La fête de la Saint Nicolas (Nicolas de Lycie, protecteur de tous les enfants) était célébrée le 6 décembre. Entre le XIX et le XXe siècle, des chrétiens associent cette « fête des enfants » à celle de l’Enfant Jésus : Saint Nicolas fera désormais sa tournée la nuit du 24 décembre. A partir de 1930, une série de publicités pour la marque Coca-Cola fixe le costume rouge et blanc. Le système marchand s’empare dorénavant des mythes religieux. En 1900, il suffisait d’une orange donnée à un enfant pour avoir l’impression d’un immense cadeau. En l’an 2000 les consoles de jeux vidéos du père Noël finissent par intoxiquer les jeunes esprits.
« Le Père Noël est un des pires flics de la terre et de l’au-delà, le Père Noël est le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde. Les marchands de rêve et d’illusion, véritables pirates des aspirations enfantines, colporteurs mercantiles de l’idéologie du flic, du fric, du flingue… Face à la grisaille géométrique des cités-clapiers, bidonvilles de la croissance, face aux arbres rachitiques, aux peuples lessivés, essorés, contraints, s’étale la merde plaquée or-synthétique, la chimie vicieuse des monceaux de jouets, un dégueulis de panoplies criardes, avec, derrière la porte capitonnée le ricanement malin des marchands. » Ce texte n’a pas vieilli. Pourtant, il a été écrit en janvier 1973 (La gueule ouverte n° 3)
Conclusion : La puissance des illuminations installée pour Noël en France est équivalent à celle d’un réacteur nucléaire, soit 1300 MW. La part des jouets importés dans les achats du Père Noël européen est de 90 %. Mais, alors que la Chine fabrique 65 % des Barbie dans le monde, la part de ces poupées vendues en Chine n’est que 2,5 %. Quand on sait aussi que 95 % des Français comptent revendre leurs cadeaux de Noël, une seule solution s’offre à nous, zigouiller le père Noël.
Monsieur Biosphère ne doit certainement pas avoir d’enfants sinon il aurait honte en voyant les reproches muets et les larmes dans les yeux des tout petits, un matin de Noël sans cadeaux.
Retourner à l’homme des bois, voilà tout ce que Monsieur Biosphère est capable de proposer ! C’est bien, il a fini par dévoiler le fond de sa pensée !
Monsiuer Pierre Fournier mangeait bio, mais a sans doute refusé une radiothérapie, des rayons ionisants, vous n’y pensez pas !
Pour mieux connaître Pierre Fournier, voici un résumé de son éditorial (premier numéro de La Gueule ouverte, novembre 1972) :
« La GUEULE OUVERTE est virtuellement née le 28 avril 1969. J’étais dessinateur et chroniqueur à Hara-Kiri hebdo, payé pour faire de la subversion et lassé de subvertir des thèmes à mes yeux rebattus, attendus, désamorcés à l’avance. Prenant mon courage à deux mains, j’osai parler d’écologie à des gauchistes. Permettez que je me cite : « Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieures. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La catastrophe, beaucoup plus prochaine que vous ne l’imaginez, ne pourrait être évitée que par une réforme des habitudes mentales encore plus radicale encore que celle jadis opérée par les rédacteurs de la Grande Encyclopédie. »
Pierre Fournier poursuit : « La grande fête à Bugey (ndlr, manif autour d’une usine atomique) fut un révélateur. Tout nous semble avoir concouru à sa réussite : l’ordre et le désordre, le refus des discours, le refus de la violence et le refus du spectacle, le nudisme ingénu, le partage et la rencontre. Tout y était en germe. Le si-in de six semaines, face à l’usine, à ses esclaves et à ses victimes, enracina chez les participants à l’action le besoin irrépressible de CHANGER LA VIE. Après Bugey, mes deux pages hebdomadaires ne pouvaient suffire. Nous sommes conscients qu’un journal est une solution de compromis et qu’il risque, du seul fait qu’il existe, de démobiliser. Nous sommes conscients des contradictions quotidiennes dans lesquelles nous enfonce le journalisme professionnel. A peine sorti le premier numéro, voici que nous assaille la tentation de tout remettre en cause, de pousser plus loin, beaucoup plus loin que d’autres, un désengagement, tentation de se consacrer, enfin, à couper notre bois, à faire notre pain, à retourner à l’homme des bois : la disproportion des forces en présence impose, à qui refuse l’inéluctable, une radicalité sans cesse plus affirmée. Nous ne savons pas où nous allons. »
La Gueule ouverte est morte avec l’avènement du socialisme à la sauce Mitterrand ! Mais Pierre Fournier est mort bien avant, brutalement, à l’âge de trente-cinq ans, au bout de trois numéros, le 15 février 1973. La lecture de ses textes, trente-quatre ans plus tard, reste d’une lucidité et d’une intelligence remarquables. A sa mémoire, la Biosphère reconnaissante…
Pierre Fournier, fondateur et patron de « La gueule ouverte », mangeait exclusivement bio (Cf. François Cavanna). Il est mort d’un cancer avant l’âge. A ce sujet on peut se référer à deux articles de mon blog : « Écologisme et cancer : mythologie et réalités » et « Non, les produits alimentaires conventionnels ne sont pas « bourrés » de pesticides »
Triste époque où l’on découvre la vérité sur le Père Noël.
Pour savoir qui est vraiment cette ordure, je vous invite à lire le petit conte suivant, qui vous dévoilera sa vraie nature:
http://palimpseste.blog.lemonde.fr/2009/07/22/reveur/
Bonne lecture, et faites bien attention aux jouets que vous achetez à vos enfants!