Agir pour une nouvelle économie écologique ? Tel est le point de vue de Géraud Guibert dans LE MONDE*. En fait, il ne s’agit que d’un hymne à la politique gouvernementale en faisant semblant de critiquer les « sceptiques de la transition écologique » qui restent pro-nucléaires et amateurs de gaz de schiste.
Géraud Guibert a un passé écolo : ex-secrétaire national du PS pour l’environnement, animateur du pôle écologique du PS et co-auteur d’une motion de congrès « Pour un parti socialiste résolument écologique ». Mais il s’agit du PS, un parti qui laisse une infime minorité en son sein parler d’écologie du moment que cela ne gêne personne. Regardons de plus près les propos de Géraud. La sortie du nucléaire est valable puisqu’elle est créatrice d’emploi. On ne parle d’énergies renouvelables que si elles ont des chances d’être « compétitives ». Plus grave encore, les économies d’énergie ne sont acceptables que parce qu’elles mettent en oeuvre de « nombreuses opérations très rentables ».
Rappelons à Géraud Guibert que la compétitivité est un concept de l’économie libérale qui pense qu’être à plusieurs pour se partager le même marché est un atout alors qu’il ne s’agit que d’éliminer les plus faibles ou les moins hargneux. Rappelons surtout qu’il y a deux conceptions des économies d’énergie. Soit il s’agit d’efficacité énergétique, la conception retenue implicitement par Géraud qui consiste par exemple à mieux isoler les bâtiments. Soit il s’agit de réduire ses besoins en énergie. Par exemple il s’agit de se chauffer moins souvent, moins longtemps et à plus basse température. Il s’agit de se déplacer moins souvent, moins loin, moins vite. La meilleure énergie, c’est celle qu’on ne consomme pas, mais cela, Géraud ne le sait pas encore… et le parti socialiste encore moins !
* LE MONDE du 3-4 août 20114, Agissons pour une nouvelle économie écologique