Disqualifier l’adversaire par une rhétorique stigmatisante permet d’exercer une forte pression sociale. C’est la stratégie anti-écolo des tenants du business as usual qui répètent en boucle « retour à la bougie », « âge des cavernes », « ayatollahs de l’écologie », etc. Mais quelques citations de ces croissancistes, de la plus débile à la moins intelligente, montre que ces personnes s’accrochent désespérément au passé et au PIB. C’est eux qui doivent être stigmatisés, ils devraient avoir honte et éprouver un sentiment de culpabilité car ils n’ont rien compris à l’urgence écologique et à l’inéluctabilité de la décroissance (subie si elle n’est pas maîtrisée) :
A la coalition avenir Québec, nous on préfère parler de croissance verte.
Bruno Bonnell, bonimenteur : à la décroissance et à l’anxiété, j’oppose la relance.
François Kalfon (parti socialiste français) : Les socialistes veulent la croissance verte, pas la décroissance.
Le parti libéral du Québec se positionne comme un « parti de l’économie ». Dans ce contexte, la décroissance n’est pas une solution-miracle.
Christian Jacob (LR) : Dans trente ans, on sera à neuf milliards d’habitants ; on voit bien que toutes les logiques de la décroissance ne tiennent pas.
Xavier Bertrand, présidentiable 2022 : Chez nous, pas question de décroissance. L’écologie doit aller de pair avec le développement local et l’économie.
Le président du MEDEF : Les positions des écologistes en faveur de la décroissance nous font craindre des attitudes dogmatiques et clivantes vis-à-vis des entreprises une fois aux affaires.
Christelle Morançais (LR) : Je veux une écologie de croissance, pas de décroissance ! Mon ambition régionale est d’accélérer les projets sur le territoire, particulièrement l’hydrogène vert.
Jean Jouzel, climatologue : « Bien sûr notre mode de croissance doit être différente de ce qu’il est aujourd’hui. » (C’est sa réponse à la question : Entre la décroissance et la croissance verte, quelle voie prendre selon vous)
Valérie Pécresse (LR) : Notre débat a montré aux Franciliens qu’ils avaient le choix entre deux projets de société : la décroissance portée par la gauche ou la croissance avec le mien. La région ne supporterait pas la décroissance.
Grégory Doucet, maire EELV de Lyon : On doit administrer l’économie pour que chacun bénéfice des ressources et des richesses produites. Une bonne gestion pense aussi l’accès aux richesses, leur redistribution. Est-il question de décroissance ? Non ! Fixer une limite ne signifie pas décroître.
Jean Dionis (Modem) : Le pire, c’est le millénarisme du mouvement qui nous promet la fin du monde. Ils sont contre la LGV, contre le stockage de l’eau l’hiver, on est sur un logiciel de peur, de sanction, de décroissance… Mais qui peut prétendre aujourd’hui que le TGV est mauvais pour le climat ?
Phlippe Crevel, économiste : Ne boudons pas notre plaisir de connaître l’ivresse de la croissance. Sur un plan psychologique, n’en déplaise aux tenants de la décroissance, nous sommes construits sur le principe de l’accroissement des richesses, qu’elles soient matérielle ou spirituelles. Au-delà des polémiques, le succès de la vaccination en est une preuve, la croissance sonne à notre porte. Ouvrons-là en grand.
Philippe de Villiers, à droite toute : La décroissance, ça me fait penser aux Khmers verts. Parce que les Khmers verts, ils veulent trois choses : ils veulent la décroissance, ils veulent décarboner et ils veulent transformer le pays en un camp de rééducation. C’est pour cela qu’on les appelle les Khmers verts comme il y a eu les Khmers rouges. Alors la décroissance, heu, c’est une mauvaise vision de la croissance. Et, heu, cette idée qu’on reste chez soi à numériser pour décarboner c’est une idée mortifère, parce que la décroissance augmentera les problèmes, elle ne les résoudra pas. Alors la décroissance, vous noterez qu’elle va très bien avec le numérique parce que l’idée de l’automatisation c’est de… ben on n’a plus besoin du travail et on n’a plus besoin de l’entreprise. Y’a plus de relation humaine, il y a le revenu universel, ah, ah ! pour tenir les gens tranquilles chez eux, financé sur l’argent magique. Au nom d’une pureté de la planète et de la décroissance verte, il ne se passera plus rien.
Xavier Timbeau de l’OFCE : Deux scénarios se présentent. Le premier est celui de la sobriété radicale défendue par les partisans de la décroissance, comme Ivan Illich. Il s’agit moins d’apprendre à se passer des objets que d’atteindre le bonheur par une autre voie que celle empruntée depuis, disons, le siècle des Lumières. Pour Illich, il faut simplifier considérablement le fonctionnement de nos sociétés, recentrer celles-ci sur nos besoins fondamentaux et alléger, par conséquent, notre consommation de ressources naturelles. Le second scénario, qui me paraît intuitivement plus réaliste, tend à conserver nos sociétés complexes, c’est-à-dire interconnectées et productives, mais en respectant les contraintes environnementales. Cela exigera tout de même ce qu’on pourrait appeler une « régulation totale ». Concrètement les États contrôleront davantage nos comportements de consommation, établiront peut-être des quotas de kilomètres parcourus avec nos moteurs thermiques, des quotas de viande… au minimum, ils instaureront des taxes dissuasives.
Notre conclusion : Nous souhaitons à tous ces dévots du progrès d’aller chercher, à la suite de Sarkozy, la croissance avec les dents…
source : La décroissance, juillet-août 2021
Nous les écolos, il nous faut parler comme Greta Thunberg :
« Je ne veux pas que vous soyez plein d’espoir. Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. Et ensuite, je veux que vous agissiez. »
« Je me fiche de savoir si ce que je fais – ce que nous faisons – est ou non plein d’espoir. On doit le faire de toute façon. Même s’il n’y a plus d’espoir et que tout est sans espoir, nous devons faire ce que nous pouvons. »
Eh ben ça sera sans moi. C’est pas parce que la pauvrette a très peur et qu’elle est très malheureuse qu’elle doit souhaiter que tout le monde soit dans son état. Faire un peu peur OK, mais affoler tout le monde et provoquer la panique générale pas question ! La panique c’est pas bon, faut d’ailleurs voir ce que ça donne dans un bordel en feu. C’est la débandage et les femmes pas niquées.
Plus on est de fous plus on rit. On n’a donc pas fini de rire.
Page 20 du journal, un petit dessin de Léandre en 2 parties. Un «citoyen» lamdba, ou delta peu importe qui se fait vacciner :
– « 2001 : Je me fais vacciner pour ne pas attraper une maladie grave »
– « 2021 : Je me fais vacciner pour ne pas être privé de liberté »
Page 25, du même Léandre, cette fois en 4 parties. Un patron, devant ses collaborateurs, c’est le cas de le dire, tout ce brave monde le Masque sur le nez.
– Big Boss : « Bon, désormais faudra être vacciné, ou vous êtes virés »
– Leader syndical, le poing serré : « Ah ouais, eh ben c’est la grève ! »
– Le troupeau : « Attends, molo, j’ai le crédit sur ma baraque. Et moi sur ma bagnole. Et puis moi avec les gosses, les vacances sont réservées »
– Leader syndical : « Finalement on va faire une pétition ! »
Et dans son coin, un mouton noir qui chuchote : « ça va chauffer ! »
Trop marrant ! Bravo Léandre.
Dans La Décroissance de cet été, Serge Latouche (surnommé «le pape de la décroissance») explique les raisons du peu d’intérêt que suscite le discours des décroissants, ainsi que le succès de la collapsologie. Extraits :
– « L’esclave tient d’autant plus à ses chaînes que la servitude est volontaire […] Il ne faut donc pas s’attendre de la part de nos concitoyens à une attitude rationnelle (et encore moins raisonnable…) […] Le projet de la décroissance étant tout à fait raisonnable et fondé sur une analyse rationnelle se heurte à une double barrière. [etc.] »
Une «double barrière» !! Et en plus, pas n’importe quel type de barrière.
Pour conclure le journal lui soumet ce dernier point : «Alors, le combat continue !?» Notons la forme de la question, mi affirmation mi interrogation.
Latouche : « Le combat pour sauver l’humanité et d’éviter qu’elle ne soit victime de la sixième extinction de masse des espèces, certainement […] Il faut inlassablement faire de la pédagogie, montrer le bon usage de la menace du destin funeste que nous prépare l’addiction à la croissance [etc.]»
Autrement dit, même si on n’y croit pas, il ne faut pas baisser les bras.
Faire peur, faire rire, se moquer … chacun sa came, en attendant. 🙂
Ceux qui comme moi lisent depuis des années «Le journal de la joie de vivre» (La Décroissance) connaissent et apprécient le style de ce journal. La moquerie est une de leur spécialité, je dirais même qu’elle est une stratégie. Une stratégie qui d’ailleurs ne date pas d’hier. Bref, les tenants de la simplicité volontaire dans la joie de vivre utilisent la moquerie dans un but pédagogique.
Si La Décroissance (comme Biosphère) arrosait plus de monde, nous pourrions dire là aussi que «disqualifier l’adversaire par une rhétorique stigmatisante permet d’exercer une forte pression sociale.» Seulement ce n’est pas le cas. La Populace reste sous la forte influence des croissancistes de toutes les couleurs. Politiques, affairistes, économistes, «intellectuels», «rebelles» etc. sans oublier les toutous à leur maimaître eux aussi au service du Système, les journaleux. Et sans parler de l’Opinion.
En plus de ses analyses d’une rare profondeur ce journal nous offre donc tous les mois une bonne dose de rigolade. Et dans ce registre elle s‘en donne à coeur joie, tout y passe et chacun s’y reconnaîtra. L’écotartuffe du mois, les cli… pardon, patients du Professeur Foldingue, le bêtisier, les caricatures etc. fous rires et rires jaunes garantis.
Comme son nom l’indique un bêtisier est un recueil de bêtises. L’absurde ayant la propriété de déclencher le rire, c’est justement le but recherché avec le bêtisier. Mais évidemment pas celui de celles et ceux qui débitent toutes ces bêtises, âneries, absurdités et autres conneries.
En tant que militant pour le Parti D’en Rire (PDR), j’avoue toutefois qu’il m’arrive parfois… non pas d’avoir envie de pleurer… mais de baisser les bras. Toute cette Bêtise est désespérante.