Les dernières prévisions démographiques mondiales et quelques commentaires perspicaces sur lemonde.fr :
Pierre Barthélémy : L’incroyable explosion démographique que nous connaissons depuis quelques décennies – nous étions 2,5 milliards en 1950, nous sommes 7,2 milliards aujourd’hui – va-t-elle prendre fin bientôt ? Il n’existe que 30 % de chances pour que la population de la planète atteigne un plateau au cours de ce siècle. Selon les chercheurs, il y a 8 chances sur 10 pour qu’elle soit comprise entre 9,6 et 12,3 milliards d’humains en 2100, le milieu de cette fourchette s’approchant des 11 milliards. C‘est l’explosion de la population africaine qui va alimenter la croissance démographique de l’humanité à la fin du siècle. Actuellement d’un milliard d’habitants, elle s’inscrira très probablement (taux de confiance de 95 %) en 2100 dans une fourchette comprise entre 3,1 et 5,7 milliards d’habitants. Longtemps les démographes ont prévu que le taux de fécondité baisserait au même rythme que celui constaté en Asie et en Amérique latine depuis les années 1950, mais ce n’est pas ce qui advient dans la réalité.
Robert : Au moins ça a le mérite de montrer qu’en 2100, si les Asiatiques et les Indiens ont un niveau de vie équivalent à celui des Européens/Américains d’aujourd’hui, ce n’est pas 5°C supplémentaires sur la planète mais 10 ou 15…
John : il est intéressant de voir que l’intégralité de la croissance démographique est censée se produire en Afrique. Je ne vois pas comment l’Afrique peut supporter une population de 4 ou 5 milliards d’êtres humains. Donc il est peu probable qu’on atteindra de tels niveaux. La baisse de la natalité arrivera brutalement ou bien il y aura beaucoup de famines et de morts.
Pierre Barthélémy : Je précise que l’étude tient compte des données épidémiologiques sur la pandémie de sida, notamment en Afrique.
Yogi : Et ça fera combien de personnes à Lampedusa ?
Cdg : C’est vrai que nous sommes dans un dilemme terrible. Soit on doit laisser des humains mourir afin de ralentir l’explosion démographique, soit on les aide et ça nous fait tous basculer dans le précipice. En 1950 d’après le graphique de l’article, l’Afrique était aussi peuplée que l’Europe, en 2100 ça sera 5 fois plus… c est sûr que ça va pas bien se passer.
Eric Duminil : cette étude est en gros juste une prolongation des tendances passées. Elle oublie juste les 2 plus grands défis à venir : le changement climatique et le peak oil.
Kervennnic : La réalité est pourtant simple, et est analysée en quelques pages lumineuses dans un livre qui n’est pas traduit en français, la bible du néo-malthusien : « Too smart for our own good – the ecological predicament of humankind » de Craig Dillworth : L’évolution humaine n’est qu’un cercle vicieux entre expansion démographique et évolutions techniques pour exploiter de façon de plus en plus destructive notre environnement.
Max 069 : Un peu de bon sens, si on atteint 11 milliards, c’est qu’il y a de la nourriture pour 11 milliards. S’il n’y avait de la nourriture que pour 9 milliards, expliquez-moi comment on peut dépasser 9 milliards.
Gardy : On pourrait decroisser ! Nous occidentaux on consommerait de moins en moins pour permettre aux autres arrivants dans la vie de consommer un peu plus ! Ca s’arrêtera où, à un bol de riz pour chacun ? Croissez et multipliez a dit la bible, j’espère que Jésus reviendra pour assurer la multiplication des pains.
Thôt : Lutter contre le réchauffement, combattre les problèmes environnementaux, assurer un niveau de vie minimum à tout le monde… sans mettre en place de politiques de maîtrise de la démographie relève d’un non-sens absolu.
Pierre Barthélémy : Je me suis concentré sur l’aspect démographique des choses mais l’étude n’élude pas du tout ces aspect-là de la question. Elle dit explicitement ceci : « Une croissance rapide de la population dans les pays à haute fécondité peut créer une série de défis : environnementaux (réduction des ressources naturelles, pollution), économiques (chômage, bas salaires, pauvreté), sanitaires (importante mortalité chez les mères et les enfants), politiques (retards dans les investissements en matière de santé, d’éducation et d’infrastructures) et sociaux (troubles croissants et criminalité). »
Toto : C’est tout l’art de la politique actuelle : ne pas y penser. La dette augmente ? Mieux vaut ne pas y penser. Les ressources naturelles s’épuisent ? Mieux vaut ne pas y penser. L’intégrisme progresse à grands pas ? Mieux vaut ne pas y penser. Des migrants se noient par milliers en Méditerranée ? Mieux vaut ne pas y penser. On laisse se pratiquer la guerre des berceaux en Palestine pour que des centaines d’enfants servent de chair à canons ? Mieux vaut ne pas y penser. Et un beau jour, un solide retour de bâton nous force à y penser, et l’on se demande alors pourquoi on n’y a pas pensé… avant.
Tignous : Il serait temps de créer OMRN, l’Organisation Mondiale de Régulation des Naissances…
Anna : l’aide au développement en Afrique devrait aller en priorité aux programmes de stérilisation, après le deuxième ou troisième enfant par exemple.
Il est peu probable que nous atteignons ces chiffres de population humaine. Pour la simple et bonne raison que l’effondrement de notre système économique industriel va provoquer la mort de milliards de personnes. (Autorégulation) ? Si l’on veut être lucide, 2 milliards d’humains en 2100 ce serait déjà beaucoup (et on aurait de la chance). Le chiffre peut être encore plus bas. Mais je vous laisse lire ce très bon article…
http://paulracicot.blogspot.ca/2013/06/mais-vraiment-combien-durables-sommes.html
L’explosion démographique demain en Afrique fournira-t-elle la matière pour produire le Soleil vert d’après-demain?
C’est incroyable de penser que nous allons passer la barre des 10 milliards d’habitants sur Terre. Même si c’est effrayant, cela veut aussi dire que l’espérance de vie s’améliorera dans les pays et les zones les plus pauvres.