Georges Canguilhem en 1973 : « L’écologie désigne actuellement un amalgame idéologique. Cela va de l’anti-capitalisme marxo-maoïste au nationalisme archaïsant, de la contestation hippie au régionalisme. On y même les retombées d’atome aux plantes médicinales, les boues rouges de Montedison aux vertus du cyclotourisme, la détestation des engrais chimiques à la pédagogie non directive. Le concept unificateur de ce mélange est sans doute celui du sauvage… »
Arne Naess en 1976 : « Une hypothèse répandue dans les cercles des pays industrialisés est que le dépassement de la crise environnementale est un problème technique, qu’il ne suppose aucun changement dans les consciences ou le système économique. Cette hypothèse est un des piliers de l’écologie superficielle. »
Daniel Cohn-Bendit en 1997 : « Le nucléaire est le bastion d’un certain type d’expertise française. L’idée que font passer les grands commis c’est qu’il s’agissait d’une énergie qui coûte peu et permet l’indépendance nationale. Personne au niveau de la gestion de l’État n’a pu dire : Attention qui paie le risque ? Est-ce qu’il y a une assurance ? »
Pascal Durand en 2012 : « Si Jaurès était vivant il serait écologiste. Il n’y a plus de solidarité et d’humanismes possibles sans la dimension écologique. La nouvelle fraternité du XXIe siècle n’est plus réservé aux seuls êtres humains, il faut y inclure le vivant et même pourquoi pas le minéral. »
José Bové en 2013 : « Je ne sais pas si cela à voir avec le fait que Nicole Bricq et Delphine Batho sont des femmes mais le fait qu’elles sont parties (en tant que ministres de l’écologie virées par le gouvernement Hollande) plus vite qu’un Arnaud Montebourg qui peut se permettre de dire tout ce qu’il veut y compris le pire. Le symbole est absolument dramatique… »
Benoît Lechat en 2014 : « L’écologie n’est pas du côté du ni-ni (ni droite, ni gauche) mais du côté et-et car elle tend vers la restructuration du champ politique autour de nouvelles tensions fécondes par rapport à de grandes questions de société. »
Michael Jacobs en 2015 : « Nous sommes près du point de bascule. De plus en plus d’entreprises ont compris qu’il existait des marchés énormes avec le risque climatique. C’est devenu un choix stratégique d’aller vers un développement plus responsable, alors qu’auparavant la motivation première était morale. »
Pascal Canfin en 2015 à propos du désinvestissement sur énergies fossiles : « C’est un enjeu éthique et une bonne affaire financière car ce qui est risqué à changé de camp : ce n’est plus investir dans la transition énergétique mais rester piégé avec 25 % de son portefeuille financier dans des énergies fossiles en crise. »
Nicolas Hulot en 2016 : « L’avenir dira si la COP21 est le début d’une extraordinaire ambition ou la fin d’une ultime mystification. »
Extraits du livre de Lucile Schmid, « La France résiste-t-elle à l’écologie ? »