L’homéopathie est-elle écolo ?

La question de l’homéopathie renvoie au type d’écologie que nous voulons. Un des fondements de la pensée écologiste est de remettre en cause la nature intrinsèque du lien entre progrès techno-scientifique et progrès humain. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de réalité objectivable ; les connaissances s’empilent, se recoupent, et forment un tissu sur lequel nous sommes censés appuyer nos raisonnements. Ces dernières décennies, des études toujours plus sophistiquées ont été menées, puis des meta-études. Le résultat est toujours le même : rien. L’homéopathie est un magnifique placebo, mais seulement un placebo. Beaucoup de médecines alternatives, à commencer par la phytothérapie, mais aussi la méditation ou même l’acupuncture, parviennent à démontrer une efficacité sur certaines situations. C’est loin d’être systématique, mais on observe des choses intéressantes. L’homéopathie, elle, est remarquable : elle ne parvient jamais à quoi que ce soit d’objectivable, même lorsque l’ordonnateur de l’étude en aurait très envie. Ce qu’une étude commandée par Boiron (et je vous épargne la dimension de conflit d’intérêt alors qu’il est littéralement à tomber à la renverse) a démontré, c’est uniquement que les médecins homéopathes sont, en moyenne, plus attentifs et mieux inspirés que leurs confrères. Les petites pilules de sucre n’y sont pour rien ; en tout cas, l’étude ne permet aucunement de le conclure.
Je suis le premier à penser qu’il est parfaitement légitime que chacun soit responsable de ses traitements. Prenons des tisanes de thym, faisons de la sophro, ou gobons des petites pilules vierges de tout contenu (c’est quand même ça le principe de l’homéopathie : la dilution est si grande que le principe dit actif est factuellement indétectable). Nous pouvons y trouver notre compte, c’est très bien – tant que cela ne remplace pas de véritables traitements (encore que pour le thym, ça marche vraiment pas mal ! ). Mais ce n’est pas la question qui est posée ici. La question, c’est de savoir si la prise des petites pilules doit être financée par de l’argent public. Et la réponse est claire : non, puisque cela n’a aucun effet démontrable. Ou alors, il faut tout rembourser : le bouquet de thym, la séance de méditation, mais aussi la confesse, la séance de marabout, le gri-gri, les baskets pour aller courir, et le billet (de train !) de mes prochaines vacances (qui me feront du bien, si si, je vous assure).
Donc de grâce : si nous ne pouvons nous mettre d’accord sur le sujet, sachons garder un silence poli sur le fond et intéressons-nous plutôt au reclassement des employés de Boiron. Et continuons à demander davantage de science sur les sujets de l’écologie comme les pollutions atmosphériques ou chimiques, les faibles doses, l’impact des régimes alimentaires, les champs électro-magnétiques, etc. Quitte à ce que les résultats ne valident pas toujours notre intuition.
Laurent

7 réflexions sur “L’homéopathie est-elle écolo ?”

  1. Macron a tranché. Bénéficiant jusqu’ici d’un remboursement à 30 % par la Sécurité sociale, les médicaments homéopathiques vont graduellement être déremboursés. Le déremboursement se fera en deux ans. D’un taux de 30 % actuellement, le remboursement passerait à 15 % dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2020 adopté cet automne, puis à 0 % dans le PLFSS 2021 adopté à l’automne 2020. L’idée est que l’homéopathie soit entièrement déremboursée le 1er janvier 2021.

  2. Je suis globlement d’accord avec Laurent, « Ou alors, il faut tout rembourser : le bouquet de thym, la séance de méditation, mais aussi la confesse, la séance de marabout, le gri-gri, les baskets pour aller courir, et le billet (de train !) de mes prochaines vacances (qui me feront du bien, si si, je vous assure).  » Et bien sûr on pourrait en rajouter des pages et des pages de tout ce qui fait du bien et qui devrait être remboursé par la Sécu, je ne citerais que Sénèque et « le journal de la joie de vivre  » (la Décroissance).
    Maintenant le déremboursement de l’homéopathie n’est qu’une farce, un truc pour nous amuser alors que la collectivité finance des tas de véritables saloperies et engraisse des tas de gros industriels et de gros actionnaires. (En 2017 le remboursement de l’homéopathie a représenté 130 millions d’euros sur un total de 20 milliards pour l’ensemble des médicaments remboursés.)

  3. De toute façons, même les repas Vegan, végétariens et végétaliens ne sont pas écolos, puisque l’essentiel de l’alimentation ainsi que des compléments alimentaires proviennent des 4 coins du globe. Si on nous bassine en Europe avec les repas Vegan, ce n’est pas par écologie mais c’est juste parce que des lobbys veulent écouler leurs stocks de marchandises chez nous ! Exemple le SOJA, ben il provient essentiellement des USA qui est le premier producteur et exportateur mondial. Quant aux steaks végétariens, ça permet de faire plus de marge et de bénéfices pour vendre des steaks que ceux qui proviennent des animaux, mais au final ils ne sont pas aussi nutritifs que ça… Donc tout ça, c’est bidon ! La mode Vegan c’est juste pour nous vendre aussi des compléments alimentaires sous forme de gélules. Alors halte au sketch !

    1. Bga 80, ne confonde pas les gélules vegan et les pilules homéo !
      Votre tendance à ne pas approfondir l’article que normalement vous devriez commenter est inappropriée, hors sujet.
      Toute contribution que nous estimerons contraire à la bonne tenue du débat ne sera plus validée.
      Si vous voulez exprimer vos propres idées, il vous suffit de créer votre blog personnel…

  4. OK, laissons l’homéopathie, le burquini dans les piscines, la GPA et autres sujets similaires, aux idées personnelles de chacun…
    Toutes ces questions n’apporteront pas de réponse aux enjeux essentiels de l’équilibre du monde sur le plan de la biodiversité, du climat, de la malnutrition, de la démographie galopante, des déchets, du nucléaire, et j’en passe…

  5. Didier Barthès

    Absolument ! La question est fort bien posée ici, chacun est libre mais il n’y a nulle raison d’imposer à la population de cotiser pour des systèmes de soins dans lesquels on ne retrouve pas trace de molécules actives. Que les frais liés à ces posologies soient supportées par ceux qui les utilisent (d’autant que des pastilles sucrées ne doivent pas revenir bien cher).

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