La loi bioéthique a été adoptée le 29 juin 2021. On se focalise médiatiquement sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires ou en couple lesbien. Pourtant nombreux sont les parlementaires à défendre l’idée que l’ouverture de la PMA pour toutes n’aurait pas dû figurer dans un texte de bioéthique. Des professeurs de philosophie élargissent le débat, la bioéthique devrait chercher à définir ses limites :
« Qui, même au sein des médias, sait réellement ce qui se prépare à travers les évolutions nombreuses que ce texte autorise : Chimères homme-animal, embryons transgéniques, ciseaux génétiques Crispr-Cas9, « bébés-médicaments », autoconservation des ovocytes sans motif médical, gamètes artificiels… La France consent d’avance à toutes les mutations que la science permettra et renonce ainsi au principe même de la responsabilité politique, qui est de décider de la règle commune… Derrière la mise en scène du « progressisme » en marche, la logique du marché gagne des pans entiers de la vie humaine… Toute nouveauté n’est pas nécessairement bonne en soi… Étrange paradoxe que cette tendance à déréguler les expérimentations menées sur l’homme, au moment où nous réapprenons envers l’environnement le sens de la mesure, la nécessité d’une autolimitation, l’obligation d’anticiper les conséquences des mutations que nous imposons à des équilibres vulnérables et nécessaires à la vie… La prise de conscience écologique a consisté à découvrir que l’étendue inédite de notre capacité technique, loin de nous rendre maîtres de notre destin, nous oblige aujourd’hui à un immense effort pour reprendre le pouvoir sur notre propre pouvoir… Tenons-nous à ce point à faire du corps humain le prochain objet de notre démesure technique, et reproduire sur lui des erreurs déjà commises contre la nature ? N’avons-nous vraiment rien appris ? »
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
13 février 2011, la bioéthique contre les lois de la nature
extraits : Où s’arrêtent les lois de la Nature et où commence celle des humains ? Pour les humains contemporains, cela paraît évident. La nature leur est soumise et ils peuvent tout faire sans contrainte externe ; tout se joue dans les délibérations sociales. Ainsi la fécondation in vitro est-elle passée dans les mœurs…..
27 septembre 2019, Les limites de la loi « bioéthique »
extraits : L’illusion en matière d’éthique est qu’une solution « juste » pourrait résulter du déballage non dosé des intérêts, des convictions, des impressions, et des espoirs. Le consensus est impossible car chacun aura ses raisons d’avoir raison contre tous les autres. Il faudrait donc prendre la question éthique autrement. : où sont les limites, limite de l’intervention de l’État sur nos vies, limite de l’utilisation des techniques, limite aux intérêts économiques et financiers ? …..
Comités de bioéthique et chartes écologiques, c’est kif-kif bourricot. Les comités d’éthique c’est comme ces chartes de bonne conduite, tout ça ne sert qu’à faire joli, à faire bien, à se donner un air propre. Et éventuellement à se faire croire qu’on va dans le bons sens, en tous cas qu’on ne fait pas n’importe quoi. C’est c’là oui !
En effet, la bioéthique devrait elle aussi chercher à définir ses limites. Au lieu de ça elle cherche à ne pas être à la traîne, à être dans l’air du temps. Et petit à petit ce qui hier était jugé inacceptable, inadmissible etc. est accepté. Faut comprendre aussi, derrière ça pousse. Aujourd’hui on dit non à la création d’embryons humains transgéniques, ou de chimères. Mais pour peu qu’il y ait de la demande, à quoi l’Offre devra bien sûr répondre… à moins que ce ne soit l’inverse… bref, on verra bien ce qu’il en sera demain.
Cette fuite en avant technologique, cette déconnexion d’avec les lois de la nature qui ont fait preuve de leur efficacité depuis des centaines de millions d’années est une folie. Elle nous rendra toujours plus dépendants, toujours plus fragiles en réalité
Ce qui est extraordinaire, c’est que c’est au nom de lois dites « bioéthiques » qu’on autorise tout (au motif supposé d’encadrer) au mépris justement de toute éthique et de tout respects, de toute précaution aussi.
Ce sera l’un des rares avantages du futur effondrement de nos sociétés industrielles : éradiquer toutes ces dérives.