Djordje Kuzmanovic, membre de LFI : « La bonne conscience de gauche empêche de réfléchir concrètement à la façon de ralentir, voire d’assécher les flux migratoires. Plutôt que de répéter, naïvement, qu’il faut “accueillir tout le monde”, il s’agit d’aller à l’encontre des politiques ultralibérales. Lorsque vous êtes de gauche et que vous tenez sur l’immigration le même discours que le patronat, il y a quand même un problème. Ce que nous disons n’a rien de nouveau. C’est une analyse purement marxiste : le capital se constitue une armée de réserve. » Tous les adversaires de gauche de LFI − de Génération. s au Nouveau Parti anticapitaliste en passant par le PCF − condamnent les propos de cet ancien militant humanitaire. Jean-Luc Mélenchon précise : « Le point de vue que Kuzmanovic exprime sur l’immigration est strictement personnel. Il engage des polémiques qui ne sont pas les miennes. »*
Rob Harding, un écologiste décroissant : « Je m’inquiète de ce qui semble être un consensus naissant au sein du mouvement de décroissance en faveur d’une politique d' »ouverture des frontières » en matière de circulation des personnes. Cette position semble aller à l’encontre d’une relocalisation que le mouvement de décroissance préconise. De plus, l’ouverture des frontières ne semble pas tenir compte du fait que les pays développés sont déjà manifestement surpeuplés (c’est-à-dire qu’ils dépassent leur capacité de charge, comme l’indique l’analyse de l’empreinte écologique et d’autres mesures), et contribuent énormément à l’écocide ainsi qu’à la menace qui plane sur les réserves alimentaires du monde. Le principal problème de la position d’ouverture des frontières semble être la priorité accordée à la justice sociale à l’exclusion de l’éco-justice ; pourtant, il n’y a aucune possibilité de justice sociale sur une planète morte. Les sociétés doivent avant tout vivre dans des limites écologiques. Premièrement, si la décroissance estime que les choses qui comptent comme « croissance » (autoroutes, ponts, armées, barrages) sont mauvaises, alors pourquoi le mouvement de décroissance préconiserait-il l’immigration massive qui renforce la demande pour la croissance et ses infrastructures correspondantes ? Deuxièmement, lorsqu’il s’agit de promouvoir une transition vers un avenir écologiquement durable, il semble essentiel de limiter la taille des populations humaines locales ; nous avons besoin de plus petites empreintes de pas, mais nous avons aussi besoin de moins de pieds. La distribution spatiale et la densité des populations humaines sont des considérations clés de durabilité pour un monde » post-croissance « , mais certains décroissants semblent ignorer l’utilité marginale décroissante d‘une densité démographique toujours croissante.
Enfin, comme la croissance démographique à l’infini est impossible sur une planète ou une nation limitée, les rétroactions garantissent que la population ne croîtra pas indéfiniment. Ne peut-on considérer que l’opposition généralisée à la poursuite de l’immigration de masse est l’un de ces retours d’information ? Le malthusianisme nous enseigne que la croissance de la population sera de toute façon freinée par l’effondrement ; cependant, un tel effondrement causerait beaucoup de misère humaine ainsi que des dommages massifs aux écosystèmes. Par conséquent, je crois que tout le monde, y compris le mouvement de décroissance, devrait préconiser des limites à l’immigration comme une question de politique publique ; nous ne pouvons ignorer l’équation fondamentale I = PAT. »**
* LE MONDE du 14 septembre 2018, Mélenchon désavoue son porte-parole, et ses propos sur l’immigration
** https://mahb.stanford.edu/blog/response-giorgos-kallis-re-degrowth-movement-open-borders-migration/
« Ainsi pour certains qui aiment les idées simples et simplettes, un véritable écolo se doit d’être malthusien, dénataliste, anti-gauchistes, raciste etc. ad nauseam. L’écologie, elle aussi a bon dos ! Mais ça je crois l’avoir déjà dit. »
Le provocateur de service a encore frappé !
Bonjour D. Barthes
Il y a peut-être un malentendu, c’est possible… d’autant plus que je n’ai pas lu votre bouquin. Seulement vous ne pouvez pas nier que la pyramide de Ponzi revient souvent comme « argument » dans la bouche de ceux qui dénoncent le système des retraites par répartition. C’est uniquement ça que je faisais remarquer en préambule. Pour en avoir juste un petit aperçu : https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Système_de_Ponzi
Une pyramide (ou chaîne) de Ponzi est intentionnellement créée en vue d’arnaquer, de nuire à un max de pigeons. Exemple, Madoff. Nous ne pouvons donc pas employer ce terme ici. Sinon ça ne fait qu’en rajouter au Grand N’importe Quoi, à la novlangue, à la crétinisation des masses et tout ce que vous voudrez.
Le système de retraite a bien sûr besoin d’être réformé, ce qui ne veut pas dire que les réformes auxquelles je pense ont quelque chose à voir avec celles que l’on essaie de nous faire passer depuis des décennies. Plus que jamais, l’heure est à la décolonisation des imaginaires. Et quand je dis ça, je pense large.
Pour tout comprendre, voir la vidéo et le rapport de Geroges Turlin, déclin du monde industriel
http://unpetitanesurlaroute.ek.la/declin-du-monde-industriel-georges-turlin-a117909522
et
http://www.testadepibou.com/
(en bas à gauche il y a un lien Pdf pour lire le rapport vraiment détaillé de 60 pages en français
Michel C : Il y a certainement un malentendu concernant la Pyramide de Ponzi. votre critique de ce que j’écrivais dans Moins Nombreux plus Heureux, me semble curieuse.
Il ne s’agissait pas pour moi de critiquer un mécanisme de solidarité intergénérationnelle, il s’agissait de dénoncer un principe par lequel ce mécanisme de solidarité ne fonctionne que par la croissance continue, ce qui à terme est évidemment condamné.
Il s’agit bien d’une pyramide de Ponzi puisque dans ce type de mécanisme financier, ce sont les nouveaux arrivants, toujours plus nombreux, qui permettent à un système pourtant par nature intenable, de se maintenir un temps.
Un mécanisme de solidarité se maintenant à effectifs constants voir décroissants… je suis pour.
Certains utilisent souvent la pyramide de Ponzi pour dénoncer le système de solidarité (intergénérationnelle) qu’est notre système des retraites par répartition. Ici aussi, la fameuse pyramide de Ponzi a bon dos. La pyramide de Ponzi est une immonde arnaque, point barre.
Hélas aujourd’hui la novlangue a déjà fait ses ravages, et ça continue, toujours plus. Aujourd’hui la solidarité, l’humanisme, la gauche etc. non seulement ces mots sont devenus plus que vasouillards chez bon nombre de cons-ommateurs dits « citoyens », mais en plus ils sont devenus « beurk ! »
Ainsi pour certains qui aiment les idées simples et simplettes, un véritable écolo se doit d’être malthusien, dénataliste, anti-gauchistes, raciste etc. ad nauseam. L’écologie, elle aussi a bon dos ! Mais ça je crois l’avoir déjà dit.
Des décroissantistes de la sainte’ farce alliés aux idiots utiles mélenchonistes mais vrais gauchistes !
Mon scepticisme à l’ endroit du mouvement « la décroissance » s’ avère justifié et il semble que seuls les malthusiens puissent être qualifiés du mot pompeux d’ écologistes »
Par chance , les 2 commentateurs de l’ article semblent être des gens de bon sens et honnètes , eux au moins .
De tels gens existent sûrement au sein de EELV ou de la décroissance mais helas , ils sont minoritaires parmi les imposteurs de gooooche humaniste (lol)
Didier Barthès dans le livre « Moins nombreux, plus heureux » :
« Beaucoup de nos équilibres économiques, ceux des retraites ou des comptes publics par exemple, ne trouvent de solution que dans une perpétuelle fuite en avant. Ils sont structurellement déséquilibrés et le règlement de leur dette croissante ne peut s’envisager que dans le cadre d’une progression continue des ressources. La crainte de la stagnation qui terrifie les économistes n’est pas sans fondement ; il est simplement regrettable que le caractère vicieux de ce « cercle du toujours plus » ne soit pas plus largement compris et dénoncé. Si nous étions dans le domaine de la finance nous parlerions de cavalerie, et il s’agit bien d’ailleurs de cavalerie démographique. En effet, si pour se maintenir l’équilibre de la société nécessite que chaque génération soit plus nombreuse que la précédente, nous entrons dans un processus pervers et la catastrophe est inéluctable. Cette addiction à la croissance s’apparente au mécanisme désormais connu sous le terme de pyramide de Ponzi dont on sait combien il se termine mal. Dans un monde de 150 millions d’habitants tous les problèmes locaux et provisoires de surpopulation pouvaient se régler par l’émigration, c’est d’ailleurs ainsi que la Terre s’est couverte d’hommes. Sur une planète entièrement peuplée, ce mécanisme n’a plus de sens. »