La fin programmée du transhumanisme : « La catastrophe écologique et la catastrophe anthropologique évolueront conjointement durant les 30 ans à venir. Qui peut croire que la situation matérielle des gens, en butte à des privations, des maladies et des violences dans un système capitaliste agonisant serait compatible avec leurs désirs de dépasser la condition humaine qu’ils viennent de perdre ? Affairés à trouver de quoi se nourrir, se soigner, se défendre, nos enfants (oui, c’est déjà pour eux…) réclameraient des gadgets pour tolérer lactose ou gluten, ou prévoir qu’ils sont susceptibles d’être atteints de maladies dégénératives ? Puisque la catastrophe environnementale ne dépend déjà plus de nous, elle devrait bientôt apparaître comme telle et ruiner les promesses des transhumanistes. Car si la qualité de l’environnement nous est vitale, nous n’avons aucun besoin de dépasser les limites de notre espèce. » (Jacques Testart)*
L’illusion numérique : Nicolas Colin a écrit un essai (Hedge. A Greater Safety Net For The Entrepreneurial Age) aux propositions radicales pour bâtir de nouvelles solidarités sur les ruines de l’Etat-providence et de la société industrielle. Comment construire une société stable à l’heure du numérique ? Obsédé par cette question fondamentale, Nicolas Colin** prend le risque de dessiner des pistes radicales. « Le numérique permet une révolution copernicienne. Avec une priorité pour l’État, celle de favoriser le logement dans les grandes villes qui vont concentrer les emplois de demain, que ce soient ceux des nomades entrepreneurs ou ceux des emplois de proximité, du médecin à l’employé de ménage, qui leur seront rattachés ». Nicolas Colin croit à des écrans omniprésents qui stabiliseront la société.
Synthèse de Biosphere : Jacques Testart dénonce la technoscience, la prise en main de toutes les fonctions humaines par la machine. Il pense à juste raison que toutes les techniques sophistiquées plus ou moins confirmées vont disparaître avec une descente énergétique qui se fera de plus en plus violente. Le numérique de Nicolas Colin, qui apparaissait à ses débuts immatériel, se révèle en fait très consommateur d’énergie. Google consomme à peu près autant d’électricité annuellement que la Bolivie et Facebook que le Sénégal. Le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul entre 6 % et 10 % de la consommation mondiale d’électricité, soit près de 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Et la tendance est franchement à la hausse, à raison de 5 % à 7 % tous les ans***. Les GAFA sont de plus en plus gourmands en électricité. La multiplication des objets connectés, de la voiture aux logements, ne peut qu’accroire la consommation. Et le problème pourrait empirer avec l’essor de l’intelligence artificielle ou de la blockchain.
Avec le prochain choc pétrolier, toute cette débauche d’énergie apparaîtra pour ce qu’elle était, un gaspillage éhonté et non durable. La notion de « sobriété numérique » se substituera à « l’intempérance numérique ». Nous n’aurons plus les moyens financiers et logistiques pour perpétuer le système technique actuel, basé sur une surexploitation des ressources fossiles et fissiles en voie de disparation. Nous ne rêverons plus d’humains augmentés, nous ne roulerons plus en voiture individuelle, les portes ne s’ouvriront plus automatiquement devant nous, on sera obligé de monter à pied avec un ascendeur en panne, etc. Tous ceux qui dans ce contexte croient encore à la technique qui sauve du moment qu’elle est électr(on)ique se foutent le doigt dans la prise.
* mensuel La Décroissance, novembre 2018 (page 3)
** LE MONDE économie du 9 octobre 2018, Une société stable à l’heure du numérique: Une utopie pour le XXIe siècle
*** LE MONDE économie du 23-24 septembre 2018, Electricité : Google, Apple, Facebook et Amazon se mettent-ils vraiment au vert ?
Je partage l’analyse de Jacques Testart ainsi que la synthèse de Biosphère.
Ils sont nombreux tous ceux qui vont tomber de très haut, tous ceux « qui se foutent le doigt dans la prise » comme dit Biosphère.
Tous ceux qui CROIENT que la sacro-sainte Bagnole de demain roulera à l’électrique, si ce n’est à la poudre de Perlinpinpin. Tous ceux qui persistent à croire qu’on n’arrête pas le sacro-saint Progrès, tous ceux qui continuent à vénérer la sacro-sainte Croissance, tous ceux qui misent sur le doublement du trafic aérien tous les 20 ans, qui parient sur le sacro-saint Marché, qui misent sur les rendements de leur sacro-saint Pognon etc. etc.
Tous ceux chez qui la LIBERTÉ est synonyme de terribles soucis quotidiens. Eh oui, les pauvres ! Tous ces pauvres misérables cons-ommateurs bien embourgeoisés et qui refusent de l’admettre. Tous ces esclaves du Système au fond de leur caverne. Tous ces pauvres misérables perdus dans cette immense foire, cet immense cirque, qui ne savent plus où ils habitent, où ils en sont, qui ont perdu tous les repères, les vraies valeurs.
Tous ces misérables en grande souffrance… dont le principal problème est de « choisir » entre 50 marques de bagnoles, 500 ou 5000 modèles, autant de destinations de vacances, autant de types de placements ou de produits financiers etc. etc.
Et pour couronner le tout, qui résonnent avec deux neurones. Blanc ou noir, pour ou contre, peste ou choléra, etc. Misère misère !
Je partage l’analyse de Jacques Testart ainsi que la synthèse de Biosphère.
Ils sont nombreux tous ceux qui vont tomber de très haut, tous ceux « qui se foutent le doigt dans la prise » comme dit Biosphère.
Tous ceux qui CROIENT que la sacro-sainte Bagnole de demain roulera à l’électrique, si ce n’est à la poudre de Perlinpinpin. Tous ceux qui persistent à croire qu’on n’arrête pas le sacro-saint Progrès, tous ceux qui continuent à vénérer la sacro-sainte Croissance, tous ceux qui misent sur le doublement du trafic aérien tous les 20 ans, qui parient sur le sacro-saint Marché, qui misent sur les rendements de leur sacro-saint Pognon etc. etc.
Tous ceux chez qui la LIBERTÉ est synonyme de terribles soucis quotidiens. Eh oui, les pauvres ! Tous ces pauvres misérables cons-ommateurs bien embourgeoisés et qui refusent de l’admettre. Tous ces esclaves du Système au fond de leur caverne. Tous ces pauvres misérables perdus dans cette immense foire, cet immense cirque, qui ne savent plus où ils habitent, où ils en sont, qui ont perdu tous les repères, les vraies valeurs.
Tous ces misérables en grande souffrance… dont le principal problème est de « choisir » entre 50 marques de bagnoles, 500 ou 5000 modèles, autant de destinations de vacances, autant de types de placements ou de produits financiers etc. etc.
Et pour couronner le tout, qui résonnent avec deux neurones. Blanc ou noir, pour ou contre, peste ou choléra, etc. Misère misère !