Selon le patron de Boeing, « la crise actuelle est différente de celle de 2001 car cette fois les gens ne s’arrêtent pas de voyager » (LeMonde du 16.07.2008). Pour lui, puisque la tendance du trafic aérien est de progresser de 5 % par an, pourquoi le futur serait-il différent ? D’ailleurs il ne constate pas « pour l’instant » d’abandon massif des commandes de nouveaux appareils.
Mais le marché, aussi bien pour Boeing que pour Airbus, est artificiellement soutenu par les commandes des pays de Moyen-Orient devenus encore plus riches avec l’envolée du prix du baril. Les super-riches ne suivent que leur envie immédiate, sans perspectives du futur. L’aéronautique et les émirs pétroliers n’ont pas de nez. Ils ne savent pas que le passé ne se continue jamais sur longue période comme les tendances statistiques actuelles. Or il faut beaucoup d’années pour amortir l’achat d’un gros appareil plus lourd que l’air. Ils ne savent pas que même les émirs peuvent avoir la tête coupée. La révolution française l’a prouvée.
Pour montrer à quel point les décideurs en matière de construction aéronautique se plantent, cette information du Monde du 28.08.2008 :
« Les compagnies aériennes sont incapables de résister à l’envolée du prix du pétrole et à la difficulté de la répercuter sur le client. Plus de 100 000 emplois pourraient être supprimés dans le monde d’ici à la fin de l’année. »