L’intelligence artificielle, solution ou problème ? Selon certains, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre les problèmes majeurs de notre existence, confrontée au risque d’effondrement climatique et environnemental – et que c’est même sans doute la seule façon de s’en tirer quand nos propres cerveaux simplement humains ne sont plus capables de résoudre la terrible contradiction entre le sauvetage de notre vie individuelle et la sauvegarde du bien commun. Voici d’abord une courte recension d’Algocratie, d’Hugues Bersini (dont nous tirerons les ultimes conséquences.
Lire, Vivement un ordinateur à la place des présidents
Antoine Reverchon : oui, pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »
Le point de vue des futurologues
10 mars 2016, les jeux sont faits. Lee Sedol perd les deux premières manches d’affilées au Jeu de go. L’intelligence artificielle avec son logiciel Alphago écrase le numéro 3 au classement mondial. Le champion du monde Garry Kasparvo avait connu la même mésaventure au jeu d’échecs contre le superordinateur Deep Blue en 1997. C’est « le baroud d’honneur du cerveau » face à des ordinateurs qui excellent dans les calculs parfaits. Rien ne semble entraver la marche triomphale de la machine.
Alors, l’intelligence artificielle au pouvoir ? Les cerveaux humains n’excellent pas dans les choix politique à court terme, à plus forte raison dans les planifications à long terme. Il suffit de voir la progression du démagogue Donald Trump, l’incapacité des élites qui gouvernent le monde à enrayer le réchauffement climatique et la guerre en Ukraine voulue par le seul Poutine.
Le programme développé par Google DeepMind s’était nourri de 30 millions de mouvements de joueurs professionnels et avait joué contre lui-même pour apprendre de sa propre expérience et trouver le meilleur coup ; information totale et capacité de décision optimale. ll n’est donc pas impossible qu’un logiciel au niveau politique résolve les problèmes généraux du monde réel. Les paramètres sont connus et bien analysés par moult études scientifiques, reste à prendre la décision en la confiant à un ordinateur dans un système démocratique bloqué !
Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines.
C’est donc le candidat idéal pour le poste à responsabilités illimitées que représenterait une présidence transnationale. Cet ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000 par exemple, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes. Le système d’algorithme, n’étant lié à aucun parti, basera ses décisions sur la réalité, et non sur des idéologies. Avec HAL on n’aurait pas attendu 27 années de parlottes diplomatiques (les COP) pour imposer la disparition des voitures individuelles, interdire le tourisme en avion et décréter l’obligation d’un seul enfant par femme. Grâce à la Fondation Gates, nous assistons aujourd’hui à de grandes découvertes technologiques telle que la sélection de nouvelles semences résistantes au climat. HAL trouverait cette idée parfaite, il décidera de sélectionner uniquement les humains vraiment utiles et nécessaires…
On peut toujours s’insurger : « L’humain c’est autre chose que la décision rationnelle ! Si l’on se base sur la décision rationnelle on applique sans sourciller l’eugénisme, on ne laisse pas naître les enfants à potentiel moyen ou médiocre et encore moins les handicapés, on euthanasie les personnes dès que leurs performances baissent ! »
Un autre peut rétorquer : « Ah ??? Mes parents avaient demandé à la sage-femme de faire le nécessaire en cas de « problème » lors de ma naissance et je les en remercie ».
ChatGPT face à ce scénario : « une bombe atomique est sur le point d’exploser et de faire des millions de victimes… La seule façon de la désamorcer est de prononcer un juron raciste ». L’Intelligence Artificielle répond : « Le risque de perpétuer les discriminations doit être évité en priorité. »(Le Figaro, 25/02)
Moralité : finir vitrifié n’est pas bien grave puisque les programmeurs meurent la conscience tranquille.
Le début je comprends. Ce ne sont pas les malades qui manquent, et même parmi ceux qui disposent de la Bombe. Après ça ressemble tellement à du grand n’importe quoi, qu’évidemment je ne comprends pas.
Moralité : Pour dire si cette blague est de bon ou de mauvais goût, il faudrait déjà la comprendre. Et pour ça, il faudrait déjà lire cet article du Figaro.
Ou alors demander à ChatGPT.
Quand j’entrevois l’incommensurable complexité des choses, et du monde, tout ça noyé dans cette incroyable Confusion, entretenue par les meRdias et les réseaux, à quoi s’ajoute l’énorme fatigue, propre à notre époque, elle-même amplifiée par le temps, après lequel nous courrons, comme des fous (le temps c’est de l’argent), le Business (as usual) et j’en passe… quand je vois tout ça je me dis que nous sommes arrivés à un stade, où PERSONNE, même pas nos plus hautes élites, grands intellectuels, philosophes etc. (le tout avec ou sans « ») n’est capable de lier tout ça afin d’évaluer les conséquences (bénéfiques ou néfastes) de ceci ou cela.
Alors si nous ne voulons surtout rien changer… et continuer comme ça, en attendant… au stade où nous en sommes il ne nous reste plus qu’à déléguer tout ça aux machines.
( à suivre )
Vu que la notre est en berne (ON dit même qu’elle régresse), et de la collective n’en parlons pas, il n’y a donc plus que l’ IA qui soit capable de nous trouver LA Solution.
De nous révéler le Grand Yaka !
Sauf que, c’est même pas dit. Pas garanti. Pour dire à quel point nous sommes mal.
– « Alors, doit-on interdire l’IA ? »
– « L’intelligence artificielle, solution ou problème ? »
– « Réguler L’immigration, Est-Ce Du Racisme ? »
– etc. etc. etc.
Le mieux c’est de demander tout ça à ChatGPT. Misère misère !