Par sa nature une femme est faite pour enfanter, par sa culture cela devient très compliqué. La société fabrique la féminité comme vouée à la maternité comme on fabrique d’ailleurs une masculinité liée à la virilité. La vocation d’une femme ne se résume pas à devenir mère. Notons que si les femmes avaient vraiment la possibilité d’éviter la grossesse grâce à un planning familial bien accepté et financé, cela suffirait à réduire de 40 % l’accroissement de la population mondiale. En effet on dénombre approximativement plus de 30 millions de naissances non désirées sur la planète pour 80 millions de personnes en plus chaque année. Bien entendu les résultats divergent selon les sources. 45 % des grossesses dans le monde sont non désirées si on en croit wikipedia. Selon l’OMS, c’est une naissance sur quatre.
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Christine Rousseau : « Il est un sujet où la parole des femmes demeure encore empêchée par la culpabilité. « Tabou ultime », selon Stéphanie Thomas, le regret d’être mère « relève de l’indicible et de l’inavouable dans une société où ce sentiment va à l’encontre des fondements de la société humaine ». Cette journaliste donne la parole à dix femmes marquée par des mères défaillantes, toxiques, la violence ou l’inceste . Leur maternité est vécue comme une perte d’identité, de liberté, une forme de « dépossession de soi ». Mais toutes disent « aimer » leur fils ou filles et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’occuper d’eux. »
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Orna Donath : J’ai interviewé des femmes qui avait “tout” mais qui ont quand même regretté leur maternité. Tant que les femmes qui refusent la maternité continueront à être traitées comme des égoïstes, «des fausses femmes», cette décision ne sera jamais prise dans un contexte éclairé et consenti. Nous vivons dans un monde où on considère que donner la vie est le but existentiel de chaque femme. La maternité n’est pas un royaume sacré mais une relation subjective, vécue différemment selon les mères, qui peut apporter de la joie, de l’amour mais aussi de la haine, de la jalousie et du regret. En revanche, les hommes sont moins contraints à la paternité, ce n’est pas considéré comme une preuve de masculinité. Certains médias ont mal interprété mes intentions. Je ne suis pas contre la maternité ou les enfants quand ils sont voulus.N’oublions pas aussi que pour certains parents, ne pas regretter leur enfant ne les empêchent pas de les maltraiter.
En conclusion, Aimer les enfants, c’est ne pas en avoir. Étonnant non ?
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– « Tant que les femmes qui refusent la maternité continueront à être traitées comme des égoïstes, folles, «des fausses femmes», cette décision ne sera jamais prise dans un contexte éclairé et consenti.» ( Orna Donath )
Et tant que les gens qui refusent la Vaccination continueront à être traitées comme des égoïstes, des fous, des «mauvais citoyens»… cette décision ne sera jamais prise dans un contexte éclairé et consenti. On peut bien sûr paraphraser sur d’autres sujets. Dans ce monde où les pressions n’ont jamais été aussi fortes, je me demande d’ailleurs ce que veut dire aujourd’hui «un contexte éclairé et consenti».
Orna Donath dit aussi que la maternité «est de moins en moins idéalisée, mais elle continue d’être perçue comme la raison d’être d’une femme.»
Qu’elle ne soit pas la seule raison d’être d’une femme, pour moi c’est évident. Mais il n’empêche que, comme dit Biosphère, «par sa nature une femme est faite pour enfanter».
Alors je me dis qu’il ne faudrait quand même pas que ce genre de tendance, si elle venait à se développer, nous conduise vers Le Meilleur des mondes d’Huxley.
Puisqu’il n’y aurait plus de mères ni de pères, dans ce monde là ce «mal de mères» n’aurait aucune raison d’être. Le (sur)nombre lui aussi serait impensable. Ainsi que tout un tas de problèmes, réels ou imaginaires, qui nous pourrissent aujourd’hui la vie.
– « 45 % des grossesses dans le monde sont non désirées si on en croit wikipedia. Selon l’OMS, c’est une naissance sur quatre.»
Disons alors que c’est 1 grossesse sur 3 n’est pas désirée, ce qui est possible. Est-ce trop ou pas assez, je n’en sais rien. Plusieurs raisons peuvent alors être évoquées. En dehors du viol, et de l’inconscience, ce peut être l’idée que ce n’est pas le bon moment, que c’est trop tôt, ou trop tard. Ou encore que le compte est bon, qu’un enfant de plus c’est trop, surtout à notre époque etc.
La contraception est justement là pour éviter les grossesses non désirés. Donc les enfants non désirés. Parce qu’un coït pas forcément, mais rappelons qu’une grossesse finit généralement par produire un enfant. Parfois deux, voire plus. Maintenant il peut arriver que la contraception échoue, et là il y a encore l’IVG. Quand elle est accessible et possible évidemment.
Quoi qu’il en soit, un enfant non désiré («arrivé par accident» comme on dit) peut très bien par la suite être accepté et aimé. Autant et même plus qu’un enfant désiré.
Et apporter beaucoup de bonheur et de joie et certainement pas le moindre regret.
Et heureusement !
Mais voilà maintenant qu’un enfant désiré, voire programmé, peut aussi apporter beaucoup de tristesse et de regret. C’est vrai que c’est difficile à comprendre, mais on peut toujours essayer. En attendant, je ne vois pas trop comment, avec quels mots, les parents vont pouvoir dire à leurs enfants qu’ils regrettent de les avoir mis au monde.
Parce que pour moi cela vaut pour la mère autant que pour le père.
Cet article, ce sujet, ne fait que révéler un grave problème, celui du mal de vivre.
Pour moi, ce «mal des mères» est une forme parmi beaucoup d’autres du mal de vivre.
Ce «mal des mères» pourrit la vie de ces femmes, frappées par la culpabilité et le regret. C’est terrible la culpabilité. Et les regrets je vous dis pas. En attendant, mieux vaut ne pas en avoir, c’est sûr ! La culpabilité est un sentiment, le regret une émotion, les deux sont considérés comme négatifs, dans le sens où ils perturbent l’équilibre vital, causant ainsi un stress, une douleur, ce n’est là qu’une affaire de biologie. D’une manière générale une émotion n’est que passagère alors qu’un sentiment s’installe dans la durée, en tous cas ça se passe dans la tête. Nous sommes donc, et bien sûr pas seulement ces femmes là, malades de la tête.
Ce mal de vivre est probablement propre à notre époque, en tous cas il en dit long sur notre état de déliquescence. Tenez, Moi, par exemple, en voyant la dernière de chez Citron voilà que je regrette d’avoir acheté la Pigeot. Seulement maintenant je suis coincé, à cause du crédit. Du coup je n’en dors plus la nuit. En plus je voudrais aller à Ibiza, seulement il y a le chien. Je regrette de l’avoir pris celui-là aussi. C’est vrai qu’il était mimi tout petit, maintenant il est vieux et il pue. Ma femme et les gosses n’en parlons même pas. En attendant, ah ce que je regrette ! Oh mon dieu ce que je suis malheureux, misère misère !
Et pour tout c’est comme ça, nous voulons tout, et son contraire. Tout et n’importe quoi, une chose et puis une autre, et encore une autre, et tant qu’à bien faire le tout et le Top et en même temps. Et en même temps, nous voulons tout contrôler, tout programmer, être les maîtres de tout, et de n’importe quoi. Nous refusons absolument l’aléatoire, le hasard, nous ne croyons plus à rien, ou alors en n’importe quoi, etc. etc. Pas de doute, nous sommes gravement malades.