Les loups entre la vie et la mort

Quasiment éradiqués d’Europe de l’Ouest au milieu du XIXe siècle, les loups sont désormais présents dans quasiment tous les pays de l’Union. Selon les dernières estimations, environ 23 000 loups sont présents dans l’UE, contre environ 11 000 en 2012, mais la hausse de la population ne suffit pas encore à justifier un état de conservation favorable. Pourtant ils devraient perdre leur statut d’espèce « strictement protégée » au sein de la convention de Berne, un traité de référence pour la protection de la faune et de la flore d’Europe signé en 1979.

Quand les humains auront éradiqué tout ce qui ne sert pas à leurs intérêts immédiats, que leur restera-t-il pour se sentir vivant ?

Perrine Mouterde : Réunis à Strasbourg le 3 décembre 2024, les 50 Etats membres de la convention de Berne ont voté pour un abaissement du niveau de protection des loups. Il v passer d’espèce « strictement protégée » à « protégée », ce qui n’a jusqu’ici jamais été fait pour aucune espèce. Ce déclassement était réclamé par les représentants des éleveurs et des agriculteurs, qui dénoncent une pression trop forte exercée par le prédateur. Ursula von der Leyen s’était emparée du dossier en septembre 2023. « La concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger pour le bétail et, potentiellement, pour l’homme. » De nombreux experts ont pourtant rappelé que la proposition de déclassement ne reposait sur aucune base scientifique. L’efficacité des abattages ciblés sur la réduction des dommages n’a jamais été démontrée. Des appels à déclasser l’ours, le lynx, mais aussi le cormoran ou le choucas des tours ont déjà été formulés.

Un débat entre la vie et la mort des loups

Michel SOURROUILLE : Qui pourra nous débarrasser du prédateur suprême qui ose lui-même se déclarer comme espèce « Homo sapiens » alors que c’est l’animal le plus féroce d’entre tous, qui tue sans discernement et sans réel besoin même à l’intérieur de sa propre espèce ?

Djiji : Combien coûte un loup en France ? J’avais calculé plus de 50000€ ( prix des remboursements des éleveurs et des équipes qui doivent les effaroucher ou les tuer nuitamment..)

dies olé sparadrap : Et vous, combien coûtez-vous? Êtes-vous utile à l’écosystème?

Mathilde Jamois : Dans certaines zones des Pyrénées la situation est déjà critique avec l’ours et ce sera bien pire avec le loup. Là où les animaux sauvages sont trop présents, plus personne ne veut aller dans les estives, la forêt revient, le paysage se ferme. Des siècles de paysannerie avaient créés ces prairies naturelles riches en biodiversité et puits de carbone, un système vertueux de polyculture élevage, des campagnes vivantes et saines.

Artemis purple : 15 millions de bovins, 14 millions de cochons, 8 millions de chiens et 7 millions d’ovins en France . Seulement 800 loups. Il y a trop de loups ? Les humains sont vraiment détestables.

EPFL : Et pourquoi devraient-ils prendre des mesures de protection, si on peut se débarrasser de ces bestioles ? On peut très bien vivre sans, on l’a fait pendant plus d’un siècle.

Escorailles : C’est l’histoire qui se répète puisque les éradicateurs avaient déjà presque réussi il y a 1 siècle. Tout ça maintenant à cause du poney de Von Der Layen, mangé par un loup il y a deux ans. L’article ne le signale pas mais c’est réel. L’alliance de Ursula VDL avec les mouvements d’extrême droite des syndicats agricoles arrivent à leurs fins. Seul le rendement compte quitte à tout détruire autour de soi, et évoquer un danger pour les populations, ça rappelle la politique vis à vis de l’immigration !!!

Jerry Fules : Il faut savoir raison garder. Le loup passe de « strictement protégé » à « protégé ». Ce n’est donc pas son éradication qui a été décidée, mais la limitation de son expansion

SansVisages : « La Suède a déjà annoncé qu’elle entendait faire passer sa population de loups d’environ 375 à 170 individus. » La Suède, c’est 10 540 000 humains en 2023, soit plus de 23 personnes au km². Contre 170 loups pour 450 000 km2… Réfléchissons un peu !

Captain Cap : Les loups, à quoi servent-ils ? On s’en est passé pendant plus d’un siècle et on n’a que des problèmes depuis que les citadins ont décidé qu’ils étaient indispensables… loin de chez eux, naturellement. Une décision d’éradication serait la bienvenue.

JeffH93 : Si le critère d’utilité doit définir à l’avenir ce qui mérite de vivre ou de ne pas vivre, je crains que l’homme ait fort à perdre… vous en premier peut-être ?

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Nos amis les loups en ligne de mire

extraits : La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a ouvert la voie le 4 septembre 2023 à une possible révision du statut de protection de cet animal : son propre poney, Dolly, a été tué par un loup en septembre 2022 ! Exemple frappant de l’animal domestique choyé au détriment de l’espèce sauvage….

La FNSEA n’aime pas les loups

extraits : On constate que le plan national d’actions n’est plus un plan de préservation mais un plan de régulation. C’est du jamais-vu, il met en avant tous les bienfaits du pastoralisme et tous les méfaits du loup, mais jamais l’inverse. De toute façon les éleveurs n’ont rien à dire, la collectivité les aide. En cas de pertes « directes », c’est-à-dire si un animal du troupeau est tué, les indemnisations sont revalorisées avec une augmentation de 33 % pour les ovins et de 25 % pour les caprins. La FNSEA à obtenu du gouvernement de stopper la diminution des pesticides, de supprimer des lois environnementales, de toucher plus de subventions, de ne plus payer d’impôts sur la vente de leur entreprise, de payer moins cher le carburant, de confisquer l’eau et maintenant de supprimer les OFB du contrôle et de flinguer les loup, ce magnifique animal . Si ça continue, la FNSEA viendra bientôt se vautrer dans mon canapé et manger mon pop-corn….

Fécondité des loups, fécondité des hommes

extraits : En France, 1 104 loups en 2023 pour 67 millions d’humains : cherchez l’erreur ! Le problème essentiel est que l’espèce homo sapiens s’est propagée au détriment de presque toutes les autres. Que diraient les Français si leur taux de mortalité provoquée était fixé « à 19 % de la population totale » et qu’on pouvait tirer à vue le surnombre avec des lunettes à visée nocturne. Quel est le seuil de viabilité de cette espèce d’hominidé qu’on devrait respecter : environ 500 individus, ou 2500 individus sexuellement matures ? Notez que l’humain et le loup se ressemblent, ils chassent en meute. Ce sont des prédateurs en haut de la chaîne alimentaire qui doivent en conséquence réguler leur population en proportion des ressources à leur disposition. Le loup limite sa reproduction au seul couple dominant de la meute pour ajuster ses effectifs aux ressources disponibles. Quand les proies se font rares, la meute reste parfois deux ou trois ans sans mises bas !

Les arbres et les loups, à aimer tous deux

extraits : La nature subit impassible la puissance de nos coups par fusils ou tronçonneuses interposés. Nous avons maintenant le choc en retour, extinction de la biodiversité et réchauffement climatique… On ne récolte que ce qu’on a semé.…

8 réflexions sur “Les loups entre la vie et la mort”

  1. Nous avons éradiqué les mammouths, les tigres aux dents de sabre, les ours des cavernes, presque éradiqué les lions, les tigres, les baleines, les rhinocéros, nous allons maintenant faire la fête aux loups !
    L’homme ne supporte aucun animal (prédateur surtout) au-delà d’une certaine taille et demain il se plaindra de la prolifération des rats !
    Nous nous considérons comme seuls autorisés sur la Terre, notre comportement est tout simplement cruel et lamentable.

    1. Esprit critique

      Monsieur Barthès, hier à 11:27 (“Agribashing, ras-le-bol de l’écologie”) vous nous donniez votre explication quant à cette réaction anti écolo. De mon côté je pense que votre discours, et celui de beaucoup d’autres, y participe beaucoup plus que vos fumeux «wokisme» et «islamo-gauchisme» que vous attribuez aux Écologistes (ex EELV).
      Pour reprendre vos propres mots, les gens n’en peuvent plus de cette attitude et rejettent l’écologie qui est pourtant si nécessaire. Maintenant ce n’est là que mon point de vue, qui bien sûr ne changera rien au votre.

  2. – « Un débat entre la vie et la mort des loups »
    N’importe quoi ! D’abord qui a dit « Le Débat y’en a pas ! » ?
    Alors débat ou pas… et à part Mathilde Jamois et Jerry Fules… ce que je vois là c’est surtout un déballage de grosses conneries.

    Modération à Michel C.
    Se contenter de dire de quelqu’un que c’est un con
    ou qu’il ne dit que des conneries encore plus grosses que lui
    ne fait pas avancer le débat quand celui-ci est complexe.

    1. @ Modération
      Relisez bien… est-ce que je me con tente de dire de quelqu’un que c’est un con ?
      Relisez aussi mon commentaire du 30 octobre 2024 à 12:11 (“Les arbres et les loups, à aimer tous deux”)
      Oui le sujet LOUP est complexe ! Et Jean-Michel Bertrand le dit très bien (à 10:57).
      Et encore s’il n’y avait que le sujet LOUP. En fait c’est pareil pour pratiquement tout.
      Et bien sûr n’importe quoi. Et c’est seulement pour cette raison que je me moque de ces visions binaires (POUR vs CONTRE, amis vs ennemis etc.) et simplistes, pour ne pas dire simplettes.

  3. Jean-Michel Bertrand

    Avec cette modification de la convention de Berne, nous sommes dans une forme de populisme qui consiste à apporter une réponse simple à un problème très complexe. Des lobbys – les syndicats agricoles et les fédérations de chasse – s’opposent à la coexistence. Et les politiques se greffent là-dessus. Le loup est un animal instrumentalisé, j’ai découvert le complotisme, le mensonge, la haine. Après mon film, où je faisais juste le constat que le partage des territoires avec les humains n’était pas facile, j’ai été attaqué sur les réseaux sociaux, j’ai été menacé de mort. On reste dans un rapport toxique, archaïque à la nature, dans lequel celle-ci est notre ennemie que l’on doit dominer. C’est une position mortifère.

    1. @ Jean-Michel Bertrand
      Je suis évidemment d’accord avec vous, et notamment au sujet de ce rapport toxique à la nature, cette position mortifère (sic). Et encore s’il n’y avait que ça.
      Comme vous l’aurez deviné (du moins j’espère), ces affrontements (ici au sujet du loups, ailleurs au sujet d’autre chose) sont pour moi peut-être encore plus toxiques et mortifères. Bien entendu je vois là derrière toutes sortes de populismes, qui n’ont pas d’autre but que de diviser et nourrir des haines. Et ON en crève !

  4. esprit critique

    – « Prom’nons nous dans les bois pendant que le loup n’y est pas [etc. etc.] »
    Oui c’est bon ON la connaît la chanson. Le loup, le loup, le loup !
    Et du Rhinolophe de Méhely ON s‘en fout ! Pas assez photogénique probablement.
    Pas assez prolifique non plus. Et encore moins me(R)diatique.
    Si ça peut rassurer certains, le loup n’est pas entre la vie et la mort (titre). C’est terrible ça ce besoin de noircir le tableau, plus qu’il n’en faut. Non, les choses sont ce qu’elles sont ! Et ON peut donc dire que le loup se porte plutôt bien. Et c’est tant mieux.
    Par contre ON ne peut pas en dire autant du lynx et du grand hamster, encore moins de l’ours brun et du rhinolophe de Méhely. La Liste Rouge des espèces menacées en France (uicn.fr) nous donne toutes ces infos, nous dit qu’elles sont les espèces en danger critique de disparition CR), celles en danger (EN), les vulnérables (VU) etc.

    1. Parti d'en rire

      Ceci dit faut dire que le loup c’est quand même autre chose. Et pour cause ! Qu’ON soit rat des villes ou rat des champs depuis tout petit tout le monde connaît le gentil grand méchant loup. Ce qui fait que tout le monde peut en causer, et raconter n’importe quoi.
      Et bien sûr dire s‘il est POUR ou CONTRE ceux qui l’aiment et le défendent (ses amis)…
      POUR ou CONTRE ceux qui ne l’aiment pas et le tirent (ses ennemis)…
      POUR ou CONTRE ceux qui le déclassent (amis ou ennemis ?) etc. etc.
      Bref choisis ton camp camarade !

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