Je tiens à féliciter la rédaction du Monde, l’éditorial du 15-16 novembre aborde sans compromission un sujet tabou en France : la limitation des naissances. On montre que le « dynamisme » démographique en Afrique est synonyme de pauvreté, de vie écourtée et de risque majeur pour les femmes de mourir en couche. On ajoute qu’il est difficile de ne pas voir dans la démographie l’un des facteurs aggravants de la malnutrition. On enchaîne en inversant le raisonnement des natalistes pour lesquels il n’est de richesse que d’hommes: « Si la baisse de fécondité n’est sûrement pas une condition suffisante de développement, elle apparaît, partout dans le monde, comme une tendance concomitante au décollage économique. » L’évolution de la Chine doit donc être regardée avec envie.
Cet éditorial incisif serait parfait si, en d’autres occasions, LeMonde ne soutenait pas la hausse de fécondité en France. Pourtant le poids que va faire peser sur la planète un bébé africain en devenir est bien moindre que la boulimie de consommation des ressources naturelles qui sera dévolue à un bébé français pendant toute sa vie. La baisse de fécondité, à notre époque où la surpopulation et la surconsommation épuise la biosphère, devrait être un mot d’ordre général.