Pour savoir si Emmanuel Macron est un « Champion de la Terre », les Décodeurs du MONDE ont établi un bilan écologique globalement négatif : « Objectifs climatiques : une trajectoire inquiétante… Energie, confiance renouvelée au nucléaire… Doute sur le chiffre de 500 000 rénovations énergétique des bâtiments annuelles promises par le gouvernement… Refus d’entreprendre une action ambitieuse contre l’huile de palme… Glyphosate, qui a gagné un sursis jusqu’au moins 2020… Aval à une réglementation européenne plutôt laxiste sur les perturbateurs endocriniens… Quasi-suppression des aides au maintien en bio… Peu de progrès sur la biodiversité et la condition animale… Soutien affiché à plusieurs grands projets d’infrastructures… Des gâteries pour le lobby des chasseurs… Des mesures sur les déchets remis à plus tard… Allégement de la fiscalité écologique sur les carburants… Etc.*
Notre société croissanciste est tellement formatée par le soutien à la sphère socio-économique contre les réalités biophysiques que Macron a révélé son impuissance. Voici par exemple ce qu’il faudrait supprimer, toutes les subventions directes et indirectes aux énergies fossiles. Il faut en finir avec des exonérations fiscales bénéficiant à certaines énergies (diesel) et certains secteurs (gazole poids lourds, kérosène, gazole non routier, taxis, etc.), qui ont coûté 7,8 milliards en 2017. Des structures dépendant de l’État investissent par ailleurs dans des projets d’énergies fossiles, comme EDF (détenue à plus de 80 % par l’État, elle investit 1 milliard par an dans les fossiles), l’Agence française de développement ou BPI Assurance Export (garanties publiques à l’exportation). La France soutient aussi des projets similaires dans le cadre des banques européennes d’investissement (BEI et BERD).
La France s’est engagée à réduire à néant son soutien aux fossiles à l’horizon 2020-2025 mais réduction ( de 0,1 %?, de 1 % ?, de 10 % ?) ne veut pas dire suppression ! De toute façon nous savons de source sûre qu’un engagement politique ne vaut strictement rien !
Pour en savoir plus, il suffit de lire le livre de Michel Sourrouille, « la brûlure du pouvoir » (sortie en librairie le 4 octobre 2018), qui avait prévu la démission de Nicolas Hulot et qui montrait très précisément qu’au 28 août 2018 la politique de Macron était déjà aux mains des lobbies agro-économiques.
* LE MONDE du 11 janvier 2019, Macron et l’écologie : après 18 mois de pouvoir, un inventaire pas très vert
A quoi bon faire le bilan écologique de Macron ? Seuls les naïfs ont pu croire que Macron se souciait réellement de la planète. Alors je comprends que certains soient amers. Même cette taxe sur les carburants (qui a met le feu aux poudres) était un trompe-couillons.
https://www.liberation.fr/checknews/2018/12/26/les-macronleaks-revelent-ils-que-la-taxe-carbone-visait-a-financer-des-baisses-de-cotisations-patron_1699804
Le problème de Macron c’est la haine qu’il suscite. Certes il l’a cherché, mais la haine est un stade bien plus dangereux que la simple colère. Macron devrait disparaître, seulement ce n’est pas si simple que ça.
http://www.slate.fr/story/172074/actualite-colere-gilets-jaunes-analyse-philosophe-ecrivain-populismes-reseaux-sociaux