisme pour procéder à un avortement salutaire , cela permettrait d’ éviter cette terrible maladie mentale de se propager

  5. – « The Fortress » : une série dystopique à voir d’urgence sur Canal+ (troiscouleurs.fr)

    D’URGENCE !!?? Faut-il alors que je m’abonne, d’urgence… à Canal+ ? N’importe quoi !
    Et pour voir quoi ? Et finalement pour quoi ? Personnellement, le résumé, la bande annonce et les critiques ici et là me suffisent largement.

    – « « La Norvège de The Fortress pense qu’elle peut tout faire seule. C’est ça, l’hubris », dit John Kare Raake. D’épisode en épisode, la citadelle paradisiaque se referme sur ses habitants et se transforme en prison. » (Le MONDE)
    C’est tellement évident. Mais qui donc peut-il encore penser qu’un pays entouré de murs, totalement coupé du monde, pourrait être un paradis ? Ou pourrait seulement permettre de s’en sortir. Et de quoi d’ailleurs ? Non vraiment, à part bien sûr de grand malades, genre Trump, je ne vois pas qui pourrait en être encore là aujourd’hui.
    ( à suivre )

    1. ( suite ) Ne serait-ce que le côté pratique, technique, la faisabilité… la construction de ce mur… de je ne sais combien de kilomètres.
      À l’écran c’est facile, surtout aujourd’hui, où ON peut faire n’importe quoi. Mais dans la réalité c’est autre chose. Je vous laisse imaginer les quantités astronomiques de béton, d’acier etc. pour construire cet enfer… paradisiaque. Pour vous faire une idée, regardez l’avancement du projet de l’autre taré. (Mur de Trump – Wikipedia)
      Pour mémoire : La Grande Muraille de Chine, 6300 km. Le Mur (qui n’en a que le nom) de l’Atlantique, 4000 km. La Ligne Maginot 750 km, le Rideau de Fer 260 km, etc. etc.

      Mais ça ne fait rien, bien que l’Histoire nous montre que tous ces ouvrages n’auront servi à rien, la folie des hommes les pousse à en construire toujours plus. Misère misère !
      ( à suivre )

      1. (suite et fin)
        – « La moitié des murs actuels ont été construits après 2010, et encore la moitié de plus sont planifiés » (Le monde se referme : la carte des murs aux frontières – radiofrance.fr 21 septembre 2016)
        – Barrière de séparation (Wikipedia)
        – Les murs dans le monde, en réponse aux nouvelles peurs (Le MONDE 02 février 2018)

        Peur de ceci, peur de cela, et bien sûr peur de l’autre, de l’inconnu… et ON en crève !
        Allez va, il est urgent d’arrêter ces conneries et de réfléchir autrement :

        – SOC : Festival « Les murs ne servent à rien » – du 20 au 22 septembre 2024, La Halle, Dieulefit (icmigrations.cnrs.fr/2024/09/06)

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