Les sénateurs, bien plus anti-écologistes que les députés

Chassez le nucléaire, il revient au galop*… Le Sénat a prévu de « réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité », mais « sous réserve de préserver l’indépendance énergétique de la France » et de « maintenir un prix de l’électricité compétitif ». Immobilisme ! Si l’objectif de 50 % de nucléaire dans la production totale d’électricité est encore présent, l’échéance de 2025 a disparu, la nouvelle rédaction « visant à terme » cet objectif. A terme, c’est-à-dire jamais. De plus le texte indique que ce but devra être « poursuivi »… ce qui n’implique pas qu’il doive être atteint. Explication sénatoriale : « Il est irréaliste de décréter le niveau qu’atteindra cette consommation en 2050 » ! Il est vrai qu’en 2050, ces sénateurs seront tous morts ! Le communiqué du 10 février de France Nature Environnement recense les autres errements du Sénat.

Une obligation de rénovation…sauf pour les bâtiments les plus énergivores !
Les Sénateurs ont également adopté en commission un amendement visant à amoindrir le niveau de performance énergétique à atteindre lors de la rénovation des bâtiments, en partant du principe que les bâtiments les plus anciens présentent des particularités empêchant une rénovation ambitieuse. Pour Adeline Mathien, coordinatrice du réseau énergie: « C’est au contraire ces bâtiments anciens qu’il faut rénover en priorité car ce sont les plus consommateurs et tous ne sont pas classés. Se priver de ce gisement d’économie, revient à ne pas faire de transition énergétique et à se priver de milliers d’emplois.»

Une réforme de la mobilité au service du véhicule électrique
Les dispositions visant à réformer les modes de transports et à améliorer la qualité de l’air ont également été rabotées. Si les mesures très dispendieuses pour favoriser les véhicules électriques se multiplient, celles pour développer les alternatives, comme l’obligation pour les entreprises de faire des plans de mobilité pour aider leurs salariés à se déplacer moins et mieux, ont été supprimées. Pour Michel Dubromel, responsable transports à FNE : « cette contrainte concernant les plans de mobilité compte particulièrement pour nous car c’est une des rares mesures concrètes et efficaces à faible investissement pour améliorer la consommation d’énergie du secteur des transports et la qualité de l’air.»
Denez L’Hostis, président de FNE : « Le texte des Sénateurs n’est pas à la hauteur de l’ambition affichée par le président de la République à quelques mois de la conférence internationale consacrée au climat.»
* Le Monde.fr | 09.02.2015, Le Sénat fait revenir en force le nucléaire dans la loi de transition énergétique

2 réflexions sur “Les sénateurs, bien plus anti-écologistes que les députés”

  1. De toute façon, le texte de loi d’origine et adopté par l’Assemblée nationale est suffisamment vague pour faire que rien ne change en réalité dans la part du nucléaire et celle des renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2025
    Voici l’explication : http://energeia.voila.net/nucle/ambiguite_nucleaire.htm
    Un plan sérieux aurait organisé la disparition d’un tiers de la capacité nucléaire (21 GW / 63,1 GW) en dix ans. Cela fait 2,1 GW ou 2.100 MW par an, donc la fermeture de deux réacteurs nucléaires chaque année en moyenne.
    Plan qui aurait aussi organisé la mise en service d’éoliennes, de systèmes solaires, de centres de biomasse et biogaz … répartis de façon harmonieuse sur tout le territoire et en quantité suffisante pour produire l’électricité renouvelable devant remplacer le nucléaire.
    Pour cela, il faut des tarifs d’achat différentiés selon le potentiel (taux de charge) éolien et solaire des territoires, comme cela s’est fait dans le passé avec de coefficients départementaux pour le solaire.
    Car c’est une erreur d’avoir un tarif d’achat identique pour tout le pays, ce qui entraîne une concentration dans quelques régions, contraire au foisonnement nécessaire pour limiter les conséquences des variations météorologiques.

  2. De toute façon, le texte de loi d’origine et adopté par l’Assemblée nationale est suffisamment vague pour faire que rien ne change en réalité dans la part du nucléaire et celle des renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2025
    Voici l’explication : http://energeia.voila.net/nucle/ambiguite_nucleaire.htm
    Un plan sérieux aurait organisé la disparition d’un tiers de la capacité nucléaire (21 GW / 63,1 GW) en dix ans. Cela fait 2,1 GW ou 2.100 MW par an, donc la fermeture de deux réacteurs nucléaires chaque année en moyenne.
    Plan qui aurait aussi organisé la mise en service d’éoliennes, de systèmes solaires, de centres de biomasse et biogaz … répartis de façon harmonieuse sur tout le territoire et en quantité suffisante pour produire l’électricité renouvelable devant remplacer le nucléaire.
    Pour cela, il faut des tarifs d’achat différentiés selon le potentiel (taux de charge) éolien et solaire des territoires, comme cela s’est fait dans le passé avec de coefficients départementaux pour le solaire.
    Car c’est une erreur d’avoir un tarif d’achat identique pour tout le pays, ce qui entraîne une concentration dans quelques régions, contraire au foisonnement nécessaire pour limiter les conséquences des variations météorologiques.

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