Limiter les naissances, plutôt choisir sa mort

Un jeune auditeur : « Plutôt que de limiter les naissances, supprimons les soins médicaux dès l’âge de 80 ans. » Un autre encore plus jeune : « Pour ne plus être trop nombreux, changeons de société : 20 ans pour étudier, 20 ans pour travailler, 20 ans de retraite pour profiter de la vie et dès l ‘âge de 60 ans, euthanasie obligatoire. » C’était à la fin des années 1980 deux interventions lors d’une émission radio « Faut-il limiter les naissances ? ». Quarante ans plus tard, on se pose toujours en France la question de choisir sa mort. Le débat est à la fois public et parlementaire.

1) Éditorial du « MONDE le 7 avril 2021 : Récurrente, douloureuse, mais fondamentale et rebelle à tout manichéisme, la question de la fin de vie revient à l’ordre du jour… Selon plusieurs sondages, une large majorité de Français, y compris les catholiques pratiquants, souhaite une évolution de la loi… De leur côté, les adversaires du texte insistent sur les progrès en matière de soins palliatifs… Mais c’est un fait , la mort est un événement sur lequel les individus souhaitent de plus en plus exercer leur liberté…

Réactions à cet éditorial sur lemonde.fr :

Michèle de Dordogne : Il faut faire comprendre une chose importante aux soignants : Lorsqu’ ils mettent quelqu’un sous sédation profonde terminale (ce qui est légal mais que beaucoup refusent encore) ou qu’ils pratiquent une euthanasie active, ce n’est pas eux qui tuent le malade mais leur maladie : ils ne font que mettre fin à des douleurs et qu’aider le passage, un acte de charité, un acte de soignants responsables jusqu’ au bout.

Pascale C. : Comme le disent les gens bien, pourquoi l’euthanasie alors qu’on peut très bien se jeter d’un pont ? Et pourquoi mourir sans souffrances inutiles quand on peut avoir une mort bien douloureuse, bien lente et bien atroce ? Pourquoi ne pas profiter pleinement des plaisirs de l’Alzheimer, surtout en phase terminale ?… Tout cela me paraît bête à pleurer. Je désire pouvoir mettre fin à ma vie d’une manière indolore et parce que c’est mon choix : en un mot, même si ce mot est discuté, dignement, et sans être infantilisée par une bande de bigots et de cagots qui s’arrogeraient jusqu’à mon dernier instant le droit de dire le bien à ma place.

joelle Koenig : Peut être certaines personnes qui ont mon âge, nées après la 2eme Guerre Mondiale, se rappellent-elles avoir appris à L’Ecole Publique cette fable de Lafontaine: «  » »le Laboureur et ses enfants » »: Le laboureur sentant sa mort prochaine fit venir ses enfants, leur parla sans témoins : Travaillez prenez de la peine…. et surtout la morale : JE VOUDRAIS QU’A CET AGE ON SORTÎT DE LA VIE AINSI QUE D’UN BANQUET ET QU’ ON FÎT SON PAQUET CAR DE COMBIEN PEUT ON RETARDER LE VOYAGE?

Dominique : Beaucoup de bruit pour pas grand chose. Cette proposition de loi « donnant le droit à une fin de vie libre et choisie » ne vise en fait que les personnes « en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable (…) lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable », ce qui restreint considérablement son champ d’application. La seule véritable avancée serait une loi autorisant explicitement le suicide assisté ou l’assistance au suicide (« fin de vie » = hypocrisie pour ne pas employer le mot « suicide ») pour tout individu en pleine possession de ses facultés. Aujourd’hui, une personne qui décide de ne plus vivre, et c’est son droit le plus strict même si elle ne souffre d’aucune affection grave ou bénigne, n’a le choix qu’entre des moyens violents (arme à feu, pendaison, poison, etc.). C’est cela qui est scandaleux, ainsi que le fait que certains s’arrogent le droit d’obliger quelqu’un à vivre alors qu’il n’en a pas envie.

Sam D : Juste pour rappeler que tout le monde a droit à mettre fin à sa vie sans que cela passe forcément par la médecine (c’est d’ailleurs un peu le même problème que pour beaucoup de procréations médicalement assistées). Ce sont souvent les mêmes qui hurlent à la dictature des blouses blanches et font appel à la médecine pour des choses qui n’en relèvent pas forcément…

Claustaire : Sam, vous pouvez effectivement repeindre votre salon pour vos héritiers en recourant au fusil de chasse.

I.H : On pourrait commencer par une campagne promouvant la rédaction des directives anticipées. Qui ne concernent pas que le quatrième âge. Il y a 6 ans j’étais la seule et première patiente de mon généraliste à l’avoir demandé. Cela avait pris beaucoup de temps, je crois que depuis des formulaires ont été mis à la disposition des médecins pour en faciliter la compréhension et la rédaction.

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