Nos deux posts précédents, complètement contradictoires, pro et anti-écolos, ont été pourtant écrit par une seule et même personne, Pascal Bruckner. Il cite à tout va les penseurs de l’écologisme comme Hans Jonas, Arne Naess, Ivan Illich, Jacques Ellul, Yves Cochet, Yves Paccalet, Theodore Kaczynski, Jared Diamond, Harald Welzer, Pierre Rabhi, Rob Hopkins, Colin Beavan, Paul Taylor, etc. Pourtant son livre, « Le fanatisme de l’apocalypse », ne fait que reprendre les tartes à la crème de l’écoloscepticisme déjà étalées dans des livres aux titres redondants : « Arrêtons d’avoir peur ! », de Maurice Tubiana, « L’apocalypse n’est pas pour demain » de Bruno Tertrais, « Les prêcheurs de l’apocalypse » de Jean de Kervasdouén, etc.
En fait Pascal Bruckner est l’exemple type du comportement schizophrène qui sait à la fois qu’il y a urgence écologique (notre première partie) tout en préférant la nier (seconde partie). Pour ne pas médicaliser son cas, peaufinons le diagnostic : Bruckner fait preuve de dissonance cognitive. Le psychosociologue Leon Festinger a appelé ainsi la situation de notre psyché lorsque se mettent à l’habiter deux croyances contradictoires, ce qui entraîne un malaise profond. De ce sentiment d’inconfort, nous tendons inconsciemment vers un état dans lequel cette tension puisse être résolue. Que fait la conscience ? Ou bien elle intègre les informations nouvelles et veille à en tirer les conséquences ; Bruckner pourrait agir comme un écolo puisqu’il en a les connaissances. Ou bien la conscience refoule ces informations et trouve ainsi le moyen d’éviter d’y penser. Comme beaucoup d’entre nous, Bruckner choisit la voie du moindre effort, il attaque les écolos pour se dédouaner de sa lâcheté. Mais en cela Bruckner, une personne médiatisée, fait le lit de l’écofascisme tout en accusant les écolos de cette possible dérive.
Pascal Bruckner laisse croire en effet qu’il y a deux écologies, l’une de raison, l’autre de divagation, l’une démocratique, l’autre totalitaire. Or, ces deux écologies ne sont pas simultanées, elles se suivent dans le temps : si la raison ne l’emporte pas, la démesure s’installera. Si nous n’adoptons pas dès maintenant un comportement écologique (avoir le sens des limites), demain naîtront des dictatures qui nous feront faire n’importe quoi. Comme Bruckner le constate d’ailleurs, « la culture de la peur a toujours constitué l’instrument favori des dictatures » (p.48). Déjà, ici et là, les populistes font de plus en plus entendre leur voix pour engranger des voix. Pascal Bruckner fait leur jeu en nous incitant à l’inertie : pourquoi adopter un comportement écolo puisque les écolos sont des fanatiques de l’apocalypse ?! Les écrits de Pascal Bruckner sont dangereux pour la démocratie.
ouh , là , là !
les commentaires ci dessus ne sont guère clairs …
» Hitler était un nataliste » je tousse , nataliste pour le moins sélectif , non ? et nous , les O.de C , on est quoi ? eugénistes, malthusiens ,ou natalistes ???
je voudrais bien savoir à quels » populistes » l’auteur fait allusion : selon , les médias , on a le choix ( Grillo , Le Pen , Mélenchon , Chavez etc..).et ces » populistes » là , puisqu’il est de bon ton de les nommer ainsi , qu’ont ils de commun en matière de réflexion écologique ?
quant à la démocratie dont vous parlez , au risque d’être traitée de populiste à mon tour , permettez moi de vous rappeler le référendum de 2005 ,et la consultation citoyenne de 2013 …
« lebensraum » : oui, mais pas au sens nazi du terme (sans conquête d’ autres territoires) : Hitler était un nataliste et est donc en cette matière un repoussoir absolu
– science citoyenne : que nenni mais PB est un littérateur !
« on devine ses immenses compétences en écologie »
Ci-git la Science Citoyenne
« espace vital disponible »
« l’exemple type du comportement schizophrène »
Lenbensraum, psikhuchka …. ca fait rever tout ca?
Bruckner, encore un « expert » en écologie pour farces et attrapes !
Rappelons au littérateur (on devine ses immenses compétences en écologie) le démographofascisme appelé aussi lapinisme qui a pour conséquence la déshumanisation et la limitation de l’ espace vital disponible .
Idem pour le scientofascisme et son avatar la technologie censée résoudre tous les problèmes créés par le sinistre et arrogant bipède !
Resume de la position de Biosphere:
“Puisque ̶l̶a̶ ̶d̶i̶c̶t̶a̶t̶u̶r̶e̶ ̶d̶u̶ ̶p̶r̶o̶l̶e̶t̶a̶r̶i̶a̶t̶ l’ecofascime doit de toute facon arriver demain, implementons-le des aujourd’hui”