La gestation pour autrui ou GPA se pratique sur tous les continents, mais reste très marginale. Compliquée, coûteuse, elle reste réservée à des couples hétérosexuels dont la femme ne peut porter d’enfant ou à des couples d’hommes. Qu’en penser ?
1/2) Quelques commentaires sur lemonde.fr :
– Le titre de l’article du MONDE est révélateur : « La GPA un « »marché » » mondial » ! La GPA est le dernier avatar de l’esclavagisme, dans lequel des femmes – et maintenant des hommes homosexuels – exigeant leur « droit à l’enfant » louent le ventre d’une autre femme généralement dans un pays pauvre pour lui faire fabriquer « leur » enfant. En se moquant bien des sentiments que la « mère porteuse » pourra(it ?) avoir à l’égard du bébé qu’elle aura porté pendant neuf mois.
– Ce n’est pas parce que « les gens l’utiliseront de toute façon » qu’il faut le légaliser. Sinon, on autorise tout ! Drogue ? De toute façon il y a des drogués. Meurtre ? De toute façon il y a des assassins…
– A l’heure où on loue son appartement, sa voiture, ses outils sur Airbnb et consort, je propose de louer mes enfants pour quelques temps aux parents en manque d’enfant.
– Notre époque formidablement friquée pour des trucs inutiles connaît une obstination déraisonnable aux deux extrémités de notre ligne de vie : notre venue au monde et notre trépas. D’un côté, il y a acharnement thérapeutique en fin de vie. De l’autre, le désir d’enfant qui passe par la GPA. Pourquoi ces obsessions anti-nature ? Parce que notre système libéral veut nous faire croire que tout est possible, il suffit de vouloir, même contre la loi ou des décisions judiciaires.
– Il n’y a d’activités humaines complexes qu’au prix d’une ponction supplémentaire sur les ressources naturelles limitées de la planète. Ce qui est utilisé pour les uns l’est donc obligatoirement au détriment des autres. Pourquoi refuserions-nous de penser les limites dans la procréation et dans le même temps insisterions-nous sur la nécessité de prendre en compte les limites de la planète pour tout le reste ? PMA et GPA, des techniques de trop.
– Le brevet GPA avait été pris par Sara, épouse âgée d’Abraham, qui avait fait porter par sa servante Agar son fils Ismaël. La Bible (Genèse 16) nous raconte que cela s’était mal passé, la mère porteuse ayant voulu prendre la place de l’épouse dans la famille.
2/2) Article concerné dans LE MONDE du 25 novembre 2016, La gestation pour autrui, un marché mondial. En résumé :
En France, la GPA est un sujet tabou. Tous les responsables politiques affichent leur hostilité à cette pratique interdite. Les chercheurs ont livré des points de vue contradictoires. Ils décrivent la réalité d’un marché mondial de la procréation sur lequel les États ont bien du mal à avoir prise. « C’est une anomalie culturelle, relève Elly Teman, maîtresse de conférence en anthropologie. Elle ne correspond pas aux représentations connues de ce qu’est une famille, une mère, un corps. » D’autant que, le plus souvent, de l’argent est échangé, sous forme de rétribution ou de « compensation ». Pour répondre à la demande, l’Asie du Sud-Est et le Mexique ont développé une GPA commerciale à bas prix. La GPA se joue des frontières. Face à des scandales de femmes exploitées ou de bébés abandonnés, de nombreux pays tentent d’interdire le recours à la GPA aux couples étrangers. Mais un « marché noir » perdure.« L’abolition internationale n’est pas une option réaliste, estime Elly Teman. La technologie est disponible, les gens l’utiliseront de toute façon. »
Vaste sujet qui soulève en effet beaucoup de questions. Et bien entendu, des questions morales ou éthiques. Selon les cultures, la GPA ne sera pas perçue de la même manière.« En Israël, la GPA est pratiquée sans problème et est même justifiée par la Bible » ( Slate.fr – 16 octobre 2014 )
Quoi qu’il en soit les mentalités et les cultures évoluent. Parfois dans le bon sens, souvent dans le mauvais. Tout dépend de l’idée que nous nous faisons du « progrès »… Selon moi, la banalisation de la GPA va évidemment dans le mauvais sens.Nous semblons avoir oublié qu’il y a une grande différence entre donner et vendre : don de sang, de sperme, d’organes… d’enfants.
La dérive est atteinte au moment où des marchés (lucratifs) se mettent en place. Et nous y sommes déjà depuis un moment. Lorsque tout doit avoir une valeur marchande (un enfant, un mort, la nature…), lorsque il n’y a plus que l’argent qui soit sacré… c’est d’après moi le signe évident de la décadence.
Ce qui est aussi effrayant, c’est qu’au nom d’une bienpensance à la mode et d’un concept d’égalité pourtant bien mal compris, certains « progressistes » en arrivent à soutenir la GPA et à favoriser la marchandisation de l’enfant.
Ce sont parfois les mêmes qui par ailleurs vouent le capitalisme aux gémonies !