L’avortement mis à mal au Chili

Depuis 2017, l’avortement au Chili est autorisé seulement dans trois situations : en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non-viabilité du fœtus. Le 20 septembre 2013, le Conseil constitutionnel, organe participant à la rédaction d’une nouvelle Constitution chilienne, a adopté un article qui remet en cause l’accès à l’avortement par 33 voix contre 17. On indiquerait : « La loi protège la vie de celui qui va naître. »

Flora Genoux : Selon les conservateurs, « On ne peut pas considérer que tuer un être humain est un droit, le camp républicain choisit la vie…  Il est impératif que nous modifions notre Constitution afin de consacrer sans équivoque et avec fermeté le droit à la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle ». La disposition controversée, en reconnaissant des droits à l’embryon, va encore plus loin que la Loi fondamentale actuelle de 1980, héritée de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Pour les opposants, ce qui est en jeu, c’est la vie des femmes et des filles, en référence au risque létal que présente un avortement clandestin.

Le point de vue des écologistes universalistes

La gauche chilienne avait voulu faire une nouvelle constitution bourrée de ses mantras socialistes, écologistes, féministes, indigénistes, un référendum l’a refusé. Maintenant c’est la droite qui part sur ses rengaines conservatrices et religieuses ! Une société moderne ouverte est une société d’individus et de communautés qui n’ont pas les mêmes origines, idéologies, croyances, traditions, symboliques… donc la constitution doit être minimaliste. Les gens qui ont des visions maximalistes de la politique devraient faire des sectes à population et croyance homogènes pour régner dans leur coin sur des fidèles à 100% d’accord avec leurs préceptes.

Les couples et les femmes devraient être complètement libre de leurs choix de fécondité, ce qui implique que l’État ne devrait pas intervenir, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Pas de politique d’allocations familiales, qu’elles soient nataliste ou malthusiennes, pas d’aide aux familles nombreuses ou à l’enfant unique, aux parents d’assumer leur choix. L’État devrait se contenter de mettre à disposition tous les moyens de choisir en toute connaissance de cause. Cela implique d’abord de mettre à disposition tous les moyens techniques, contraception, stérilisation, interruption volontaire de grossesse, etc. Mais l’État peut aussi mettre en place une école des parents, car la tâche d’élever un enfant est la plus difficiles d’entre toutes et pourtant on ne prépare jamais à cette aventure des plus complexes.

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IVG, la démocratie impose des contraintes

extraits : Souvenons-nous , pendant des siècles, les gouvernements et les églises ont bel et bien contraint les gens à avoir davantage d’enfants : il n’est de richesse que d’hommes, disait-on. Avortement et même contraception étaient interdits par une loi de 1920 démocratiquement votée en France. Depuis 1967 pour la contraception et 1975 pour l’IVG, c’est l’inverse, c’est autorisé. Or avec 10 ou 11 milliards d’humains prévus en 2100, il est fort possible que la situation devienne alors ingérable et qu’on en arrive démocratique à formuler des contraintes du types stérilisation obligatoire des femmes ayant déjà eu un enfant…

la « liberté » de recourir à l’IVG

extraits : Le Sénat en France, à majorité de droite, s’est prononcé mercredi 1er février par 166 voix contre 152 pour inscrire dans la Constitution la « liberté de la femme » de recourir à l’IVG, une formulation qui abandonne la notion de « droit » chère à la gauche. Le texte vise à compléter l’article 34 de la Constitution avec cette formule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse »…

Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

extraits : S’attaquer à l’avortement n’est pas une exclusivité américaine. Dans la France des années 1950-1960, les avortements clandestins étaient synonymes de souffrances, voire de morts. On se souvient aussi d la Roumanie, lorsque le président Nicolae Ceausescu a interdit l’avortement : entre 1966 et 1989, plus de dix mille femmes ont trouvé la mort lors d’interruptions de grossesse clandestines et de nombreux enfants ont été abandonnés dans des orphelinats surpeuplés…

L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir

extraits : D’un point de vue éducatif et démographique, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte aux droits de l’enfant à vivre dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante : 8 milliards d’être humains à l’heure actuelle, soit 8 000 000 000 personnes à comparer à l’unicité de chaque nouvelle naissance supplémentaire. Un humain est devenu un simple pion, qu’est-ce alors qu’un embryon ? Pourtant les natalistes font encore la loi dans trop de pays, voulant restreindre ou même supprimer le droit à l’avortement…

9 réflexions sur “L’avortement mis à mal au Chili”

  1. Sur la presse Africanews, on peut lire « Au moins 121 millions de grossesses non-désirées par an, selon l’UNFPA »

    Le 30 mars 2022, article de UNFPA (Afrique de l’Ouest et du Centre) intitulé « Près d’une grossesse sur deux n’est pas intentionnelle !!! Une vraie crise mondiale, selon le nouveau rapport de l’UNFPA  »

    Sur le site du PRB article intitulé « Les grossesses non désirées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». Ici c’est intéressant on voit les statistiques, non seulement on y perçoit les grossesses non-désirées, mais aussi celles des grossesses désirées mais avec un report dans le temps, autrement dit les femmes n’obtiennent pas leurs grossesses souhaitées au moment souhaité, car les hommes et les religieux leurs imposent ces grossesses.

    1. C’est bien la preuve qu’il y a des marges de manœuvre pour contrôler la démographie en Afrique et au Moyen-Orient ainsi qu’en Amérique Latine comme le cas du Chili car énormément de femmes ne souhaitent pas autant de grossesses, mais ce sont les hommes et les religieux qui sont un frein au contrôle démographique, et c’est sur cet angle de tir qu’il faut agir ! En tout cas c’est bien possible d’agir efficacement contrairement à ce que certains aimeraient nous faire croire ici comme étant impossible ! (lorgnez plus bas pour celles et ceux qui ne connaissent pas le zinzin des pontes) V V V

      Les enquêtes ne manquent pas, je n’ai mentionné qu’un petit échantillon sur ce qui existe.

      1. – « C’est bien la preuve qu’il y a des marges de manœuvre pour contrôler la démographie en Afrique et au Moyen-Orient [et patati et patata] »

        En tous cas c’est bien là la preuve que tout et bon pour raconter n’importe quoi. Qu’à partir de n’importe quoi ON peut mettre la démographie sur la table, pour encore (et toujours) parler du Surnombre, de l’Afrique et patati et patata.
        En plus venant de Toi c’est quand même un comble ! Toi, déjà, qui ne fait que con damner les béc… euh pardon les femmes. Et qui te préoccupe de leur droits comme de ta première chemise. Et puis Toi qui dit qu’à la différence de ceux qui revendiquent le droit à mourir (dans la dignité etc.), le fœtus lui, il n’a rien demandé. Met donc un peu d’ordre dans tes idées, et puis ON en reparle.

        1. C’est toi qui raconte n’importe quoi ! Tu te braques dès lors qu’on parle de contrôle de natalité, en vérité c’est toi et seulement toi qui refuse la baisse de natalité ! Car tu n’en as rien à foutre de l’avis de ces femmes africaines qui ont des grossesses indesirees ! Tu n’es pas à une contradiction près toi qui te présente comme le parangon du droit des femmes ! Tes railleries sur mon commentaire en sont une preuve évidente !

    2. En tout cas je tiens à rappel que l’article dit AU MOINS 121 millions de grossesses non désirées, donc c’est un plancher, un minimum car il pourrait y avoir beaucoup plus que ça ! Ceci étant dit, il faut tout de même s’apercevoir que si ces 121 millions de grossesses auraient été évitées chaque année, c’est tout de même 1 milliard et 210 millions de naissances en moins au bout de 10 ans !!! et 2 milliards et 420 millions de naissances en moins au bout de 20 ans ! Autant de monde qui ne vivrait pas dans la précarité et une détresse permanente !

  2. – « On ne peut pas considérer que tuer un être humain est un droit (…), le camp républicain choisit la vie […] Il est impératif que nous modifiions notre Constitution afin de consacrer sans équivoque et avec fermeté le droit à la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle »

    Cette droite chilienne veut donc inscrire dans la Constitution la protection de la vie.
    Finalement elle est bien cette droite chilienne, non ?
    Où est alors le problème ? Si problème il y a …
    Rappelons déjà que le Chili a aboli la peine de mort en 2001. Que plus des deux tiers des pays dans le monde l’ont aboli. En 2022 il en restait 53 où elle était encore appliquée.
    Ce qui signifie qu’une large majorité d’humains (dont moi le premier) partage cette idée :
    – On ne peut pas considérer que tuer un être humain est un droit.
    ( à suivre )

    1. Le comble serait que cette même droite chilienne remette en cause l’abolition de la peine de mort. Mais bon, ON n’est plus à une contradiction près.
      Revenons à notre sujet du jour, ce droit à l’avortement, remis en cause au Chili.
      Là encore où est le problème ? Il est d’abord dans la définition de la vie, disons l’idée que chacun s‘en fait. Plus précisément ici le moment où elle commence, le moment où on peut parler d’«être humain». Selon les uns et les autres ça va du moment où le Spermatozoïde Champion féconde l’Ovule (disons T0), jusqu’au moment où le petit être humain voit le jour (T9). Entre T0 et T9 il se passe 9 mois. 40 semaines ou 280 jours environ. Et chacun donc de fixer la limite… ses limites.
      Comme tout, les droits aussi ont des limites. Bref, la droite chilienne défend le droit à la vie depuis la conception jusqu’à sa fin naturelle. ( à suivre )

      1. Seulement il faut aussi penser un peu aux femmes, à leur droits à elles aussi.
        Dont celui de disposer librement de leur corps, comme ON dit.
        Bref, droit à la vie vs droit à l’avortement… choisis ton camp camarade !

        Seulement qui dit DROIT dit DEVOIR. Et qui dit DEVOIR dit… MORALE !
        – “L’IVG est plus qu’un droit, c’est un devoir” (Biosphère : mai 2022)
        => Et qui t’es Toi, Biosphère, pour nous faire la morale ? Les donneurs de leçons de morale n’ont rien à dire, sauf en termes d’incantation.
        ( BIOSPHERE 25 SEPTEMBRE 2023 À 10:02 : “Le pape a dit [etc.]“ )

        ON n’est plus à une contradiction près. Aujourd’hui encore, comme à chaque fois que l’IVG et/ou l’IVV (euthanasie) s‘invitent au «débat».
        Encore les 8 milliards… le Surnombre, les natalistes et patati et patata !
        Le Chili avec ses 19,6 millions d’habitants actuels, ses 25 hab/km2 et son taux de fécondité de 1,54 enfant par femme. Un bon exemple en effet.

  3. En France, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) a augmenté en 2022, atteignant son plus haut niveau depuis 1990, soit 234 300. L’allongement de deux semaines (de 12 à 14) du délai légal de recours, prévu dans la loi de mars 2022, « ne suffit pas à expliquer cette augmentation ». C’est parmi les femmes âgées de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes, avec un taux de recours de 26,9 IVG pour 1 000 femmes entre 20 et 24 ans. En 2022, 723 000 bébés sont nés en France, soit 19 000 de moins qu’en 2021. Un avortement pour 3 naissances, c’est beaucoup…
    Comme quoi la libéralisation de la contraception n’empêche pas l’avortement !

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