Les chefs d’entreprises vont-ils sauver la planète ?

Serge Papin, directeur de système U : « Avant on ne savait pas. L’important ce n’est pas hier, mais aujourd’hui, car aujourd’hui on sait, que ce soit l’effet sur le climat de la combustion fossile ou l’effet de l’excès de la chimie sur la santé ou encore l’effet de la déforestation sur la chute de la biodiversité et le climat. Ces connaissances rendent désormais la faute difficilement pardonnable. Les chefs d’entreprise ont le devoir d’utiliser ces connaissances pour préserver la santé et l’environnement. Ne pas le faire aujourd’hui relève de la faute. Cette tâche n’est pas insurmontable, c’est une question de volonté. Nous avons déjà supprimé de notre marque distributeur les substances qui étaient les plus controversées. Chez Système U, nous avons identifié 80 substances que nous allons nous employer à retirer d’ici dix ans. Même si la loi ne nous y oblige pas, comme elle le pourrait, nous devons prendre les devants. »

Le directeur du développement d’Yves Rocher : « Lorsque j’ai annoncé que j’allais planter 50 millions d’arbres d’ici 2014, certains ont trouvé ce défi pharaonique, voire inatteignable. Pourtant mon entreprise produit 350 millions de produits par an. Je ne compte pas oublier que je suis un industriel lorsque je parle d’environnement. Si je suis capable de produire plus de 350 millions de produits par an, alors je suis largement capable de planter 50 millions d’arbres sur plusieurs années. »

Céline Alléaume, Senior Manager chez Kurt Salmon : « Les trois caractéristiques de la doctrine énergétique française, à savoir un pilotage centralisé des investissements, des prix de détail de l’énergie les plus bas d’Europe, ainsi qu’une forte concentration du mix technologique électrique sur le nucléaire, touchent à leur fin. Notre génération va vivre un tournant historique, vers une décentralisation et une forte diversification des usages énergétiques. Les effets combinés de la crise économique européenne, de notre dépendance aux importations en combustibles et de l’aggravation du changement climatique vont conduire le secteur de l’énergie vers l‘ère des nouvelles technologies, celles des smart et des green techs. Cette révolution aura un coût, celui que nous serons prêts à assumer financièrement, mais aussi et surtout par la modification de nos comportements individuels. Cette voie plus écologique n’a dans le fond que deux obstacles : les habitudes et les mentalités. »

Citations extraites de « L’écologie c’est fini », livre d’ Alice Audouin (Eyrolles 2013)

6 réflexions sur “Les chefs d’entreprises vont-ils sauver la planète ?”

  1. Chez Yves Rocher on ne doit pas encore avoir entendu parler de cette récente étude publiée dans le journal de l’American Geophysical Union, Earth’s Future. Les scientifiques démontrent que la compensation carbone via la plantation d’arbres est impossible, même au niveau planétaire.
    Mais c’est tellement confortable de se le faire croire… tellement facile de filer 4 ronds pour que quelque part, quelques petites mains creusent la terre pour y planter l’arbre censé nettoyer ses propres saloperies. Hypocrisie !
    Mais le pire restera toujours ce gros mensonge, celui de ceux qui savent mais qui, pour sauvegarder leurs intérêts immédiats, désinforment, nient l’évidence. Ceux-là peuvent être même qualifiés de criminels. Crime contre l’humanité, crime contre l’environnement…

  2. Je souligne ce point, du commentaire précédent, qui me semble être un point clé :
    Et pourquoi les planter d’ailleurs ? Si on laissait la nature tranquille avec des espaces à sa disposition elle aurait tôt fait d’en faire pousser plus encore, et les plus adaptés aux conditions locales.
    Même en replantant des arbres, chefs d’entreprises bienfaiteurs sont toujours dans le contrôle; à toutes les échelles, dans nos villes et sur la Terre, laissons des espaces aux désordres naturels !

  3. Je parlais précédemment de l’hypocrisie de ce planteur d’arbres.
    Parlons de celle du directeur du système U, qui parle du devoir des chefs d’entreprise. Ce monsieur est fier d’avoir déjà supprimé de sa marque distributeur  » les substances qui étaient les plus controversées » . Je parie même qu’il en fait un argument publicitaire (greenwashing). Quant aux substances les « moins controversées » , dont les fameuses 80… ce « beau » monsieur va s’employer à les retirer d’ici 10 ans… même si la loi ne l’y oblige pas. Faisons-donc lui confiance, et notons ça sur le calendrier.

    Quant à la Senior Manager chez Kurt Salmon , celle-ci pointe les « deux obstacles : les habitudes et les mentalités. » Loin de remettre les siennes en question, en parfaite scientiste, voilà ce que cette prêtresse nous prêche : L’avenir sera celui « des smart et des green techs ». Un minimum d’honnêteté l’obligerait au moins à reconnaître que sa religion est celle de la Science et du Progrès, et que c’est là et pas ailleurs qu’elle a placé sa foi.

  4. Beaucoup ne sont que des hypocrites ! Des faux-culs , des tartuffes !
    Après je veux bien… certains sont peut-être sincères. Ils sont alors soit naïfs, soit
    en pleine dissonance cognitive.

    L’exemple qui révèle la souffrance intérieure de tous ces malades, c’est leur besoin de COMPENSER. Comme d’autres avec 4 Je-vous salut-Marie … ceux-là donnent 4 ronds pour se mettre en paix avec leur conscience. Ils aiment se faire croire qu’en plantant des milliers ou des millions d’arbres, on pouvait annuler les effets néfastes de nos consommations démesurées.

  5. Auraient – ils peur ces chers mondialistes que beaucoup de produits toxiques qu’ ils vendent pourraient par leurs effets mortifères réduire leur clientèle habituelle les privant de marge bénéficiaire et leurs actionnaires de dividendes juteux .
    Je doute fort de leur sincérité !

  6. Certains sont sans doute tout à fait sincères, tout à fait décidés et tout à fait capables, hélas leur activité même suppose un certain attachement à la croissance qui selon moi réduira tous leurs efforts à néant.
    Dans cet argumentaire, on voit bien qu’ils mettent l’accent sur le qualitatif et non sur le quantitatif, ils pensent (curieusement comme une bonne partie de la gauche qui pourtant généralement ne les soutient pas), que tout est dans le mode d’organisation et non dans l’ordre de grandeur.
    C’est pour moi une base fausse. Par exemple l’un d’entre eux parle de planter 50 millions d’arbres, mais où les mettre si nous devons mettre des gens à leur place ? Et pourquoi les planter d’ailleurs ? Si on laissait la nature tranquille avec des espaces à sa disposition elle aurait tôt fait d’en faire pousser plus encore, et les plus adaptés aux conditions locales.

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