Aux Etats-Unis, près des trois quarts des adultes et plus d’un tiers des enfants sont en surpoids ou obèses ; les maladies chroniques liées à l’alimentation (diabète, maladies cardiovasculaires, troubles métaboliques, cancers…) sont devenues un véritable fardeau sanitaire. Bryce Martinez, un jeune homme atteint de diabète de type 2 et de stéatose hépatique accuse onze multinationales agroalimentaires (Coca-Cola, PepsiCo, Kraft Heinz, Kellogg’s, Nestlé…) d’avoir sciemment promu et commercialisé des aliments ultra-transformés « marketés » pour les enfants et pourtant nocifs.
Mathilde Gérard : Les aliments ultratransformés (AUT) désignent les produits industriels composés notamment d’additifs : conservateurs, exhausteurs de goût, agents émulsifiants ou texturants…Ces aliments ont pris une place majeure dans l’alimentation jusqu’à constituer, en Amérique du Nord, plus de la moitié des apports énergétiques. On retrouve dans cette catégorie nombre de céréales du petit déjeuner, des gâteaux, des biscuits apéritifs, des plats préparés, des sauces en conserve ou encore des boissons sucrées. Par rapport à de précédentes actions en justice, l’argumentaire du plaignant cible spécifiquement le caractère ultra-transformé des aliments industriels et leurs propriétés addictives. Les travaux sur les propriétés addictives des aliments ultra-transformés restent en revanche plus embryonnaires.
La plainte de Bryce Martinez établit un lien direct entre les pratiques du secteur agroalimentaire et celles de l’industrie du tabac, notant une perméabilité entre les entreprises de ces deux filières avec l’usage de méthodes similaires visant à semer le doute. Jusqu’à présent aux États-Unis, les tribunaux ont invoqué la liberté d’expression pour autoriser les entreprises à propager la malbouffe chez les enfants.
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2023/11/04/ Matraquage publicitaire et malbouffe
extraits : Sourd aux appels répétés à encadrer le marketing de la malbouffe qui cible les enfants, le gouvernement français s’est contenté ces dernières années de faire confiance aux industriels qui promettent de limiter l’exposition des plus jeunes aux produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Grave erreur. Le gouvernement – comme les précédents – a déjà refusé à au moins cinq reprises d’agir ces dernières années, alors que cet encadrement était possible dans la loi EGalim (2018), dans plusieurs propositions parlementaires sur l’alimentation industrielle ou la malbouffe, dans la réforme de l’audiovisuel public (2020), dans la loi Climat et résilience (2021) et récemment dans la loi encadrant les dérives des influenceurs (2023)…
2019/01/22/ Un régime alimentaire aux mains des marchands
extraits : Voici quelques confessions bienvenues de Christophe Brusset :« Ancien industriel de l’agroalimentaire, je ne consomme plus du tout les produits que je vendais. Quand j’ai commencé ma carrière il y a une vingtaine d’années, on avait encore des produits relativement simples, traditionnels, avec moins d’additifs. En termes nutritifs, les additifs sont parfaitement inutiles au consommateur. Les colorants sont là parce que le produit est moche. Les exhausteurs de goût, parce que le produit n’est pas bon. Les dernières études de l’Inserm assurent que si vous augmentez de 10 % la part de produits ultra-transformés dans votre alimentation, vous augmentez de 12 % votre risque de cancer. Le consommateur doit fuir absolument les aliments « ultratransformés » qui ont des listes d’ingrédients à rallonge….
2015/03/14/ Mainmise de l’industrie sur nos repas : trop de sucre
extraits : Pour lutter contre les caries mais aussi l’obésité ou le diabète, l’Organisation mondiale de la santé avait recommandé début mars 2014 la limitation à moins de 10 % de la ration énergétique journalière la part des sucres ajoutés dans l’alimentation, soit 50 grammes de sucre ( 12 cuillères à café). Si tu prends un bol de céréales le matin, une cannette de boisson sucrée et un yaourt sucré, tu as déjà dépassé cette limite ! Mais ce n’est pas la protection de la santé qui fait les lois, c’est le lobbying des industriels. Voici quelques éléments de réflexion….
2014/01/08/ Interdisons les sodas, place à l’écologie responsable
extraits : Explosion de l’obésité mondiale, explosion de la vente de sodas, les deux sont liés. Au Mexique, l’achat d’une bouteille de Coca-Cola de 3 litres paraît être une dépense de première nécessité. Dans un pays devenu le premier consommateur mondial de sodas Sept Mexicains sur dix sont victimes d’obésité (IMC, indice de masse corporelle, supérieure à 30), ou de surcharge pondérale (IMC > 25). Entre 1980 et 2008, le pourcentage de personnes affichant un IMC supérieur à 25 est passé de 23 % à 34 % au niveau mondial. Les dépenses de santé explosent. Première cause de mortalité, le diabète, qui affecte de plus en plus d’enfants. C’est la responsabilité de l’industrie agroalimentaire qui remplace l’eau par des sodas et le régime alimentaire traditionnel par des produits trop riches en graisses, en hydrates de carbone et en sucre…..
Qu’ON le veuille ou non, la Malbouffe est directement liée à la Pub.
De toute façon tout est lié, et sans la Pub ces multinationales qui produisent cette junk-food ne seraient rien. D’un côté cette merde, de l’autre telle ou telle autre. Dans ce domaine ON peut dire que nous sommes bien servis. Toutes ces merdes qui évidemment rendent malades nos enfants, sans oublier les grands. TOUS malades. TOUS ensemble TOUS ensemble ouai ouai !
ON dira aussi que c’est le Système qui veut ça.
C’est pour ça que si ON veut aller par là, ON n’oubliera pas les marchands de temps de cerveaux humains disponibles, et autres saloperies. Genre TF1, Bolloré & Co.
– « Non seulement le capitalisme, en tant que structure sociale hautement inégalitaire, est générateur de maladie, mais sa logique individualisante et consumériste contribue à médicaliser les problèmes sociaux et ainsi à masquer le caractère politique des enjeux liés à la santé. […] Cette logique malsaine axée sur des valeurs de performance et sur la compétition conduit à considérer les nombreux « perdantEs » (les femmes, les aînéEs, les migrantEs, etc.), comme responsables de leur sort. De manière plus morbide encore, le capitalisme se nourrit allègrement de la maladie qu’il contribue littéralement à « produire » puisqu’une nouvelle maladie à traiter, c’est aussi un nouveau traitement lucratif à offrir, sans compter les occasions d’affaires représentées par les brèches toujours plus grandes pratiquées dans le système public de soins. »
( La santé malade du capitalisme – cahiersdusocialisme.org 31 janvier 2021 )
Tout cela est vrai, rappelons toutefois que nous avons aussi notre propre responsabilité au sens où nous sommes aussi responsables de notre propre alimentation. Nous pouvons manger moins, manger moins gras et moins sucré, ne mettons pas toutes les fautes sur les dos des autres et ne faisons pas comme si nous n’étions que des pions, à nous d’être adultes. Le pot de Nutella ne se vide pas sans un geste de notre part.
Nous ne ferons pas de progrès par une plainte permanente et par une politique de dénonciation de boucs émissaires, chacun doit se prendre en main (et aussi être responsable de l’éducation de ses enfants en matière nutritionnelle).
C’est là l’éternel débat (ou “débat“) entre le chien et le loup. La très vieille histoire de l’esclave dans sa caverne, la grande question de la servitude volontaire, etc.
Toutefois je pense que ce serait une grave erreur que de renoncer à accuser le Système.
Pour moi ce serait le comble de la Capitulation, la porte ouverte à la pire des aliénations.
C’est plus compliqué qu’on ne le pense que de pouvoir rééduquer les gens à bien se nourrir !
1/ Le sucre et le sel sont des drogues dures ! Même si ces 2 produits ne sont pas qualifiés comme telles, pourtant c’est le cas ! Par exemple, regardez comment ça se passe dès que l’on ouvre un paquet de chips, de cacahuètes, etc on en mange tant que le paquet n’est pas fini ! Et même si des gens ont assez de volonté pour tenter d’y résister (en se fixant l’objectif d’un régime amaigrissant par exemple), c’est avec beaucoup de frustrations, car dans la tête l’envie de finir le paquet reste pourtant là ! C’est pareil lorsqu’on ouvre une bouteille de soda.
2/ Les publicités excitent les désirs, notamment des bons de réductions pour écouler leurs stocks
3/ Des fast food font sciemment échapper des odeurs de frites et de viandes dans la rue pour attirer les clients