Niko : Bonjour, que va-t-il se passer dans 5 ans ? Nous reviendrons au même point, personne ne va chercher d’alternative ?
Stéphane Horel (journaliste du MONDE) : Dans cinq ans se reposera à nouveau… la question d’un renouvellement de la licence du glyphosate. La recherche d’alternatives dépend tout à la fois de la volonté des agriculteurs, des gouvernements mais aussi des firmes. Le tout sous l’œil sans doute très attentif, voire méfiant, des consommateurs.
Emmanuel Macron, dans un tweet : « J’ai demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans 3 ans. »
Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture s’est dit « heureux » qu’un accord ait été trouvé : « Nous sommes partis de loin, nous étions sur une réautorisation à 10 ans. Nous avons réussi à force de dialogue, à force de discussion avec nos partenaires, à réduire de moitié la durée qui était prévue. Donc il faut utiliser ces cinq ans de manière positive. Il faut que ces cinq ans soient utiles à l’agriculture, et à notre environnement. »
Répartition du vote des Etats membres renouvelant le glyphosate pour cinq ans. POUR, 18 Etats membres, représentant 65,7 % de la population ; CONTRE, 9 Etats membres, représentant 32, 3 % de la population ; ABSTENTION, le Portugal, représentant 2 % de la population :
Le vote décisif de l’Allemagne : Si la proposition de la Commission européenne a été validée par une majorité qualifiée d’Etats membres ( 55 % des pays, représentant 65 % de la population), c’est notamment dû au revirement surprise de l’Allemagne, qui a voté pour le renouvellement de cinq ans, alors qu’elle s’était abstenue au début de novembre. Mais cette décision provoque des remous au sein du gouvernement allemand. La ministre de l’environnement allemande, Barbara Henricks, membre du Parti social-démocrate (SPD), a regretté le vote de son homologue de l’agriculture, qui appartient, lui, aux conservateurs de la CSU.
La FNSEA déplore que la France ait fait « bande à part » : « Nous actons ce compromis de cinq ans qui n’a été possible que grâce au pragmatisme d’un grand nombre d’Etats membres européens et nous déplorons que la France ne s’y soit pas ralliée et ait choisi de faire bande à part. »
Le glyphosate est une molécule issue de la chimie organique (chimie du carbone) et appartient au groupe des organophosphorés : ces molécules sont à la base des gaz neurotoxiques sarin , soman , tabun et Vx , un peu mon neveu , que ce produit est dangereux .
Il serait intéressant de voir comment on peut rendre cette molécule inopérante en vue de la dépollution de champs agricoles .
Action bactérienne ou action des fungi pour le dégrader ?
Dans son tweet Macron laisse entendre qu’une interdiction en France serait possible …
– » dès que des alternatives auront été trouvées… »
Une façon comme une autre de laisser faire, et de se foutre de notre gueule !
D’ailleurs Travers est heureux , Hulot de son côté est triste… et Jadot n’est pas content.
Mais qui sait, peut-être aussi que notre président, certes soucieux des intérêts de sa classe et de son monde, et en même temps… soucieux de l’environnement, et en même temps du sort des petits et des pauvres, qu’ils soient retraités, agriculteurs, chômeurs, en tous cas cons-ommateurs… bref, peut-être que Jupiter pense tout simplement que ces alternatives pourraient être de bonnes vieilles binettes.
Les bras pour les manier ne manquent pas, avec un peu d’imagination nous pouvons imaginer des « armées » de bineurs en train de désherber joyeusement, pas plus de 4 heures par jour…
Bref à ce moment là, il nous faut bien accepter qu’il nous faut un peu de temps. Ne serait-ce que pour fabriquer ces millions de binettes, recruter et former ces millions de bineurs.
Jean-Claude Bevillard, responsable des politiques agricoles de France Nature Environnement : « la sortie du glyphosate est un enjeu majeur de santé publique et de préservation de la nature. Les alternatives agronomiques existent : il s’agit de faire évoluer les modèles vers l’agroécologie. Il est hors de question de remplacer le glyphosate par une autre molécule dont la dangerosité sera prouvée dans 10 ans. Il n’y aura pas d’alternatives au glyphosate à système agricole constant. »