Longtemps restée à gauche, l’écologie est un mouvement en train de passer à droite. D’un côté Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qui agonise de ses querelles intestines, tiraillé entre gauchisme culturel et défense de l’environnement. De l’autre Laurent Wauquiez : « Il y a une écologie de droite à construire. » C’est en train de se réaliser avec un concept phare, « l’écologie intégrale ». Utilisé par pape François dans son encyclique Laudato si’, il signifie qu’« il est fondamental de chercher des solutions intégrales qui prennent en compte les interactions des systèmes naturels entre eux et avec les systèmes sociaux ». Il faudrait préserver l’intégrité de la Création : « L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté La nature est un don de Dieu, il faut la préserver, de la pollution comme des techniques de reproduction. En 2014, de jeunes traditionalistes publie un manifeste, Nos limites. Pour une écologie intégrale. En 2018, Marianne Durano publie Mon corps ne vous appartient pas où elle se soulève, au nom d’une « écologie incarnée », contre « la soumission du corps à la technique » à laquelle conduisent la procréation médicale assistée (PMA), la gestation pour autrui (GPA) ou même l’interruption volontaire de grossesse (IVG). L’intégrité de la nature humaine contre les démiurges de la manipulation génétique, il est possible de tisser bien des liens entre l’écologisme et le conservatisme.*
Elisabeth Badinter s’insurge contre cette nouvelle écologie politique de droite : « Le pape, dans ses discours, appelle à la protection de la nature, qui va de l’embryon à l’écosystème global. On explique alors aux femmes que, si elles sont prêtes à défendre la moindre des espèces animales, elles ne peuvent donc admettre que l’on supprime un embryon, qui serait un humain en puissance. En 2010, je mettais déjà en garde contre ces propos écologiques radicaux qui appellent à une révérence totale à l’égard de la nature. Je voulais lutter contre la réactualisation du discours rousseauiste et de son message de soumission aveugle à la nature. Je suis cartésienne et l’idée d’être « comme maîtres et possesseurs de la nature » me semble plus libératrice que celle prônée par la sainte alliance des réactionnaires. »**
Entre ces deux discours, comment se situer en tant qu’écologiste ? Il faut d’abord affirmer que l’écologie n’est ni de droite, ni de gauche, tous les citoyens du monde sans exception sont concernés par la préservation de la nature, qu’ils en soient conscients ou non. Le deuxième principe, c’est que « dieu » n’a rien à dire des affaires humaines. La divinité des monothéismes n’est qu’une construction humaine qui n’a aucune validité concrète. La Terre n’est pas la « Création » de dieu, c’est le couple matière/énergie qui a provoqué le Big Bang et qui a entraîné sur notre petite planète l’évolution des espèces, y compris homo sapiens. Le pape François n’avait pas besoin de l’hypothèse divine pour prôner la lutte contre le réchauffement climatique ; les émissions de gaz à effet de serre n’ont aucune référence dans la bible et les Evangiles. Les normes à mettre en œuvre pour nos comportement sociaux comme la PMA, la GPA ou l’IVG résultent du débat collectif, ce qu’on appelle la délibération démocratique. Dieu ne dit rien de la vie ou de la mort, ce sont des présupposés personnels qui font que la mère de Vincent Lambert, légume végétatif depuis dix ans, refuse que son fils puisse mourir un jour. Et quand on adopte des critères écologiques, ce n’est pas le critère de la libre disposition de son corps par les femmes qui devrait l’emporter dans le choix de l’avortement, mais la claire conscience des difficultés pour un enfant à naître d’affronter le monde qui l’attend. Malthus devrait être bien connu de tous. Quant à Elisabeth Badinter, elle tombe dans un travers de l’anthropocentrisme lisible cette fois dans la bible, les humains comme « maîtres et possesseurs de la nature ». Il est certes difficile de concilier les lois de la nature et les lois humaines, mais une activité humaine qui pollue les sols, les eaux, l’air et les mentalités humaines montre bien qu’on a voulu ignorer les limites de la biosphère. Or la nature ne négocie pas !
* LE MONDE du 13 avril 2018, La nouvelle écologie politique de droite
** LE MONDE du 13 avril 2018, Elisabeth Badinter : « Il n’y a pas de féminisme sans laïcité »
La catholique et anti-malthusienne Marianne Durano a écrit aussi : « Le système techno-marchand étend son empire et ses ravages. Partout la même logique. Ce qui était naturel et gratuit – la naissance, l’intelligence, la croissance des plantes – est remplacé par des artifices coûteux : les FIV, les ordinateurs, les OGM. Partout on répond aux défis socio-politiques par des solutions techniques et mercantiles. »
(LE MONDE du 13 avril 2018, pour une alternative radicale au monde des technosciences)
« génial pasteur » ou pas, arrêtez donc de dire qu’il « avait tout compris avant tous les autres »
Bien longtemps avant Malthus certains penseurs et non des moindres ont vu les dangers de la démesure (hubris). Même eux s’interrogeaient sur la bonne taille de la Cité idéale.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_concept_de_surpopulation
Je ne puis que répéter les propos de Marcel tant ils me semblent justes, encore une fois la question est dans l’ordre de grandeur
« L’ homme reproduit à quelques millions d’ exemplaires sur la terre est une créature comme une autre mais reproduite à une échelle gigantesque , elle s’ avère être un fléau dévastateur .
Une fois de plus, Malthus , ce génial pasteur , avait tout compris avant tous les autres ! »
« L’obligation » à faire entrer tout débat dans le cadre droite gauche, et à préciser, pour chaque position, dans quel sens elle se situe sur cet axe, fausse peut-être un peu le débat.
Ce que l’on peut dire c’est qu’il y a sans doute dans l’écologie un aspect conservateur, car après tout il s’agit bien de conserver le principal c’est à dire la nature en l’état.
Comme souvent toute idée de conservation est associée à l’idée de droite, de là vient peut-être cet rapprochement droite – écologie.
Ce qui est certain, c’est que les mouvements dits « de gauche » ont longtemps considéré que l’on pouvait tout faire, que l’organisation des sociétés et les choix faits par les hommes étaient au-dessus des lois physiques (on le voit bien encore par la négation de la problématique démographique par une bonne part des « forces de gauche » qui n’admettent pas qu’on puisse remettre en cause le « volume » du peuple et le fait que les hommes trop nombreux, même pauvres contribuent à la destruction des écosystèmes du simple faite de leur occupation.
Toutefois, changer les comportements (sans prétendre tout bouleverser) pour essayer d’aller dans le bon sens peut aussi être considéré comme progressiste et donc de gauche dans la vision classique de la chose.
Tout cela a peu d’importance, pensons et militons en fonction de nos connaissance et du résultats de nos réflexions, laissons aux autres le choix de l’indexation de nos pensées et de nos choix.
Une fois de plus, gauche laxiste (pléonasme) et droite libérale libertaromondialistes prônent l’ invasion migratoire et la démographie galopante : l’ une par calcul électoral et l’ autre pour disposer d’ une masse de consommateurs abrutis de toutes races
L’ homme ne maîtrise plus rien maintenant pour autant qu’ il ait jamais maîtrisé quoi que ce soit de la nature .
Ses connaissances technologiques ne l’ empêcheront pas de mourir ou de disparaître un jour de la planète tant les forces auxquelles il doit faire face sont colossales
L’ homme reproduit à quelques millions d’ exemplaires sur la terre est une créature comme une autre mais reproduite à une échelle gigantesque , elle s’ avère être un fléau dévastateur .
UNe fois de plus, Malthus , ce génial pasteur , avait tout compris avant tous les autres !