Alain Gras : « Avec la voiture électrique, un futur paradis urbain nous est annoncé par les médias, les constructeurs, et certains politiques… Certainement pas ! Il en a été ainsi dès le début. L’inventeur Thomas A. Edison parvint en 1882 à convaincre les riches bourgeois de Pearl Street, à Manhattan (Etats-Unis), de la salubrité de l’ampoule à incandescence face aux salissants becs de gaz de leurs salons. Pourtant, à quelques kilomètres, l’usine brûlait cinq tonnes de coke chaque jour et jetait ses déchets dans l’Hudson River. La e-voiture marque peut-être un nouveau stade de l’aventure. La Chine se taille un costume vert en développant le photovoltaïque ou en achetant le grand constructeur suédois qui devient e-Volvo, mais elle construit deux usines thermiques par semaine et augmente sans cesse sa production et ses importations de charbon. Seule une foi aveugle dans le progrès technique nous permet de croire que demain seront résolus de très vieux problèmes, notamment : le poids de la batterie (250 kg pour 100 km), la lenteur de la charge (dix heures en moyenne), le fait que le véhicule électrique ne se révèle supérieur au thermique sur le plan de l’émission de CO2 qu’après 100 000 km. Comment alimenter avec des énergies non polluantes un marché qui serait en 2030 d’un milliard de véhicules ? Comment faire face à l’arrivée massive d’un nouveau mode de consommation électrique sinon par la centrale thermique, ou nucléaire ? Les citadins gagneront peut-être un air pur mais la planète perdra à coup sûr. L’image de la voiture « propre » nous rend aveugle à d’autres voies vers la sobriété et une décroissance relative de la consommation. »* Voici quelques réaction sur lemonde.fr, nous avons sélectionné les plus réactionnaires.
Joël de Pancé : Alain Gras a bien raison. La seule solution efficace pour stopper définitivement les pollutions de toutes sortes… Éradiquer l’espèce humaine ! Pourquoi ne va t’il pas au bout de son raisonnement ?
le sceptique 2 : L’article revient à dire : toute industrie est polluante. Ce qu’on reproche à l’exploitation du lithium, du cobalt ou des terres rares, on le reprochera à n’importe quelle matière première de toute façon. Comme on sera 10 milliards en 2050, ne vivant pas d’amour et d’eau fraîche, il vaudrait mieux avoir un discours plus dépassionné sur l’industrie d’extraction, dont on peut améliorer les conditions sociales et environnementales,
MARTIN CHRISTIAN : La seule façon de protéger réellement l’environnement , serait de supprimer tout moyen de locomotion et de retourner aux ânes . Ca laisserait aux gens le temps de se rencontrer , de se parler , etc… un âne n’émet aucune pollution , ni dans sa fabrication , ni dans son travail …Ralentissons ( lol )
Le Pasgentil : Passer au tout électrique en 24 h avec la technologie d’aujourd’hui, c’est évidement une catastrophe écologie. Mais tout le monde sait que la transition va prendre des dizaines d’années, et d’ici là les technologies auront évoluées. Encore un professeur émérite qui nous prend pour des pingouins avec sa fable.
Gugusse 1er : Tribune de café du commerce particulièrement crétine, à courte vue, prétentieuse et moralisatrice. Monsieur connait l’avenir, l’électricité propre est « une fable », définitivement bien sûr, la recherche n’existe pas, les progrès sociaux n’existent pas, les recharges rapides n’existent pas, … Inculte et irrécupérable.
HA : Comment mon conjoint et moi, enseignant à 60 km de notre domicile, ferons nous pour nous y rendre? Si on construisait un collège dans notre village peut-être… Les très grands avantages de la campagne (question décroissance c’est plus simple de s’y mettre avec un jardin et des producteurs locaux) sont incompatibles avec la fin de la voiture individuelle, sauf à multiplier énormément les trains, cars etc ce qui n’est pas prévu…
Schauber Didier : Mais ou était-t’il donc lorsque nous sommes passés aux chauffe-eaux électriques ? Il a envie de garder sa voiture qui fait vroum ?
TOTO : Et la clim a tourné tout l’été dans le bureau de ce monsieur Gras à l’université … Ha non, il était en vacances !
Mathieu S : Quel dommage de s’arc-bouter sur des convictions du siecle dernier. C’est toujours plus facile que de se remettre en question. Quoiqu’en pense ce monsieur, les énergies propres sont désormais moins chères que le charbon ou le petrole (pas besoin de parler du nucléaire…) et la transition se fera, car c’est le porte-monnaie qui décide. Quant aux rendements, ils sont ici surévalués pour les moteurs à combustion et sous-évalués pour les moteurs électriques.
* LE MONDE du 20 octobre 2017, Voiture électrique : « Comment faire face à l’arrivée massive d’un nouveau mode de consommation sinon par la centrale thermique ou nucléaire ? »
@marcel
La quantité pose en effet un problème. Mais la qualité aussi !
Alors je dirais plutôt : Sans réduction drastique de la connerie d’une certaine population , aucune chance de durer sur cette planète.
Le cirque Barnum de la technologie salvatrice est en grande tournée maintenant avec de nouveaux numéros : le stellarator pour produire la fusion nucléaire , l’ extraction in situ de minerais des astéroïdes , des condensateurs pour remplacer les lourdes batteries au plomb , lithium ,le voyage hautement hypthétique vers Mars et l’ installation d’ une base locale, …
Même Al Carbone et son pote Oblabla ont été ressortis de la naphtaline qu’ ils n’ auraient jamais dû quitter .
Sans réduction drastique de population , aucune chance de durer sur cette planète .
@ Teysseire A. Marie
Effectivement nous ne prenons pas le chemin d’une société sans voiture. Et sur ce point, comme sur d’autres, moi aussi je pourrais dire que je me sen « frustré ».
Au sujet de ce fameux « choix » entre la ville et la campagne, où de toute façon selon vous la bagnole est indispensable … c’est finalement le même type de choix qu’entre la peste et le choléra.
Or déjà, il existe des gens qui refusent de choisir entre la peste ou le choléra.
D’autre part, il existe des gens qui vivent soit en ville soit à la campagne, et qui ont choisi de ne pas avoir de bagnole.
Déjà je dis que, ces gens-là sont plus libres que beaucoup d’autres qui s’en croient. Je pense là à tous ces chiens au cou pelé. Lire la fable de La Fontaine.
Bien sûr qu’il n’y a aucune bonne solution d' »énergie verte »comme de « croissance durable ». A moins de croire comme dans le film « Demain » que quelques bonnes volontés dans le périmètre d’une communauté vont changer l’avenir. Par ailleurs nous ne prenons pas le chemin d’une société sans voiture puisque nous avons le choix entre vivre dans des grandes villes irrespirables dont on ne peut s’échapper qu’en voiture ou dans des campagnes où la disparition des services oblige à utiliser constamment un véhicule. La limitation du nombre d’humains apparaît comme la solution la plus réaliste pour sauver la biosphère. Mais là…
Trêve de plaisanteries techno-électriques, il faudra bien un jour se contenter des ressources renouvelables et appropriées. Le débat techno-politique ne devrait plus porter sur l’investissement « écolo » qui va reculer l’échéance de quelques années seulement, mais sur notre manière de penser et de vivre qui pèse beaucoup trop sur la Biosphère et pénalise le sort des générations futures… et de la biodiversité.
certe le VE ne nous sauvera pas seul mais c’est le début d’une révolution du au batteries qui ont un potentiel futur énorme
on est qu’a la préhistoire des batteries qui sont promisent a un avenir grandiose
le 21 et les siècles suivants seront électrique ou ne seront pas
Au sujet de certains commentaires Didier Barthès dit qu’il sont désolants.
Bien pire que désolants, ils sont désespérants ! Il n’y a raisonnablement rien à espérer de tous ces crétins. Il ne nous reste donc qu’à faire avec, vivre avec, en évitant tout simplement le désespoir.
Bien sûr qu’ Alain Gras a raison , comme a raison MARTIN CHRISTIAN .
Bien sûr que Didier Barthès a également raison, tout comme J-Marc Jancovici qui dit que si par miracle nous disposions d’une énergie inépuisable (genre « énergie libre »), alors ce serait une catastrophe pour la planète. Et même si cette énergie était aussi « propre » que nous puissions l’imaginer !
Encore et toujours nous en revenons à l’absolue nécessité de décoloniser les imaginaires.
Certains commentaires sont en effet désolants.
Le problème est en fait encore plus grave que ça. Bien entendu tous les inconvénients de la voiture électrique rappelés par Alain Gras sont justes, mais il y a pire encore, il n’existe même en théorie aucune solution viable.
Imaginons que, par magie, nous inventions une batterie capable de faire rouler une voiture un million de km (ou voler un avion un million d’heures, ou chauffer une maison un million d’années …) Imaginons que cette batterie soit de la taille d’un dés à coudre, qu’elle ne coûte rien à être chargée ni rechargée, qu’elle soit 100 % recyclable et que sa fabrication ne coûte ni ne pollue rien. Nous croirions avoir tout gagné, résolu tous les problèmes…
Au contraire ! Ce fabuleux pouvoir de l’énergie sans contrainte serait celui qui nous conduirait à détruire la Terre, car il n’y aurait plus alors de limites à notre emprise sur la planète, nous nous installerions partout et artificialiserions l’ensemble du monde.
Curieusement, ce sont peut-être les défauts des énergies actuelles, coûts, difficultés d’accès, raréfaction et même pollutions engendrées qui protègent la Terre en fixant une limite à notre pouvoir.
Le vrai problème n’est pas de trouver une source d’énergie qui serait sans inconvénients, il est d’accepter que nous limitions notre emprise, c’est la seule façon de protéger la biosphère. C’est là l’un des volets les plus profond selon moi de la réfutation de toute solution par une fuite en avant technologique. Ce ne sont pas les défauts de la technologie qui la condamnent ce serait peut-être au contraire ses potentialités.