La xénophobie commence sur les terrains de foot

Xénophobie et racisme ne sont qu’une réaction normale en situation de stress : besoin de se retrouver en groupe, soudé contre l’adversité. Dans ce contexte, quoi de plus facile pour chercher une cohésion interne que de désigner un bouc émissaire : les AUTRES. Il y aura NOUS et il y aura EUX. Même une société qui se dit humaniste est pleine de ces petites haines fabriquées pour faire bloc. Cela commence par SON équipe de foot contre l’AUTRE, même s’il ne s’agit que d’un petit club et de ses plus jeunes footeux : faut gagner, faut les abattre, NOUS serons vainqueurs, vive NOUS… Cela se termine par la compétition exacerbée entre clubs, entre villes, entre pays. Cela aboutit parfois à une espèce de pogrom contre un joueur, un arbitre ou les supporters de l’AUTRE équipe. Pourtant quel est l’enjeu véritable quand il ne s’agit que de taper dans un ballon pour l’amener entre deux poteaux ? Aucun.

Le stress des vainqueurs/vaincus peut devenir une construction sociale. Certains manipulateurs profitent même politiquement de ce contexte. C’est en effet sur ce terrain psychologique que prolifèrent les tendances racistes, le rejet xénophobe, l’idéologie d’extrême droite. Le Front National en France a un potentiel terrible de supporters dans une société qui cultive la compétition et l’alterité tout en connaissant des difficultés de tous ordres, chômage, précarité, promiscuités. L’action de groupe permet de dépasser ses problèmes personnels pour les transcender en s’immergeant dans le groupe. On ne se contente plus de quelques matchs de foot pour exalter son rejet des autres, on se manifeste de plus en plus ouvertement par son langage et son vote.

Il y a un cercle vicieux entre progression du stress collectif et simplification de la réalité sociale en dualisme : il y a EUX, et donc il y a la possibilité du NOUS. Les crises socio-écologiques et financières qui se succèdent deviennent le terreau sur lequel prospère un peu partout dans le monde la montée de l’extrême droite. C’est ainsi que les hordes hitlériennes avaient autrefois déferlé sur une partie du globe. Le discours humaniste est démuni quand l’effet de groupe dévaste tout sur son passage. Bien avant que cela n’arrive, il faut raisonner collectivement en termes de coopération et non de compétition. L’équipe « adverse » dans un match de foot n’est qu’un simple partenaire de jeu. Au niveau social, le problème est bien plus complexe. Il faut mesurer la capacité de charge de chaque territoire pour garder une certaine cohérence entre le poids de la population humaine et son écosystème. Sauf à exacerber les tensions et à favoriser la montée de l’extrême droite, il faudrait sans doute concevoir la fin des migrations (y compris les hordes touristiques et l’agglutination urbanisée) dans un espace mondial clos et aujourd’hui saturé d’humains…

5 réflexions sur “La xénophobie commence sur les terrains de foot”

  1. Il me semble que le foot est devenu un sport à part , pourri par une idéologie bien éloignée de celle des gentlemen de ses origines.Tous les sports ne sont pas touchés à ce niveau et toutes les compétitions sportives ne sont pas détestables. Mais le recrutement des footeux se fait parmi les plus démunis de réflexion et d’éducation et l’idéal qui leur est inculqué est celui du fric, de la frime et de la bêtise à front de boeuf. Pas étonnant que les matchs de foot soient un condensé de ce que pourrait être une société future!
    Je suis bien d’accord: si on veut préserver la démocratie, l’humanisme et la coopération entre les peuples, il faut réduire les tensions à tous niveaux: économique, social, environnemental, et pour cela donc il faut diminuer le nombre des hommes.

  2. Dans les sports de courses individuelles, il y a un vainqueur mais les autres peuvent faire un résultat et être second correspond à une performance et souvent à une satisfaction.
    Dans les sports comme le football au contraire, on engendre un double problème. D’une part c’est une confrontation qui désigne clairement un vainqueur et un vaincu avec toutes les frustrations que cela engendre.
    D’autre part c’est un sport d’équipe avec tous les problèmes qu’engendre l’esprit de corps, la préférence pour un groupe, le rejet de l’autre, le nationalisme de stade. Ce n’est pas tout à fait un hasard si les tribunes de foot ne sont pas spécialement des cafés philosophiques.
    Hélas, l’une des plus grande ville de France vient de massacrer l’un des rares espaces naturels qui la bordait pour construire un nouveau temple de béton à cette activité là qui participe on ne peut mieux à la laideur du monde et à l’indélicatesse des hommes.

  3. Dans les sports de courses individuelles, il y a un vainqueur mais les autres peuvent faire un résultat et être second correspond à une performance et souvent à une satisfaction.
    Dans les sports comme le football au contraire, on engendre un double problème. D’une part c’est une confrontation qui désigne clairement un vainqueur et un vaincu avec toutes les frustrations que cela engendre.
    D’autre part c’est un sport d’équipe avec tous les problèmes qu’engendre l’esprit de corps, la préférence pour un groupe, le rejet de l’autre, le nationalisme de stade. Ce n’est pas tout à fait un hasard si les tribunes de foot ne sont pas spécialement des cafés philosophiques.
    Hélas, l’une des plus grande ville de France vient de massacrer l’un des rares espaces naturels qui la bordait pour construire un nouveau temple de béton à cette activité là qui participe on ne peut mieux à la laideur du monde et à l’indélicatesse des hommes.

  4. Donc pour éviter que l’on ait droit à une politique d’extrême-droite totale il faut appliquer les mesures phares de l’extrême-droite.
    C’est un paradoxe on ne peut plus vrai.

  5. Donc pour éviter que l’on ait droit à une politique d’extrême-droite totale il faut appliquer les mesures phares de l’extrême-droite.
    C’est un paradoxe on ne peut plus vrai.

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