Etre chasseur, c’est une façon d’être, une manière d’agir dans la nature. Le chasseur ne devrait pas être cette fourmi motorisée qui envahit les continents avant d’avoir appris à « voir » le jardin à côté de chez lui. Un bon chasseur, c’est une personne qui connaît les goûts, les habitudes, les comportements du gibier. Savoir chasser, savoir pêcher, c’est savoir penser comme un canard, une perdrix, ou une truite. C’est se mettre à leur place, c’est adopter leur point de vue. Aldo Leopold était un bon chasseur, ce qui lui a permis d’élaborer une land ethic. Toute les éthiques reposent sur un seul présupposé : que l’individu est membre d’une communauté de parties interdépendantes. L’éthique de la Terre élargit simplement les frontières de la communauté de manière à y inclure le sol, l’eau, les plantes et les animaux. Comme les autres éthiques, celle-ci implique le respect des membres de la communauté. Donc Leopold cultivait les vertus de l’autolimitation du désir de capture. Il s’agit, par respect pour l’animal qu’on traque, d’imposer des freins l’action des chasseurs ; il faut par exemple chasser léger, une cartouche seulement par animal, tirer les perdrix à la volée, etc. Une éthique, écologiquement parlant, est une « limite imposée à la liberté d’agir ».
Ce code de bonne conduite des chasseurs n’est pas appliqué par Serge Dassault qui se permet de chasser la biche juché sur une tourelle installée sur son 4×4, fusil 7.64 à lunette en main (8 biches dans la journée à lui tout seul). Il n’est pas appliqué par Patrick-Louis Vuitton qui poursuit des cervidés jusque sur des terrains privés : « Quand le cerf est aux abois, j’en deviens propriétaire. Je dois donc l’achever au plus vite », même si c’est en barque, à la dague, là où les cervidés n’ont plus pied. Il n’est pas tolérable que les trop riches comme Vuitton puissent s’adjuger les droits de chasse à courre sur 5370 hectares de forêt domaniale. La culture des chasseurs ne repose plus sur le rapport avec les animaux, mais sur le rapport avec la propriété. Il n’est pas moral que les chasseurs ordinaires utilisent des fusils à répétition. La chasse même devient anormale en France : ce qui persiste d’animaux libres dans les forêts ne ressemble plus qu’à du cheptel d’élevage agrainé et réintroduit pour alimenter le stand de tir des « gestionnaires ». D’ailleurs, comment un million de chasseurs pourraient-il évoluer en France de façon éthique dans des paysages urbanisés, fragmentés et « désanimalisés » ?
source documentaire :
Aldo Leopold, Almanach d’un comté des sables
Catherine et Raphaël Larrère, Du bon usage de la nature
Gérard Charollois, Pour en finir avec la chasse (la mort-loisir, un mal français)
LeMonde du 1er janvier 2010 : scènes de chasse et noms d’oiseaux
Un sanglier nous écrit : “Une limite imposée à la liberté d’agir”
« Oui, voila bien le sens de ce blog, et de l’écologisme en général… Intéressant de le revendiquer. Ainsi, tout est plus clair. »
Ce sanglier à tout compris !
Nous espérons que les loups, les ours et les humains ont bien compris le message.
L’arc possède une limite intrinsèque moins grande que celle de la hache de pierre, mais beaucoup plus grande que celle du mousquet, du fusil-mitrailleur, du canon, du missile et de la bombe atomique. Le problème, c’est que l’humanité actuelle n’aime pas réfléchir sur le sens des limites… dommage pour elle.
La chasse n’est pas un mal en soi, pas meme en france aujourd’hui. Tout depend de quoi, dans quelle quantite et comment.
La chasse a lieu d’etre partout ou la predation n’est plus suffisante suite a l’extermination des predateurs. On peut reintroduire des predateurs naturels en masse, par exemple pour eviter la proliferation du lapin et l’installation d’une nouvelle maladie de type myxomatose. Mais cela presente des difficultes dans un monde densement peuple et agricole (loup ou renard). Une certaine chasse n’est donc pas un mal.
Quelle chasse : celle qui correspond au besoin sus cite, quantifie de facon serieuse, espece par espece (plus de lapin, moins de tourterelles).
Ensuite il faut poser la question des armes. Dans une france densement peuple, l’usage du fusil devient trop dangereux, sauf dans certaines zones et a certaines condition. Par ailleurs il n’est guerre sportif.
Les ecologistes pourrait aider les sympathisant d’une chasse nature en pronant une generalisation de la chasse a l’arc, beaucoup moins menacante pour les promeneurs, plus sportive et plus respectueuse de l’environnent (moins de bruit, moins de dechet, moins de degats collateraux). Et cela limiterait aussi le nombre d’armes en france.
Vive la chasse a l’arc !
« Une limite imposée à la liberté d’agir »
Oui, voila bien le sens de ce blog, et de l’écologisme en général… Intéressant de le revendiquer. Ainsi, tout est plus clair.
Au dernier Conseil des Ministres (au Fouquets évidemment) Sarkozy a promis la vente aux enchères de permis de chasse dans le Zoo de Vincennes : ça s’appellera le « permis Madoff » … comme Giscard en Afrique, mais en version indigène de France.
ignoble le Dassault et sa tourelle..de toute façon je deteste la chasse qui est le moyen de defouler de l agressivité: elle ne se justifiait a mes yeux en tout cas que pour fournir de la nourriture….il y a bien longtemps.J entends deja les ricanements empreints de suffisance » Encore une protectrice des animaux en proie a sa crise » OUI et j assume sans problemes la chasse comme les courses de taureaux devraient etre bannies Invoquer la culture la tradition etc etc n y change rien ne justifie rien
Chasseur ou chassé, je vous souhaite une bonne Année
Nomade