L’article d’Henri Atlan, « La religion de la catastrophe » (LeMonde du 28-29 mars) ne me paraît pas digne de figurer dans un journal de référence, surtout en vis-à-vis d’une page « Mieux informer » ! Je donne la parole à différents commentateurs sur le Net de l’article de ce « biologiste-philosophe », né en 1931, officiant à Jérusalem :
– Je pense que Le Monde devrait demander une réponse à JP Dupuy auteur de « Pour un catastrophisme éclairé » et de « La petite métaphysique des tsunamis ». Certaines assertions de H Atlan sont bien rapides…
– Son article est grotesque. Un biologiste qui donne son avis sur les modèles climatiques…sans avoir le début d’une idée de ce dont il s’agit… et qui dit que le résumé pour les décideurs du GIEC ne comporte plus d’incertitudes, alors que les projections d’augmentation de températures retenues par le résumé varient entre 1,1°C et 6,4°C !! Quand je dois me faire opérer, je ne demande pas son avis à un climatologue. Et pour cause, l’avis du toubib sur le climat est nul et non avenu. Pour rester poli.
– La plupart des scientifiques sérieux préfèrent s’exprimer dans des revues spécialisées, et se soumettre au jugement de leurs pairs. Les autres préfèrent s’étendre dans des tribunes destinées au citoyen moyen, qui est beaucoup plus indulgent qu’un comité de sélection face à l’inconsistance de leur propos… Près de la totalité des publications scientifiques s’accordent sur le changement climatique, pourtant on accorde autant de place dans les journaux aux climato-sceptiques. Cherchez l’erreur…
– Monsieur Atlan, le principe d’un modèle c’est d’avoir des incertitudes. C’est ce qui fait la différence entre un modèle et une règle. Un détective suit une épouse, lors de son compte-rendu au mari il raconte : « Elle est allée avec un homme dans un hôtel, ils sont montés dans la chambre, ils se sont déshabillés et là ils ont tiré les rideaux. » Et là le mari répond : « Toujours cette cruelle incertitude »…
– Comment peut-on nier l’impact de l’être humain et sa surconsommation/pollution sur le fonctionnement de la planète. Je conseille a Altan de lire le macroscope.
– Quand H Atlan s’intéressait à l’émergence de l’ordre à partir du désordre c’était passionnant. Depuis qu’il travaille en théologien, je crois qu’il est perdu pour la science.
– M. Atlan est un grand bonhomme de la pensée, mais sur ce coup il tombe dans une dénégation compulsive très compréhensible…L’homme est donc sage et raisonnable, la croissance démographique n’est pas dangereuse, le réchauffement est une croyance religieuse et les ours blancs sont super-heureux… Merci M.Atlan.
– Le principe de précaution sous entend cette idée que notre savoir étant limité, un seul élément en danger est susceptible de remettre en cause la totalité des constituants de l’équilibre global . Prévenir est moins aléatoire que devoir guérir !
– Concernant les prophéties, Monsieur Atlan, votre raisonnement est grotesque car les changements annoncés pour la première fois il y a plus de 40 ans ont déjà eu lieu en ce qui concerne le climat. Des phénomènes tels que la disparition de la banquise l’été ou la disparition d’îles sont déjà très avancés. Comme vous le dîtes si bien si vous n’avez pas vraiment d’avis ayez au moins le courage de le dire.
– Eh bien voilà, Atlan a trouvé : ne faisons rien, sinon par ci, par là. Surtout, ne remettons pas en cause notre « civilisation » de consommation, et surtout pas son économie! C’est tellement parfait jusque maintenant…
– Fichtre. Le réchauffement est pour Mr Atlan une religion. On aimerait que le christianisme présentât des données scientifiques aussi fournies et solides. Le réchauffement s’apparente même au nazisme : gardons notre calme ! Ce sont précisément les données scientifiques qui manquent à l’article de ce biologiste-philosophe, qui se montre aussi ignorant sur le sujet que le géologue, et aussi péremptoire.
– Il suffit de voler en avion vers l’orient, pour voir comment notre planète est rongée par l’homme. Sans être ni philosophe, ni scientifique, on peut quand même admettre que notre planète est de taille finie, que la fourmilière est en train de tout manger et que bientôt si on n’est pas raisonnable, les fourmis seront obligées de s’entredévorées, si le ciel entre temps ne leur est pas tombé sur la tête… Et pour Israël, sans eau, surpeuplé, sur-tendu par les haines, cela apparaît encore plus évident !
– M. Atlan démontre avant tout son ignorance de la nature des modèles de climat. Contrairement aux modèles empiriques auxquels il se réfère, ils résultent principalement de l’application de lois physiques, thermodynamiques, etc bien connues. Le premier qui construira un modèle de climat sans réchauffement sera célèbre (et riche). Pourquoi personne n’y est-il parvenu 20 ans après la création du GIEC ?
– Quel bla-bla cet Atlan ! En fait il faut attendre que la catastrophe soit là pour attester du bien-fondé de la prévision. Prévisions et études inexistantes dans tous les cas chez les climato-sceptiques qui n’ont d’arguments que l’attaque ad hominem très fine (Ayatollahs, fascistes, communistes etc.).
– Il y a la religion de l’Autruche. Je ferme les yeux plus de crise économique. Les abeilles crèvent des polluants agricoles, je ferme les yeux. Le rapport du GIEC ne repose pas seulement sur des modèles de prédiction certes complexes, mais sur des mesures concrètes sur lesquelles sont bâties ces modèles et les tendances observées sont elles sans ambiguïtés. La Nature est malade de l’Homme, c’est quand même simple à comprendre.
– « Plutôt que « sauver la planète » sauver les populations dénutries et sans eau potable » écrit de Jérusalem M.Atlan. On laissera donc un Palestinien réagir à cet article.
A Emmanuel
«En tant que journal de référence, le Monde s’honore de publier des avis divergents. […] M. Atlan est quand même quelqu’un de cultivé. N’aurait-il pas le droit de diserter sur une question a près tout présente dans le débat publique ? Les carbo-centriste n’admettent-ils donc pas de débat?»
Encore une fois, vous confondez débat scientifique et débat de société.
La presse grand public est un lieu privilégié pour les débats de société. Ils doivent y être encouragés, sans aucune hésitation. Et Le Monde doit s’honorer de publier des avis divergents sur les sujets de société.
Par contre, Le Monde devrait avoir honte de publier des avis divergents sur des questions purement scientifiques. La presse grand public n’est pas le lieu pour des débats scientifiques. Car en matière de science pointue (comme c’est le cas de la physique du climat), le grand public n’est *jamais* capable de savoir qui dit vrai et qui dit faux. Et ce n’est pas par manque d’intelligence, ou parce qu’ils leur manqueraient un bagage scientifique : une très grande majorité des gens ayant suivie une formation scientifique longue n’en est pas non plus capable. En fait, seuls les spécialistes du domaine en sont capables. Et ils ont organisé leurs lieux de débat pour cela : les revues à comité de lecture. C’est dans ces lieux, et ces lieux-là seulement, que les questions scientifiques doivent être débattues. Car il n’y a que là que tous les lecteurs de ces revues sont capables de comprendre et de vérifier pas à pas une argumentation qui y est publiée, et par là-même, capables *d’argumenter* de manière sérieuse en faveur ou contre les éléments présentés par un article particulier. Capables de dire si l’auteur d’un article dit ou non des choses fausses, ou incompatibles avec la réalité que cet article est censé décrire.
Si Henri Atlan s’était placé dans le cadre d’un débat de société, avec des arguments et des idées de type débat de société, sa tribune aurait tout à fait sa place dans Le Monde.
Le problème, c’est que ce n’est pas du tout le cas : Henri Atlan s’est clairement placé dans le cadre d’un débat scientifique. Le point de départ de sa tribune, c’est la remise en cause de ce qui fonde les modèles informatiques de simulation du climat. En l’occurrence, il prétend qu’ils ont été construits à partir d’un faible nombre de données d’observation, ce qui est faux, car en réalité, ils sont construits sur l’expression de lois physiques bien comprises et vérifiées quotidiennement depuis de nombreuses décennies.
Tout le reste de sa tribune repose sur cette profonde incompréhension, révélatrice de sa méconnaissance de la physique du climat. Autrement dit, tout le reste de sa tribune repose sur un argument fallacieux. C’est-à-dire du vent.
Comme je le suggérais en introduction, laisser n’importe qui, même prestigieux scientifique, mais qui n’est pas spécialiste du sujet, publier des tribunes à tort et à travers sur une question scientifique dans la presse grand public n’a qu’un seul résultat : laisser dire des mensonges (même si c’est par ignorance) ; créer de la confusion et de l’incompréhension là où il y en avait pas.
Bref, en publiant la tribune d’Henri Atlan sur ce qui fonde les modèles climatiques, Le Monde n’organise pas un débat : il organise la confusion des esprits. Il organise la désinformation du public. Ce dont il ne devrait surtout pas s’enorgueillir.
Je remercie beaucoup l’auteur pour cette critique qui met l’accent sur un point
qui est capital quand il s’agit de sujets aussi complexes et importants que la problématique du réchauffement climatique :
Avoir la modestie et l’humilité de ne pas sortir de son champ de compétence.
C’est malheureusement le cas de tous les scientifiques climato-sceptiques.
Quant aux non scientifiques climato-sceptiques; ils ne veulent pas comprendre ce qui est à la fois plus facile et plus confortable.
Merci
Bonjour,
Juste pour info, une petite faute : « les fourmis seront obligées de s’entredévorées ».
Emmanuel nous écrit : « Le constat simple, pragmatique qui veut que l’on traite d’abord les problèmes certains et urgent (eau, énergie + fin du pétrole, agriculture) avant les problèmes moins certains est-il si contraire aux réflexions évoqués dans ce blog ? »
La réponse de biosphere : Faut-il vraiment choisir entre « sauver la planète » et sauver les populations dénutries et sans eau potable ? Parce que nous serions trop bêtes ou trop pauvres pour chercher à faire les deux ?
Post complétement débile !
J’ai perdu quelques minutes à le lire. Dommage.
Commentaire de la modératrice du blog biosphere :
Dommage que « daral » ait perdu encore quelques minutes pour écrire ce commentaire inutile car dénué d’arguments.
Il y a belle lurette que plus personne ne s’intéresse aux opinions de H Atlan.
En tant que journal de référence, le Monde s’honore de publier des avis divergents. Le constat simple, pragmatique qui veut que l’on traite d’abord les problèmes certains et urgent (eau, énergie + fin du pétrole, agriculture) avant les problèmes moins certains est-il si contraire aux réflexions évoqués dans ce blog ?
La résolution de ces problèmes nécessite bien que l’on consomme moins (eau énergie), que l’on produise mieux (agriculture) et sont fondées sur des données chiffrées (consommation / habitant, croissance de la population). Elle conduisent donc à des solutions plus ou moins analogue
Alors ?
Eh bien non, il faut à tout prix avoir peur du ciel qui va nous tomber sur la tête.
M. Atlan est quand même quelqu’un de cultivé. N’aurait-il pas le droit de diserter sur une question a près tout présente dans le débat publique ? Les carbo-centriste n’admettent-ils donc pas de débat?
Quel est l’intérèt également de faire référence au confilt Israel Palestine ici. C’est hors sujet.
Bref, ce poste ne fait qu’acréditer l’idée que certain climato-centristes peuvent verser dans le dogmatisme.
Biosphère écrit : « L’article d’Henri Atlan, « La religion de la catastrophe » (LeMonde du 28-29 mars) ne me paraît pas digne de figurer dans un journal de référence ».
Pour Biosphère un journal de référence est un journal qui ne publie que des articles avec lesquels il est d’accord.
Pourtant, le journal Le Monde a déjà donné de sérieux gages à l’écolo-malthusianisme avec :
– le décroissanciste militant alter-gauchiste Hervé Kempf,
– l’alliance conclue avec la malthusienne et réactionnaire Fondation Charles Léopold Mayer qui a participé en 1997 à la création du prix « Le Monde de la recherche « et à la rédaction de son manifeste,
– une interviewe récente de l’écolo-gâteux d’Edgar Morin,
– le lamentable et très réactionnaire article « Les orphelins du progrès » de Laurent Carpentier dans le Monde Magazine, etc.
Le Monde, après avoir été un journal « de référence » plenelo-trotskiste est devenu un journal noyauté par la pieuvre écolo-malthusienne, qui essaye d’étouffer notre pauvre pays dans ses tentacules idéologiques ultra-réactionnaires et antirationnelles.
Et ANTISEMITE en plus, le biosphère.
Atlan a invoqué en son article le danger d’un totalitarisme écolo… la réponse est un appel même pas voilé à la censure.. chapeau !
Commentaire du blog biosphere :
Sur l’idée de totalitarisme, notre commentateur serait bien en peine de trouver sur ce blog une justification de ses dires. Notre philosophie se veut conforme à l’esprit de non-violence et adepte du sens de la responsabilité inhérente à chaque individu. Par contre ceux qui, comme Henri Atlan, nous demandent de ne pas intervenir contre le réchauffement climatique préparent une société en difficulté dans laquelle le risque de totalitarisme sera important.