Ces dernières années, la Nations unies ont sans cesse revu à la hausse leur projection moyenne pour la population mondiale en 2100, l’estimation étant passée de 9,1 milliards à 11,2 milliards. La quasi-totalité de l’accroissement non prévu vient de l’Afrique. A l’échelle mondiale, une femme donne aujourd’hui naissance à 2,5 enfants en moyenne, soit moitié moins qu’au début des années 1950. Mais en Afrique, les femmes donnent naissance en moyenne à 4,7 enfants chacune.
Projection basse pour l’Afrique en 2100 : 3,0 milliards
Projection moyenne : 4,4 milliards (22 fois la population de 1950 !)
Projection haute : 6,1 milliards
Projection à fécondité constante : 16 milliards !
Ces chiffres doivent être analysé en ayant à l’esprit qu’il y avait environ 200 millions d’Africains en 1950 et 1,2 milliards en 2015. La taille des plus grandes villes du continent explosera en 2050. Lagos passera de 11 millions d’habitants en 2010 à 40 millions, Kinshasa de 8,4 millions à 31 millions. Si l’on se fonde sur les projections d actuelles, il y aura au milieu du siècle des centaines de bidonvilles regroupant chacun des centaines de milliers de personnes. Une compétition accrue pour la nourriture et les emplois risque d’engendrer des conflits dans toute la région. Déjà 37 % des jeunes adultes en Afrique subsaharienne déclarent vouloir émigrer vers un autre pays. Certains pays africains ont cependant réduit leur taux de fécondité.
En Tunisie Habib Bourguiba commença en 1957 à bouleverser le statut juridique des femmes en garantissant des droits civiques complets, dont le droit de vote et celui de ne pas porter le voile. L’école est devenue publique et gratuite pour les filles comme pour les garçons. Bourguiba a banni la polygamie, augmenté l’âge minimum du mariage et accordé aux femmes le droit de divorcer. Il a légalisé la contraception, puis a subventionné les avortements pour les femmes ayant de nombreux enfants. Au milieu des années 1960, des dispensaires mobiles de planning familial distribuaient des contraceptifs oraux dans tout le pays. Le taux de fécondité en Tunisie est tombé de 7 enfant par femme à 2 au milieu des années 2000 (bien qu’il ait légèrement augmenté depuis).
Pour en savoir plus, lire l’article de Robert Engelman (ancien président de l’Institut Worldwatch) dans le numéro d’avril 2016 de la revue « Pour la Science » : titre : 6 milliards d’Africains ?
La revanche de Malthus…
Ces chiffres sont tout simplement des réalités. Il est vraiment inconcevable que, sous prétexte qu’ils concernent l’Afrique, il soit quasiment interdit de les évoquer sans risquer d’être traité de xénophobe ou de raciste.
Pourtant, dans l’intérêt des africains en premier lieu, il serait temps de s’attaquer à cette explosion démographique qui va ruiner le continent, y détruire la nature et générer des mouvements de migrations absolument ingérables pour les pays de départs comme pour les pays d’arrivée. Notons aussi que ces migrations seront les premières causes ensuite de sentiments réellement xénophobes dans les pays d’immigrations comme le sont la majorité des nations européennes, cela commence d’ailleurs à être le cas.
Sur les migrations justement il est tout aussi incroyable que la question démographique ne soit pas considérée comme le cœur du sujet.
Elle intervient pourtant à deux niveaux, d’une part en augmentant de manière impressionnante le volume du réservoir migratoire, d’autre part en entretenant la pauvreté et donc en rajoutant une cause aux migrations. Bien souvent on oublie quand on évoque les raisons de ces migrations, qu’en amont il y en a une plus fondamentale à la base de toutes les autres : Le trop grand nombre d’hommes sur un territoire par rapport à ses capacités. Ce mécanisme a d’ailleurs été une constante toute au long de l’histoire de l’Homme sur la planète et c’est cela qui à conduit notre espèce à occuper la quasi totalité des territoires qui pouvaient l’être. Cependant aujourd’hui la Terre est saturée et l’on ne peut plus poursuivre le processus.
Quant aux mesures de bon sens prises par l’ancien président tunisien: oui, on a trop souvent tendance à les passer sous silence, pourtant c’est ce genre de mesures qui, si elles avaient été élargies à l’ensemble du continent, laisseraient aujourd’hui une situation bien meilleure.