L’année 2022 et la fin de ce monde en folie

Quelques journalistes se prennent pour Philippulus, le prophète qui promettait l’apocalypse en 1942 (dans Tintin, L’Etoile mystérieuse). Sauf qu’aujourd’hui il ne s’agit pas d’un cinglé, mais d’analystes de la situation désespérée de la société thermo-industrielle.

Philippe Escande : « Le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité, dus en majorité à ces énergies fossiles, ne permettent plus de continuer sur ce rythme. De cela, la plupart des gens en sont désormais convaincus. Mais ils n’ont pas intégré les sacrifices que cela implique : réduire l’utilisation de la voiture, la consommation de viande, les voyages, les achats, sa liberté individuelle… Gérer ce basculement inévitable vers un monde plus cher, car plus économe, mais aussi plus instable, devrait figurer en tête des préoccupations des politiques en ce début 2022. En auront-ils le courage ? »

Lire, Paradoxes du monde fini… selon Dominique Bourg

La question de la finitude des ressources ne devrait plus diviser. Parier sur l’abondance des ressources et la croissance, sur une planète insidieusement finie, alors même que la décrue démographique n’aura pas même lieu durant le siècle, est aussi inepte que dangereux.

Florian Fizaine : « Dès la naissance de l’économie politique au XVIIIe siècle, les physiocrates placent la nature au cœur de la production des richesses, ce qui implique d’en respecter les contraintes. A partir de la révolution industrielle, cette question de la finitude des ressources va devenir plus conflictuelle chez les économistes classiques. Alors que, pour Jean-Baptiste Say, les ressources naturelles, illimitées et donc gratuites, ne sont pas un sujet, pour d’autres, comme David Ricardo, il existe une limite naturelle à la croissance, se traduisant par une décroissance des rendements, et donc une hausse du prix du blé, qui conduit in fine l’économie à un état stationnaire sur le long terme. A partir de là, des économistes comme John Stuart Mill vont considérer cette décroissance comme une opportunité pour l’humanité qui, au lieu d’accumuler des richesses, pourra se tourner vers d’autres activités, telles que l’art. D’autres, à l’image de Thomas Malthus, craignent que les ressources naturelles ne s’accroissent pas suffisamment vite face aux dynamiques de croissance démographique, ce qui nécessite de limiter la fécondité. A la fin du XIXe siècle, l’école néoclassique estime que la disponibilité limitée en ressources naturelles peut être compensée par une organisation du travail optimisée. Le progrès technique et les découvertes de nouvelles ressources pourront continuellement lutter contre les rendements décroissants. Malgré cette idéologie dominante, certains économistes commencent à réfléchir à l’épuisement. On attribue à l’économiste Kenneth Boulding cette phrase : « Celui qui croit à une croissance exponentielle infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Mais en réaction au rapport Meadows, le quatuor Partha Dasgupta+Geoffrey Heal+Robert Solow-+Joseph Stiglitz a suggéré que l’économie pourrait continuer à croître éternellement, dès lors qu’il était possible de substituer suffisamment vite des ressources essentielles s’épuisant par du capital. »

Biosphere : Dasgupta et consorts font l’hypothèse d’une soutenabilité « faible » qui suppose la substitution toujours possible entre capital humain, capital manufacturier et capital naturel. Ainsi, si l’une des composantes baisse, une autre pourra toujours compenser le manque. Elle repose sur une confiance aveugle dans un progrès technique qui pourrait toujours compenser la déperdition irréversible des ressources naturelles non renouvelables. C’est donc une croyance religieuse parmi d’autres. Car si la nature peut exister sans capital bâti, l’inverse n’est pas vrai. Il existe de ce fait une hiérarchie fondamentale entre les capitaux qui limite le degré de substituabilité entre le capital bâti et le capital naturel. C’est ce qu’on appelle la durabilité forte. En conséquence, il est impossible d’envisager le capital bâti et le capital naturel comme de parfaits substituts. Sans substitution durable entre facteurs de production, il n’y a d’autre solution que la décroissance.

Lire, Programme pour une économie soutenable et désirable (économie écologique)

Vanille455 : C‘est trop tard pour ce genre d’articles. C’est trop tard tout court pour le climat. Maintenant il va falloir s’adapter, c’est-à-dire acheter des armes et se barricader dans des bunkers et attendre la crise.

16 réflexions sur “L’année 2022 et la fin de ce monde en folie”

  1. Pendant presque toute son histoire l’humanité n’a eu que quelques centaines de milliers de représentants, voire quelques millions. Remarquons que si nous avions continué comme ça, il n’y aurait pas de problème d’effondrement de la biodiversité, pas de problème de ressources, pas de problèmes de pollution, que nous pourrions tous avoir un bon niveau de vie…
    Mais voilà, nous avons multiplié nos effectifs par mille et mille fois une chose n’a plus rien à voir avec la chose.
    Même les écologistes qui sont les premiers à crier au danger ne veulent même pas qu’on aborde le sujet, alors tant pis, nous allons entrer dans un mode de régulation par catastrophes.

      1. Rosa Luxemburg

        Le niveau de vie de tout homme et de toute classe ne peut être jugé correctement que si on l’apprécie par rapport à la situation de l’époque donnée et des autres couches de la même société..

      2. François Mitterrand

        Les Français commencent à comprendre que c’est l’entreprise qui crée la richesse, qui détermine notre niveau de vie et notre place dans la hiérarchie mondiale.

      3. Quand je vois les heures que vous passez pour atteindre votre niveau de vie, vous ne me faites nulle envie.

      4. Relever le niveau de vie, de confort, c’est bien.
        Relever le niveau d’instruction, c’est encore mieux.

      5. Didier BARTHES

        Eh bien, avoir un toit, du chauffage, de l’eau, à manger suffisamment pouvoir avoir un minimum de loisirs, se transporter un peu, n’être pas menacés dans son existence quotidienne pour l’individu et pour la société, ne pas voir un avenir bouché à cause de l’exploitation de la planète.
        La baisse de nos effectifs n’est pas la garantie de cela mais c’est une condition sine qua non (tout le reste ne servira à rien en cette absence).
        Il n’y a pas un problème qu’y ne serait plus plus facile à résoudre si nous étions moins nombreux. D’ailleurs, encore une fois, nous avons vécu plusieurs dizaines de milliers d’années en petit nombre et les animaux sauvage aussi, depuis que nous sommes plus d’un milliard, ils disparaissent à vitesse grand V, ils n’ont tout simplement plus d’espaces pour vivre.

      6. – un toit : Vu le nombre de logements vacants (immeubles murés pour cause de spéculation, résidences secondaires, logements de vacances…) et la surface moyenne des logements actuels, personne ne devrait être à la rue.
        – de l’eau : Vu le gaspillage que nous en faisons (piscines, arrosages abusifs, nettoyages des bagnoles, des fringues propres, douches etc.) de l’eau il devrait y en avoir suffisamment pour tout le monde.
        – à manger : Vu le gaspillage, le taux d’obésité etc. idem.
        – un minimum de loisirs : Lesquels ? Le golf ou la pétanque ? Une journée au ski ou à Mickey-Land, ou bien une ballade en montagne ou en forêt ?
        – se transporter un peu : C’est quoi un peu ? Deux ou trois week-ends annuels à Londres pour les soldes, plus deux ou trois à Venise en amoureux, ou bien 5000km en bagnole pour toute la famille ?
        – la sécurité, l’avenir bouché ? Comme vous dites, la baisse de nos effectifs n’est pas la garantie de cela.

  2. – « le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité […] ne permettent plus de continuer sur ce rythme. De cela, la plupart des gens en sont désormais convaincus.
    Mais ils n’ont pas intégré les sacrifices que cela implique : réduire l’utilisation de la voiture, la consommation de viande, les voyages, les achats, sa liberté individuelle.»
    ( Philippe Escande, Le MONDE 03/01/2022 )

    1) Je ne peux pas croire une seconde que le quotidien des affairistes Niel-Pigasse et Kretinsky fasse de la propagande pour la Décroissance, la Sobriété, la Sagesse etc.
    Pourquoi ? Because Business as usual, tout connement !
    Reste à voir ce que ce «joli» monde essaie de nous mettre dans la tête. En attendant.

    1. 2) Puisqu’ils en sont convaincus (en un seul ou en deux mots)… c’est bien que les gens savent ce que cela implique, non ? Autrement dit ce à quoi ils doivent ou devraient renoncer. Disons SACRIFIER… La voiture, la viande, les voyages etc.
      Donc les gens savent, plutôt bien, il ne leur resterait donc plus qu’à INTÉGRER.
      Ou avaler, digérer etc.

    2. 3) Les SACRIFICES, comme dit Ph. Escande… ou les EFFORTS, comme disent d’autres…
      de quoi parle t-on ? Où voit-on des incitations, des encouragements, voire des obligations ou des interdictions visant à réduire le nombre de bagnoles, réduire les achats, la consommation, le tourisme etc. ? Nulle part ! Hors-mis dans le Grand Blabla bien évidemment. La Pub se porte très bien, les milliardaires aussi. Malgré la Crise le trafic aérien a redécollé en 2021, les supermarchés et les stations de ski ont fait le plein durant les fêtes, la Croissance, la Bagnole électrique etc. etc.

    3. 4) La LIBERTÉ, individuelle, dernière chose qu’il nous faudrait intégrer, avaler.
      Alors là nous pouvons dire que nous sommes servis !
      Maintenant quand on voit avec quelle docilité les toutous se comportent, à quel point ils aiment avoir le cou pelé, peut-on parler de sacrifice ?
      La Fontaine (Le Loup et le Chien), La Boétie (La servitude volontaire) nous donnent quelques débuts de réponses.
      Mais pourquoi alors nous rabâche t-ON qu’ils (les toutous) ont fait des EFFORTS, que ce sont eux les bons et les vrais citoyens et patati et patata ? Et celui à qui ON INTERDIT d’aller au restau, au bistrot, au ciné etc. de prendre l’Avion et peut-être demain la Bagnole… et celui à qui ON INTERDIT de bosser… il n’en font pas eux des efforts ? Et il sont quoi eux, hein ?

  3. Le mode est fou. Vous n’êtes pas obligé de me croire, c’est peut-être moi qui suis fou.
    Qui croire, que croire ? Tout et n’importe quoi !!!
    Que m’est-il permis de savoir ? Alors là !!!

    1. Esprit critique

      YouTube IHU Méditerranée-Infection 05/01/2022 : Vaccin et omicron
      à 21:10 : Question posée au Pr. Raoult : « Pourquoi y a t-il maintenant une discordance entre ce que les gens disent et ce que vous dites vous ? »
      – Réponse : « … moi ce qui m’intéresse c’est l’observation. Mais je suis d’accord, il y a un effet de conviction, qui a été, d’une manière intéressante, dans le journal Nature, le directeur [etc.] il dit ‘ça devient de plus en plus difficile de faire de la science du fait de la passion politique et claniste qui existe actuellement.’ […]
      Actuellement, je ne sais pas, les gens doivent manquer de religion, mais le Vaccin est devenu une religion. C’est aussi violent, il y a des militants, des prêtres [etc.]
      Comment est-ce possible ? […] ça donne une réflexion sur notre société, c’est à dire, on peut manipuler le monde entier avec quelque chose dont on sait que c’est un faux […] c’est incroyable, c’est inouï [etc.] »

      1. Incroyable… inouï… en attendant c’est comme ça.
        En ce moment, sur RMC, Castex chez Bourdin : « ce n’est pas une religion, regardez les chiffres, en Italie et blablabla. […) La Croissance, le Chômage, le Pouvoir d’Achat et patati et patata.» Misère misère !
        Le Vaccin, Le Pass, la Croissance, l’Hydrogène, la Fusion, le Cosmogol, la Transition, le Découplage etc. etc. c’est toujours la même chose. Le moteur c’est cet « effet de conviction », cette religion à la con. Et que ça nous plaise ou non c’est comme ça.
        Yapluka FAIRE AVEC !

      2. Qui peut répondre ?

        Au sujet du Credo des scientistes et de la plupart des économistes Biosphère dit : « C’est donc une croyance religieuse parmi d’autres.» C’est ce que nous sommes nombreux à dire depuis longtemps, c’est ce que dit Raoult aujourd’hui au sujet de ceux qui croient à la toute puissance du Vaccin etc. Et une fois avoir dit ça nous voilà bien avancés.
        Vanille455 dit : « C‘est trop tard pour ce genre d’articles. [etc.]» Là encore ça fait déjà un moment que plus d’un disent qu’il est (déjà) trop tard. Trop tard pour «sauver» le climat, pour sauver ceci et cela. Alors en effet, s’il est trop tard yapluka s’adapter. Ce qui veut dire faire avec. Faire avec ce qui est réellement, les «forces vives» dont nous disposons, les religions etc.
        Mais s’il est trop tard… demandons nous alors pour quoi. N’y a t-il pas plus important que le Climat etc. ? En attendant, les bunkers c’est pas mon truc.

Les commentaires sont fermés.