Martine Aubry vient de lâcher sa bombe atomique, « Je crois qu’il faut sortir du nucléaire »*. Indéniable changement de politique. Dans sa motion au Congrès de Reims (novembre 2008), Martine Aubry écrivait en effet le contraire : « S’agissant du nucléaire, le fonctionnement et le renouvellement de la filière, dans notre pays, doivent se faire. » Même la motion des environnementalistes du Parti (le pôle écologique) n’avait pas une tonalité différente, sauf qu’elle était basée sur la langue de bois : « Le Parti socialiste doit confirmer le choix de ne pas poursuivre aujourd’hui l’implantation en France de la filière de réacteur EPR de troisième génération ». Ce qui veut dire en termes clairs qu’il est possible d’exporter l’EPR et que demain nous pourrons en construire en France ! La ligne du parti est donc traditionnellement pro-atomique et François Hollande persiste et signe aujourd’hui encore : « Un candidat socialiste à la présidentielle ne peut pas prétendre sortir du nucléaire »*.
Selon nos sources, Hollande se contente de penser à un plan de transition énergétique sur 10 ans pour « positionner la France sur les marchés des technologies propres, porteuses de croissance à long terme (énergies renouvelables, stockage de l’énergie, éolien, photovoltaïque, véhicules propres, voitures électriques) ». Nous avons là un résumé de l’idéologie qui imprègne encore ce parti, une optique croissanciste, basée sur les illusions de technologies « propres », ignorant de la nécessité première d’économiser l’énergie… Il est impossible de savoir ce que pense Strauss-Kahn du nucléaire, il ne peut que penser comme le parti !
Pourtant la sortie du nucléaire devra être programmée car la seule vision possible d’un avenir durable est d’aller vers des besoins en énergie strictement égaux à nos capacités d’énergies renouvelables. Comme le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable, il doit être abandonné… Martine, va jusqu’au bout, admet que notre consommation d’électricité doit être comparable à celle qui existait dans les années 1950 !
* LeMonde du 29 mars 2011. Sur le dossier nucléaire, Martine Aubry est prise entre deux feux