Les militants pro-life anti-avortement ne savent vraiment pas ce que vivre veut dire. D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à exister dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante. Rappelons que le droit à l’avortement n’est pas une obligation d’avorter, celles qui veulent procréer sans limites le peuvent. Mais les « pro-life » n’acceptent pas cette liberté de choix, ils relèvent d’une conception totalitaire de l’existence, mettant d’ailleurs souvent des convictions religieuses au premier plan. En fin de vie c’est la même chose, les pro-life sont vent debout contre le suicide assisté, préférant des soins palliatifs qui se terminent souvent en acharnement thérapeutique. Rappelons que le droit de mourir n’est pas une obligation de se suicider, ceux qui veulent survivre sans limites le peuvent.
La liberté de ne pas donner la vie (au Salvador)
Angeline Montoya : Trente ans de prison pour avoir perdu son fœtus. C’est la peine à laquelle Esme (le prénom a été modifié) a été condamnée, lundi 9 mai, alors qu’elle avait appelé les urgences et fait une fausse couche. On l’accuse d’avoir voulu mettre fin à sa grossesse. Le Salvador est un des sept pays au monde (avec le Nicaragua, le Honduras, la République dominicaine, Haïti, Suriname et Malte) qui interdisent totalement l’avortement. L’avortement est puni de deux à huit ans de prison. Une dizaine de femmes se trouvent actuellement derrière les barreaux à la suite d’urgences obstétriques. Celles qui sont dans cette situation sont en général pauvres, originaires d’une région rurale. Quand elles arrivent à l’hôpital, elles sont accusées d’avoir voulu avorter. Quand les médecins constatent qu’elles étaient à une étape très avancée de leur grossesse, dans ce cas, une interruption de grossesse n’est plus considérée comme une fausse couche mais comme une naissance prématurée. Comme la Constitution garantit la vie depuis l’instant de la conception, la justice conclut qu’elles ont tué leur nouveau-né et elles sont accusées d’homicide aggravé. » Dans ces cas, la peine prévue est de trente à cinquante ans de prison.
La liberté de mourir (en France)
Martine Lombard : Les Français expriment, sondage après sondage, leur souhait d’une évolution de la loi. On ignore souvent que la même demande s’est dégagée avec force des conférences citoyennes organisées sur ce thème par le Comité consultatif national d’éthique, comme la loi de 2011 sur la bioéthique l’y obligeait. Par deux fois, la majorité de ses participants s’est prononcée, tant en 2013 qu’en 2018, pour l’ouverture du suicide assisté ou pour qu’un tiers puisse directement aider à mourir la personne qui le demande. Par deux fois, ses voix ont été étouffées sous le concert conservateur des institutions officielles également consultées (ordre des médecins, Académie de médecine, etc.). Par exemple, lorsque les statuts d’une association comme la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) précisent que la mort doit être un « processus naturel », comment attendre d’elle autre chose que l’idée que le développement des soins palliatifs est nécessaire, ce qui est évidemment indiscutable, mais serait aussi l’unique solution, censée répondre à tout, ce qui est notoirement faux ? Contre cette arrogance institutionnelle, il faudrait offrir une possibilité apaisée de mourir sans qu’on soit pris en otage par les valeurs de ceux qui prônent le respect absolu de la vie.
Le Parlement de l’Oklahoma a adopté, jeudi 19 mai 2022, une loi interdisant tout avortement dès la fécondation, faisant de ce bastion conservateur du sud des Etats-Unis l’Etat possédant la réglementation la plus restrictive en matière d’interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle entrera en vigueur dès qu’elle aura été signée par le gouverneur, Kevin Stitt. Le républicain avait déjà annoncé qu’il apposerait sa signature sur tout texte imposant davantage de restrictions à l’avortement.
Le vote survient dans un contexte de mise en danger du droit à l’avortement au niveau fédéral.
– « Aux USA, le gouverneur de l’Idaho a signé une loi autorisant les poursuites contre tous ceux qui contribuent à rendre les avortements possibles. Cette loi, similaire à celle adoptée par le Texas, permet aux familles des femmes ayant avorté ou aux « pères » du foetus – même s’il est le résultat d’un viol – de porter plainte contre les cliniques ou médecins qui ont effectué l’intervention. Et même contre les amies qui ont conseillé ou accompagné les femmes pour une IVG. [etc.]»
( États-Unis : nouveau recul des droits des femmes. 25 mars 2022 sur info-elections.fr )
– « L’extrême droite est incompatible avec les droits des femmes »
( Tribune du 15 avril 2022 sur lejdd.fr )
Son pseudonyme, « Jane Roe », a donné son nom à l’arrêt de 1973 légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Norma McCorvey a par la suite militante dans le camp anti-IVG. En fin de vé, elle est revenu sur son histoire : Ceci est ma confession sur mon lit de mort », dit la sexagénaire. Interrogée sur ses années dans le mouvement pro-life, elle répond : « J’ai pris leur argent, ils m’ont mise devant les caméras, m’ont dit quoi dire et c’est ce que je disais. » « Tout cela, c’était une mise en scène ? », la relance le réalisateur. « Oui (…), j’étais une bonne actrice. »Elle ajoute pourtant : « Si une jeune femme veut se faire avorter, très bien. Ce n’est pas mon problème. » Comme un ultime pied de nez pour tenter de remettre ses pas dans ceux de Jane Roe.
Ainsi va la complexité des positionnement humains…
Intéressant. Comme quoi les pro-life font du cinéma.
Et les autres, non ? Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…
Ou alors pas du tout ?
Les «pro-life» se font remarquer aussi en Pologne.
– « La Pologne est une fois de plus dans le collimateur de l’Union Européenne pour ses politiques pro-vie. Cette fois en compagnie de Malte. » (ifamnews.com 1 mars, 2022)
Et il n’y a pas qu’au Salvador et en Pologne qu’en matière d’IVG et de contraception les droits des femmes reculent. Si on en croit les sondages (comme ceux dont parle Martine Lombard), de plus en plus de Français seraient favorables au rétablissement de la peine de mort. Logiquement, un «pro-life» ne peut pas être POUR, la peine de mort, si ?
On observe aussi une hausse des actes racistes, xénophobes et antireligieux.
Quel rapport ?
Demandons-nous si, des fois, par hasard, les «pro-life» ne seraient pas l’arbre qui cache la forêt. Ce que nous observons là, en Europe et ailleurs, n’est ni plus ni moins qu’une montée des conservatismes et des néofascismes. Et avec ça, bien sûr, il n’y a pas que les droits des femmes qui reculent.
Les néo-malthusiens, partisans du planning familial avec tout ce que cela comporte, ne doivent cesser de dire notre vérité. Animaux dénaturés, nous baignons dans un endoctrinement permanent et omniprésent. L’homo demens ne peut que s’inventer des mensonges pour justifier une existence nuisible. Il faut être aveugle pour mettre une nouvelle victime en Enfer sans y penser !
Mais quoi que l’on fasse, comme dit Lao-Tseu « Tout ce qui doit arriver, arrive » ! Soyons stoïques puisque nous sommes déjà nés…
Quelques mots sur cette affaire que relate Angeline Montoya dans Le MONDE.
« Le Salvador envoie une femme en prison après une fausse couche »
Bien sûr, il n’y a pas de mots assez forts pour dénoncer ça. Voilà que faire une fausse couche est devenu un crime ! N’importe quoi ! Demain choper une maladie sera aussi un crime. D’autant plus grave s’il existe des moyens d’éviter (théoriquement) qu’on la chope. Et bien sûr, le refus de ces «préventions» sera puni par la Loi. Comme sont punis aujourd’hui ceux qui refusent de mettre le casque ou la ceinture de sécurité. Demain ceux qui auront refusé de se plier à ces lois absurdes, énoncées évidemment au nom du Bien (et du Bien Commun) ne seront plus soignés, ils pourront même enfermés ou exécutés.
Et ces dérives vont dans les deux sens
Quelques mots sur cette «possibilité apaisée de mourir» (l’article de Martine Lombard dans Le MONDE). Après «l’ultime liberté», le «suicide assisté» et j’en passe, voilà donc une nouvelle belle expression pour ne pas nommer la Chose.
La relaxe de ce vétérinaire pose toutefois question. Non pas que j’aurais souhaité qu’il soit lourdement condamné, mais je me demande jusqu’où peut aller cette accusation d’aide au suicide. Un marchand de produit pour déboucher les lavabos, un marchand de cordes et j’en passe… peuvent-ils être eux aussi inculpés ?
Il n’y a peut-être pas que les militants «pro-life anti-avortement» qui ne savent vraiment pas ce que vivre veut dire. Mais qui donc peut se permettre (et au nom de quoi etc.) de décréter que telle vie, telle existence, vaut ou ne vaut pas d’être vécue ? Peut-être devrions-nous penser à élaborer une sorte de cahier des charges, universel bien sûr… et/ou une sorte de contrôle technique… qui dirait si le produit est apte à rouler, ou pas. (à suivre)
Quant à cet «enfant non désiré»… qu’il serait en quelque sorte criminel de laisser venir au monde… qu’est-ce que ça veut dire ? Et surtout où va t-on ?
Peut-être devrions-nous là aussi penser à un Super Ministère, chargé de planifier les vies, le durées de vies, et de faire évoluer les critères du PP (permis de procréer).
Je le redis, attention tout ça sent très mauvais !
Combien sont-ils tous ces enfants nés «par accident» comme on dit ? Et combien dans tout ça ont, ou ont eu, une vie digne d’être vécue ? Comme si un enfant se devait d’être programmé, planifié ! Et pourquoi pas calibré, tant qu’à Bien Faire !? Misère misère !
Et le hasard dans tout ça, ne lui arrive t-il pas parfois de bien faire les choses ?
Alors bien sûr, il y a les viols. Et puis ces maladies et ces handicaps lourds, que la médecine permet aujourd’hui de détecter in utéro. Concentrons-nous là-dessus, et évitons de déraper dans le grand n’importe quoi.