l’effondrement de notre société complexe

D’un côté on a peur que les plans d’austérité ne compromettent la croissance, de l’autre on nous voudrait « rationnés, mais heureux » (contre-enquête du Monde  / chronique d’Hervé Kempf, 12 mai). D’un côté il y a la pensée dominante selon laquelle bonheur et emploi dépendent de la croissance économique, de l’autre l’idée nouvelle que, confrontés au pic pétrolier et au réchauffement climatique, si nous ne pratiquons pas le rationnement choisi, ce sera un rationnement violent qui s’imposera. Qui croire ?

Il faut d’abord constater que la rigueur budgétaire qui s’impose à la Grèce, la France ou l’Espagne pour résorber les déficits est une nécessité absolue. Que ce soit un ménage ou un pays, il est impossible de vivre indéfiniment à crédit. Il faut ajouter que la planète nous a fait une avance non remboursable en mettant gratuitement à notre disposition des ressources naturelles non renouvelables. Cette période faste est en train de se clore par épuisement du crédit et des ressources minières. Ces deux éléments réunis nous montrent que la société de croissance est derrière nous, il faut inventer autre chose. L’analyse de Joseph Tainter (dont le livre The Collapse of Complexe Societies est malheureusement non traduit en français) pousse au pessimiste. L’avenir est sombre pas simplement pour des raison financières ou écologique, mais parce qu’une société trop complexe s’effondre sous son propre poids et que les dirigeants refusent le passage en douceur : « Les élites qui profitent de la complexité refusent tout changement qui réduirait leur prélèvement sur la richesse produite. C’est le blocage ! » (cité par Yves Mamou qui cite Clay Shirky).

J.Tainter affirme que le propre de l’histoire humaine a été la création de mécanismes sociaux et technologiques de plus en plus complexes permettant de s’approprier l’énergie disponible dans l’environnement. L’augmentation de l’apport énergétique permet l’expansion de la communauté humaine. La population augmente en nombre, la vie sociale s’intensifie et se diversifie. La quantité d’énergie disponible ne suffit plus à satisfaire les besoins d’une population de plus en plus nombreuse, à défendre l’Etat contre les envahisseurs ni à entretenir les infrastructures. Le déclin se manifeste à travers la réduction des surplus alimentaires, la diminution de la consommation d’énergie par habitant, la déréliction des infrastructures de base, une méfiance croissante à l’égard de l’Etat, une anarchie grandissante, le dépeuplement des zones urbaines et les incursions de plus en plus fréquentes de bandes de pillards. Selon Tainter, une civilisation pleinement développée est au bord de l’effondrement lorsqu’elle atteint un seuil au-delà duquel le simple maintien en l’état de ses structures requiert une dépense d’énergie croissante, tandis que la quantité d’énergie qu’elle est en mesure d’assurer à chaque habitant ne cesse de diminuer. La société civilisée s’effondre brutalement lorsque cesse soudainement l’afflux d’énergie. Nous y sommes ! (in L’économie hydrogène de Jérémy Rifkin (éditions La découverte, 2002)

Sans les combustibles fossiles, la civilisation industrielle moderne cesserait immédiatement d’exister. Refuser la sobriété énergétique et l’égalisation des conditions aujourd’hui, c’est subir un rationnement violent et inégalitaire demain.

12 réflexions sur “l’effondrement de notre société complexe”

  1. L’histoire de l’homme depuis qu’il existe est une litanie de massacres, d’excommunications, de mensonges et de lâchetés. Mais nous savons aussi que des groupes humains ont toujours essayé de vivre en bonne harmonie, il n’y a pas de fatalité dans l’horreur. L’intitulé du site de Monsieur Mahéo, « la recherche du bonheur », est d’ailleurs un signe encourageant.

    Cependant, beaucoup de scientifiques, d’historiens, de philosophes et autres analystes nous démontrent de multiples manières qu’aujourd’hui la société humaine s’est engouffrée dans une impasse à la fois financière et écologique. Il n’y a pas de pessimisme à affronter en face cette réalité dangereuse. La complexité de nos sociétés rend difficile la formulation de solutions, mais les humains aiment aussi résoudre les difficultés.

  2. « Pleins de certitudes » !!! C’est vrai que de votre côté, on ne constate nulle obsession, vous n’êtes absolument pas certain de ce que vous racontez, et vous ne conjuguez vos verbes qu’à l’hypothétique et au conditionnel.

    Le problème, voyez-vous, c’est que ce que vous racontez est faux, tout bêtement. Et vous le savez très bien, vous n’êtes pas plus bêtes que d’autres.

    Non, votre problème est ailleurs : L’écologie profonde, votre conception ultra-pessimiste du monde, de l’humanité et de leurs rapports mutuels, est une abstraction romantique sans aucun support, dans l’histoire comme dans la science et la philosophie.

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  3. A propos d’un commentateur récurrent de ce blog, Monsieur Mahéo.
    Monsieur Mahéo commence à être moins agressif envers les rédacteurs de ce blog, bravo.

    Mais si on récapitule ses interventions, il se présente tout à tour comme climato-sceptique, pro-nucléaire, anti-malthusien, technolâtre, adepte de la terraformation (qui nous servira sur Mars !) et du Fischer-Tropsch, anthropocentré, plein de certitudes.

    Selon Monsieur Mahéo, l’homme perfectionne sans cesse la biosphère. Par contre le programme des méchants écolo, c’est la misère et le sous-développement, la décroissance c’est de l’immoralité et l’écologie profonde, c’est le pire du pire.

    L’idée générale de Monsieur Mahéo, c’est qu’il n’y a « AUCUNE raison de s’inquiéter », il ne voit aucun problème dans la société actuelle si ce n’est les méchants banquiers et les écolos.

    Monsieur Mahéo ne doit pas lire très attentivement les arguments (à ce jour, 1098 articles) proposés par ce blog biosphere !

  4. @ Ferdinand,

    Sur toutes vos questions, vous trouverez la réponse d’une part dans le domaine politique contemporain, où une doctrine impériale globaliste menace de désintégration les états-nations, avec l’aide des élites de ces nations mêmes (voyez le plan de sauvetage de ce WE : 1100 milliards de $ pour les banques, la rigueur pour nous) ; et d’autre part dans la substance même de l’idéologie écologiste et celle de l’écologie profonde.

    Quant à la « cause fondamentale du progrès humain », il s’agir de sa liberté, qui n’est certainement pas le droit de faire n’importe quoi, mais le pouvoir de faire le bien.

    Bien à vous de même.

    @ Olivier :

    Dans les nations agro-industrielles intensives, il y a une forme d’activité agro-industrielle qui se développe de plus en plus : le recyclage, ou renouvellement des ressources. Il est rendu possible par la densité de flux énergétique que permet l’abondance nucléaire. Cette densité de flux énergétique permet aussi de rendre utile et rentable l’électrolyse de l’eau en vue de la production d’hydrogène et d’oxygène, aux fins énergétiques nécessaires.

    Quant à la pénurie de combustible nucléaire, elle n’existe que si l’on abandonne définitivement et à l’échelle mondiale les réacteurs à neutrons rapides et que l’on ne construit que des centrales à uranium enrichis. Mais ce n’est pas le cas. Il existe des réacteurs à thorium, à plutonium (qui sont des déchets de la transmutation de l’uranium), et les réacteurs à neutrons rapide permettent d’enrichir l’uranium naturel non fissile et d’en tirer l’U235 nécessaire aux réacteurs de demain, ou de neutraliser les déchets nucléaires HAVL, par bombardement de neutrons.
    On peut ainsi multiplier d’au moins un ordre de grandeur la durée des réserves de matériaux fissiles, si ce n’est de deux.

    Nous ne vivons pas à crédit sur la nature, nous la développons et récoltons les fruits de ce développement. Ce n’est pas en appauvrissant la nature que nous avons multiplié par 3 notre nombre, en provoquant pour ce faire une multiplication proportionnelle des cheptels animaux et des rendements agricoles dont nous dépendons pour notre alimentation.

    Nous avons démultiplié la capacité de la planète à porter la vie, et c’est une belle oeuvre que nous devons continuer, non seulement ici-bas, mais bientôt sur d’autres planètes.

    Cordialement.

    PS : les grecs ne sont pour rien dans la crise qu’ils subissent. Comme nous, ils se sont fait escroquer par des banquiers et par leurs dirigeants, comme nous venons de l’être par les nôtres, avec le plus grand plan de sauvetage bancaire de l’histoire de l’humanité du WE dernier. Croyez-moi, ils vont essayer de vous le faire payer, comme ils essayent non-seulement avec les grecs, mais avec chaque pays européens.
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/13/tour-d-europe-des-plans-de-rigueur_1351160_3214.html#ens_id=1268560

  5. @ rédacteurs :

    Votre notion de ce qu’est l’énergie est mystique. Référez-vous aux termes anglais où allemands de power ou de kraft, pour une idée plus réelle de ce qu’on sous entend dans le terme « énergie ». On ne « brûle » pas d’énergie !!!
    L’énergie, au sens physique, c’est du travail, pris à un endroit, transféré et appliqué à un autre, afin de perpétuer et éventuellement de perfectionner la manière dont on produit du travail (de l’énergie, donc).
    Sans changement de technologie, votre raisonnement de l’accumulation mortelle de l’entropie (usure) dans une société est vrai, mais nous n’avons pas ce problème du tout, loin de là. De plus, la définition que donne de l’entropie votre Rifkin est totalement farfelue : l’énergie dépensée à fabriquer un couteau n’est plus utilisable, bien sûr. Mais que permet de faire le couteau, qu’on ne pouvait faire avant le couteau ?
    Bien sûr que les sociétés consomment de l’énergie, et bien sûr qu’une fois consommée, elle n’est plus utilisable telle quelle. Mais à quoi a-t-elle servit, et cela permet-il à la société de se perpétuer et de prospérer ?

    Fut un temps où les seules formes de travail dont pouvait disposer l’homme étaient celle de la biosphère (forces animales, vent, eau, bois de chauffe). On a appris à mieux se servir de la chaleur dégagée par la combustion de bois et de charbon, grâce à la machine à vapeur, et à mieux se servir de l’explosion des hydrocarbures liquides et gazeux dans les moteurs à explosion. Mais, jusqu’à la révolution nucléaire, nous vivions sur l’héritage du Soleil, et peut-être aussi de la manne d’hydrocarbures non-biologique de la croûte terrestre.

    Aujourd’hui, nous dépendons de moins en moins du Soleil pour notre « énergie », et de plus en plus de l’atome. Outre les réacteurs à l’uranium, il existe aussi des réacteurs au plutonium et au thorium. De plus, si la France a bêtement abandonné SuperPhénix, d’autre pays ont prévus de bâtir des surgénérateurs afin de multiplier par un facteur de 10 à 100 la durée des réserves estimées de combustibles nucléaires. En l’état actuel des choses, il est tout à fait possible de rendre chaque nation libre en terme énergétique, et c’est ce que la renaissance nucléaire en cours promet.
    L’uranium est renouvelable, bien sûr : le coeur même de la science de l’énergie nucléaire est la transmutation atomique. Nous sommes capable d’enrichir de l’uranium non utilisable, et plein d’autres choses, grâce aux réacteurs à neutrons rapides. Nous sommes même capable techniquement de neutraliser les déchets nucléaires très actifs et à longue vie, en les transmutant par bombardement de neutrons.

    L’hydrogène, je suppose que vous savez ce que c’est et où il se trouve, mais je le rappelle quand même : l’atome d’hydrogène, c’est un proton + un électron, c’est tout. Non seulement chaque molécules d’eau en compte deux, mais en oxydant (en « brûlant ») l’hydrogène, on obtient de l’eau. L’électrolyse grâce au nucléaire nous offre une quantité potentielle infinie d’hydrogène à utiliser.

    Et la fusion thermonucléaire n’est pas très loin devant. Et ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas obligé d’aller sur la Lune pour obtenir de l’hélium 3. Nous physiciens nucléaires savent déjà le produire sur Terre.

    Il n’y a donc, du point de vue énergétique, AUCUNE raison de s’inquiéter, et vous faites avec cet article de la désinformation au service de votre doctrine d’aliénation.

    Salutations,
    Jean-Gbariel Mahéo

  6. Expliquez-moi, JGM, si les choses sont aussi simples que vous le dites, si les combustibles fossiles peuvent être aisément remplacés par des des procédés industriels d’hydrogénation, qu’attend-on au juste pour le faire ? Pourquoi se casser la nénette comme on le fait actuellement pour tenter de faire baisser de façon drastique la consommation des véhicules automobiles ? pourquoi continue-t-on bêtement à dépendre des pays du golfe pour nos approvisionnement énergétiques ? Pourquoi s’enquiquiner à chercher dans des sous-sols de plus en plus inaccessibles du pétrole de piètre qualité à un coût prohibitif ? Pourquoi le gouvernement français vient-il de décider de ne plus éclairer certaines portions d’autoroutes ? Serait-ce simplement pour faire de la peine aux pauvres gens ? Pour rendre crédibles des menaces chimériques, comme vous dites, dans le seul but de maintenir les populations en état d’angoisse permanente ? Pourquoi nous parle-t-on si peu du miracle de cette soi-disant conversion prochaine qui réglera d’un coup de baguette magique tous nos soucis énergétiques ? Une énergie infinie, pour les siècles de siècles est à portée de main et l’on persiste à nous pourrir l’existence à coup de réductions, de maîtrises, de grenelles de l’environnement, de véhicules électriques bidons, de pistes cyclables à chaque coin de rue, d’augmentations incessantes de nos factures énergétiques ?
    Vite, vite, cramons le plus vite possible dans ce cas cette saloperie de pétrole et tout le gaz que l’on pourra trouver afin qu’advienne cette ère bénie de l’hydrogénation gage du paradis pour tous jusqu’à la fin des temps !
    Si vous pouviez, d’autre part m’expliquer ce que vous entendez par  » cause fondamentale du progrès humain » vous m’en verriez ravi. Depuis le temps que l’humanité ne cesse de se chamailler sur la définition de cette cause, nous vous devrions une fière chandelle. Pouvoir connaître les raisons de tout ce cirque et les moyens d’y remédier, j’avoue que ce n’est pas tous les jours qu’une telle opportunité m’est offerte, j’en profite donc.
    Cela dit, il est un point que je partage avec vous sans réserve, à la nuance prêt du choix de la personne : PrenONS garde à la colère des peuples !
    Bien à vous.

  7. Quelques précisions pour Jean-Gabriel Mahéo
    C’est parce que l’humanité « libère » l’énergie en la brûlant qu’elle se trouve déliée et donc irrécupérable. Comme l’analyse Jérémy Rifkin (in L’économie hydrogène), « plus un organisme social est évolué et complexe, plus sa conservation exige de l’énergie et crée de l’entropie. L’entropie ou dégradation d’une énergie utilisée devenue inutilisable, n’est pas du tout considérée par le système productiviste capitaliste ».

    L’hydrogène n’est pas une source d’énergie primaire, il faut le fabriquer. Les centrales nucléaires utilisent de l’uranium non renouvelable. Les réserves sont estimées à 60 ans par Areva. Les centrales de quatrième génération sont loin d’être au point et la fusion en est toujours à des études préalables depuis plus de cinquante ans. Nous vous rappelons, Monsieur Mahéo, que la foi en la technique qui sauvera peut-être un jour dans le futur nous empêche d’agir aujourd’hui.

    Loin de nous l’idée de menace et de chantage, nous pratiquons la non-violence et nous nous contentons de décrire des évolutions probables, de dire que les menaces grandissent et de constater que demain il sera trop tard. Nous faisons confiance à la sagesse des peuples, même si cette confiance est souvent déçue ; la colère est mauvaise conseillère…

  8. @ M. Mathéo : ça fait plaisir de lire quelqu’un qui n’est pas d’accord avec une opinion radicale « anti-croissance » mais qui écrit intelligemment.

    Cependant, je crois que vous allez buter sur le problème des réserves de matériaux. Un problème d’intrants et de résidus.

    Côté intrants, une illustration, par exemple :
    http://www.econologie.com/forums/ressources-geologiques-y-a-pas-que-le-petrole-qui-manquera-vt6257.html
    (je n’ai pas trouvé d’autre page française avec un résumé clair du problème, mais si vous parlez bien anglais, faites-vous plaisir, c’est mieux documenté)

    Côté résidus : à moins d’améliorer incroyablement, et notre taux de recyclage, et nos méthodes de recyclage, nous larguons tant de résidus dans la nature que nous réduisons les services que celle-ci nous rend.
    Cela va du faussement trivial (des fonds marins couverts d’un dixième de millimètre de micros-résidus de plastique) au grave (chute de la fertilité des sols, dégradation des conditions de santé).

    Côté moyen-long terme : on bute encore sur le problème des ressources. La planète entière s’équiperait en centrales nucléaires ? On aurait un siècle de plutonium (ressources connues + estimées).
    La planètre entière s’équiperait de centrales à charbon, là c’est l’avenir, on tiendrait un millénaire (et après, on s’en fiche).

    Toujours pour répondre à M. Mahéo, l’hydrogène n’est pas une énergie mais un vecteur énergétique. On doit d’abord produire de l’énergie en centrale, et cette énergie est employée à l’extraction d’hydrogène, lequel est un moyen idéal de stocker l’énergie, pour la transporter ensuite.
    On décale juste à dans un siècle la question de la production d’énergie, l’hydrogène rend juste l’énergie plus facilement transportable, il n’augmente nullement la quantité d’énergie disponible.

    Ecologiquement parlant, nous sommes tous grecs. Nous pouvons vivre très bien, à crédit, et vivre mieux chaque année encore, jusqu’au moment où le crédit risque de se tarir.
    Sans basculer dans la radicalité, un peu de bon sens ne ferait pas de mal, mais hélas, collectivement parlant, nous en sommes incapables.

    Personnellement, je crois plus à un enfoncement dans la morosité et la médiocrité jusqu’à un mode de vie tiers-mondiste partagé par tous et partout, plutôt qu’à un effondrement brutal, mais nul ne le saura avant de le vivre :-/

  9. @ rédacteurs de cette prose extraordinaire :

    Voilà la boucle bouclée. Votre article montre très bien ce que vous êtes et ce que représente votre idéologie

    J. Tainter ne comprend rien à la cause fondamentale du progrès humain, ce qui lui fait dire que l’humanité « s’approprie l’énergie disponible dans l’environnement », alors qu’elle la libère, grâce à l’usage de cette cause fondamentale. Tout le reste de sa thèse reposant sur cet axiome erroné de l’origine de l’énergie, elle est nulle et non avenue.
    Quant à votre blabla sur les ressources non renouvelables limitées, vous savez très bien que c’est un mensonge. Il n’y a pas de ressources non-renouvelables. Les ressources sont toutes renouvelables, soit naturellement, soit artificiellement.

    « Sans les combustibles fossiles, la civilisation industrielle moderne cesserait immédiatement d’exister. » Faux : Dans l’hypothèse où cela se produirait, les procédés industriels d’hydrogénation du carbone prendrait le relais, alimentés par un réseaux mondial de centrales nucléaires (en cours de développement actuellement). De plus, l’électrification croissante des économies agro-industrielles grâce aux infrastructures nucléaires met à l’abri du danger existentiel les nations qui en disposent. Enfin, la conversion prochaine des économies à l’hydrogène fera enfin complètement disparaître cette menace chimérique qui n’a de réalité que dans vos esprits.

    « Refuser la sobriété énergétique et l’égalisation des conditions aujourd’hui, c’est subir un rationnement violent et inégalitaire demain. »
    Des menaces ? Du chantage ? Prenez garde à la colère des peuples !

    Salutations,
    Jean-Gabriel Mahéo

  10. D’accord avec Ferdinand, l’effondrement (le rationnement violent) a commencé. Le livre du Canadien Ronald Wright, La fin du progrès ?, nous fournit un bon complément d’analyse :

    – La multiplication par vingt du commerce mondial depuis les années 1970 a pratiquement éliminé l’autosuffisance. Joseph Tainter note cette interdépendance en prévenant que « l’effondrement, s’il doit se produire à nouveau, se produira cette fois à l’échelle du globe. La civilisation mondiale se désintégrera en bloc ».

    – Les civilisations chutent plutôt soudainement (l’effet château de cartes), parce que, lorsqu’elles atteignent le point où la pression sur l’environnement est maximale, elles deviennent fortement vulnérables aux fluctuations naturelles. Le danger le plus immédiat que pose le pic pétrolier et le changement climatique se trouve dans les greniers agricoles du monde.

    – Nous possédons les outils et les moyens nécessaires pour partager les ressources, dispenser les soins élémentaires, contrôler les naissances, fixer des limites qui soient alignées sur les limites naturelles. Si nous ne faisons pas cela dès maintenant, tant que nous sommes prospères, nous ne serons jamais capables de le faire quand les temps seront devenus difficiles. Notre destin s’échappera de nos mains. Et ce nouveau siècle ne vivra pas très vieux avant d’entrer dans une ère de chaos et d’effondrement qui éclipsera tous les âges des ténèbres du passé.

    – Si nous échouons, si la Biosphère ne peut plus assurer notre subsistance parce que nous l’aurons dégradée, la Nature haussera simplement les épaules en concluant que laisser des singes diriger un laboratoire était amusant un instant, mais que, en fin de compte, c’était une mauvaise idée.

  11. Quant au rationnement  » violent et inégalitaire », pour beaucoup sur cette planète ce  » demain » c’est déjà aujourd’hui.

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