L’acharnement systématique contre Séralini nous a fait quitter le domaine scientifique pour celui des multinationales de l’agroalimentaire. Le diable se cache alors derrière les meilleurs intentions possibles ! La journaliste Catherine Vincent défend habituellement la cause animale. Ainsi son dossier dans LE MONDE science&techno du 27 octobre (Animaux, des droits en souffrance). Sur son blog*, elle fait semblant d’aller dans le même sens : « Les rats grâce auxquels le chercheur Gilles-Eric Séralini a mené son étude… sait-on seulement demandé ce qu’ils enduraient, ces rats blancs de laboratoire déformés jusqu’à l’insupportable par leurs tumeurs ? » Catherine s’appuie sur l’avis du Gircor (Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche) qui dit nous alerter « sur les conditions particulières dans lesquelles l’étude de G.E. Séralini a été réalisée en ce qui concerne le respect des principes éthiques vis à vis des animaux en recherche ». Catherine oublie de nous préciser que cette officine compte parmi ses membres des producteurs d’OGM puisqu’il s’agit d’entreprises privées ou de laboratoires pharmaceutiques « engagés dans la recherche biologique » ! Sur le site de Gircor, on se garde bien de nommer les entreprises affiliés. Mais son « guide de l’évaluation éthique des études sur animaux » est élaboré par des membres du laboratoire pharmaceutique Merial ou Servier, de Sanofi-aventis ou même du CEA !
Catherine Vincent épaule donc une entreprise pro-OGM sous couvert de la souffrance animale. Le Gircor déclare à propos de l’étude de Séralini : « exposition des animaux à un niveau de souffrance inacceptable (développement de tumeurs et pertes de poids importants sans mise en œuvre de points d’arrêt anticipés). Si d’autres études doivent être réalisées suite à celle-ci, nous souhaitons qu’elles respectent les bonnes pratiques ». En d’autres termes, il ne faudrait faire aucun test poussé sur des rats ayant mangé des OGM. Mais comme l’autorisation de mise sur le marché implique nécessairement des tester les rats sur plus de 90 jours (ce qui n’est pas fait), l’éthique nous oblige à ne pas mettre d’OGM en production pour respecter la vie animale… et là, nous serions d’accord !
L’expérimentation animale n’est pas un mal nécessaire, elle est le mal absolu. Historiquement, nous n’avons jamais eu besoin de torturer les animaux, jusqu’à l’invention de la fabrication industrielle de produits chimiques trop souvent toxiques. Le Gircor réunit les scientifiques amenés dans leurs travaux à avoir recours à l’expérimentation animale ! Nous n’avons pas besoin de tester les OGM ou les produits de beauté sur les animaux puisque nous n’avons pas besoin d’OGM et de produits de beauté. Nous n’avons pas besoin du Gircor et de ses affidés…
* http://animaux.blog.lemonde.fr/2012/10/31/ce-que-ne-montrent-pas-les-rats-de-seralini/
Je vous avais sans doute mal compris: « …ne pouvons que nous méfier de ceux qui ont des laboratoires techno-scientifiques .. » me semblait assez general.
A propos de l’interet general/particulier: nous sommes bien d’accord sur le principe, mais je voulais souligner que l’interet general des uns est l’interet particulier des autres (et vice-versa si j’ose dire). Dans une economie liberale l’interet industriel et l’interet communs sont, non pas identiques, mais fortement lies, et de manierre positive. Je comprends que ce model liberal n’est pas celui que vous soutenez. Mais je voulais illustrer que votre definition « d’interet general » et « d’interet particulier » procede de vos choix sociaux et economiques a priori. Votre definition est respectable, mais elle est subjective. Tout comme l’est votre definition du lobbying (Greenpeace en particulier n’a pas de problemes a se reconnaitre comme « groupe de pression ». Si vous regardez le site de Greenpeace UK, vous y lirez qu’ils se definissent comme lobbysts.)
Amicalement votre,
Bonjour a cette nouvelle personalite redactrice de biosphere.
Seralini doit faire mention des financements dans ses publications. En faire etat dans un livre ne le dispense pas de faire ses « disclaimers » proprement dans les journaux scientifiques.
« Nous, les citoyens du monde, ne pouvons que nous méfier de ceux qui ont des laboratoires techno-scientifiques » … Ah bon? Il est plus simple, effectivement, de commenter sur la maniere dont se deroule une recherche scientifique….sans ces salopards de scientifques. C’est risible… C’est la nouvelle etape de la « science citoyenne »: on passe de la science sans citoyens a la science sans scientifiques..
Quand a cet argument bizzare lobying/militantisme: en somme, pour vous, « les mechants sont mechants puisqu’ils sont mechants, alors que les gentils sont gentils puisqu’ils sont gentils » …J’ai bien compris?
Monsieur Coq au vin,
Ne nous faites pas dire ce que nous ne pensons pas. Pour nous les scientifiques ont le goût de savoir et de découvrir, il sont nécessaires aux progrès de la connaissance humaine. Ce ne sont pas des « salopards »…. pour la plupart.
Ne faites pas semblant de ne pas comprendre l’argument lobbying/militantisme, l’intérêt financier n’est pas forcément l’intérêt général. Il ne s’agit pas d’un combat entre les « gentils » et les « méchants », mais entre le militantisme et le mercantilisme.
L’exagération de vos propos nuit à votre crédibilité… Dommage !
1) Biosphere critique et invalide a priori le Gircor car, grosso modo, il serait lie a des interets et financements industriels et commerciaux. Biosphere oublie de preciser que Seralini a publie sous financement des distributeurs Auchan et Carrefour, ce dont Seralini n’a pas fait etat. Carrefour a ete dans le CA de la Criigen pendant 10 ans. Ca passe quand les entreprises financent la Cirigen? Ca n’est pas un conflit d’interet ou un probleme ethique dans ce cas?
2) L’euthanasie des animaux qui soufrent est obligatoire et les conditions de l’etude de Seralini dans ce domaine sont les memes pour tous (voir ci-dessous). La differentiation que Biosphere publie apres son billet entre le protocole de Seralini et les autres labos est specieuse. Si Biosphere trouve des vertues de compassion au labo de Seralini, il devrait les trouver pour les autres labos qui suivent les memes regles, ce qu;elle ne fait pas. On peut certainement critiquer le principe de l’experimentation animale, mais tous les laboratoires l’utilisant doivent obeinr aux memes reglementations. Je precise que mon labo ne fait pas d’experimentaion animale, je ne preche donc pas pour ma chapelle.
Conditions legales d’euthanasie pour les animaux de laboratoire:
Euthanasia of animals is expected if animals demonstrate the conditions listed below, whether the animal has been manipulated or not. Additional criteria may be specified on the Animal Usage Form. Fulfillment of one criterion can constitute grounds for euthanasia. Exceptions are permitted only if approved by the IACUC as part of the protocol review process (i.e. the clinical signs listed below are expected as part of the experiment and appropriate measures are taken to minimize pain or discomfort in the animals).
Weight loss: loss of 20-25% (depending on attitude, weight recorded at time of arrival, and age: growing animals may not lose weight, but may not gain normally) or if not measured, characterized by cachexia and muscle wasting.
Inappetance: complete anorexia for 24 hours in small rodents, up to 5 days in large animals; partial anorexia (less than 50% of caloric requirement) for 3 days in small rodents, 7 days in large animals.
Weakness/inability to obtain feed or water: Inability or extreme reluctance to stand which persists for 24 hours, assuming that the animal has recovered from anesthesia.
Moribund state: In rodents, measured by a lack of sustained purposeful response to gentle stimuli (example of purposeful response- weak attempt to get up; if animal is on its side, attempts should be asymmetrical in nature); in larger animals, measured by depression coupled with body temperature below 99F (assuming in either case that the animal has recovered from anesthesia).
Infection: infection involving any organ system (either overt, or indicated by increased body temperature or WBC parameters) which fails to respond to antibiotic therapy within an appropriate time and is accompanied by systemic signs of illness.
Signs of severe organ system dysfunction non-responsive to treatment, or with a poor prognosis as determined by an RAR veterinarian:
Respiratory: dyspnea, cyanosis.
Cardiovascular: blood loss or anemia resulting in hematocrit below 20%; one transfusion may be performed.
Gastrointestinal: severe vomiting or diarrhea, obstruction, intussuception; peritonitis, evisceration (immediate euthanasia required).
Urogenital: renal failure characterized by elevated BUN, creatinine or uroperitoneum.
Nervous: CNS depression, seizures, paralysis of one or more extremities; pain unresponsive to analgesic therapy.
Musculoskeletal: muscle damage, bone injury, locomotor defecits, etc. resulting in inability to use the limb, unless anticipated as part of the study.
Integumentary: Non-healing wounds, repeated self-trauma, second or third degree heating pad burns.
Contrairement à ce que tu dis, Coq au vin, le soutien de la grande distribution n’est pas du tout occulté par Séralini. Il y consacre même six pages dans son livre « Tous cobayes ! ». De toute façon, il ne faut pas confondre militantisme et lobbying, Séralini est très clair là-dessus dans son livre : « Les multinationales se sont organisées en groupes de pression. Elles se sont liées à de gros cabinets de lobbying, comme les géants américains Hill&Knowlton ou Burson-Marsteller. A croire les lobbyistes, le combat des associations comme Greenpeace ou le CRIIGEN ne serait qu’une forme de lobbying parmi d’autres, puisqu’il cherche à influencer les décideurs. Cet argument de mauvaise foi repose sur la confusion entre intérêts particuliers (les seuls défendus par les lobbyistes) et intérêt général (qui transcende les intérêts particuliers). »
Nous, les citoyens du monde, ne pouvons que nous méfier de ceux qui ont des laboratoires techno-scientifiques, même s’ils ne font pas d’expérience animale. Bien sûr cela ne veut pas dire que tous les laboratoires sont à supprimer…
précisions :
La critique du Gircor de l’étude de Séralini, « exposition des animaux à un niveau de souffrance inacceptable (développement de tumeurs et pertes de poids importants sans mise en œuvre de points d’arrêt anticipés) » est fausse et mensongère. Le protocole de l’étude stipule clairement que si un animal venait à trop souffrir au cours de l’étude (explicitement : perte de poids >25% ou tumeurs >25% de la masse corporelle), il est euthanasié. C’est ce qui a eu lieu.
précisions :
La critique du Gircor de l’étude de Séralini, « exposition des animaux à un niveau de souffrance inacceptable (développement de tumeurs et pertes de poids importants sans mise en œuvre de points d’arrêt anticipés) » est fausse et mensongère. Le protocole de l’étude stipule clairement que si un animal venait à trop souffrir au cours de l’étude (explicitement : perte de poids >25% ou tumeurs >25% de la masse corporelle), il est euthanasié. C’est ce qui a eu lieu.