La fille succède au père, leMonde s’interroge sur les ressorts du Front national nouveau : « En matière d’écologie, Mme Le Pen va loin, puisque la décroissance et la dénonciation de la logique consumériste ont fait leur apparition, tout comme le thème de la relocalisation, rapprochement des lieux de production et de consommation. » Sur le site FN, on en connaît un peu plus. Pour l’extrême droite, l’environnement est une préoccupation conservatrice, donc de droite. Pour Jean-Marie Le Pen, « La défense d’une harmonie entre la nature et l’activité humaine, ce que l’on nomme aujourd’hui l’écologie, fut le thème de la première publication du Front National en 1974 ». Par nature, le FN veut donc sauvegarder le patrimoine de la France qui s’incarne dans un peuple et dans une civilisation, mais aussi dans un terroir, avec ses paysages, sa faune et sa flore. Concernant les problèmes globaux de la planète, le nationaliste FN pense pourtant que des accords internationaux s’imposent dans le cas de la protection des océans et de l’atmosphère. De même « les oiseaux migrateurs, les poissons et cétacés dans les océans ne connaissent pas les frontières et une action internationale s’impose. » Car le FN aime la nature et les animaux : « La défense de l’environnement exige le respect des paysages, des animaux qu’ils soient de compagnie, de travail ou de boucherie, le respect des dons de la nature que sont l’air, l’eau, le ciel, la terre ou la mer. » Le FN va même jusqu’à affirmer que le respect de la vie est le fondement de son programme : « La manière dont un peuple traite les animaux, y compris ceux qui le nourrissent, est révélateur de son état de conscience morale. »
Mais, parce que l’écologie est transversale, le FN refuse la création de tout nouvel impôt écologique : « la véritable approche écologique doit consister à affecter à la défense de l’environnement une part du produit fiscal provenant de toutes les taxes existantes.e Et le FN récuse toute gouvernance écologiste mondiale. Si le FN prône le retour à une agriculture « traditionnelle », il se garde bien de prendre partie sur le bio. Le FN veut réduire progressivement les consommations d’énergie fossile. Mais pas question de simplicité volontaire ou même de taxe carbone, il s’agit de parier sur les améliorations techniques (isolation, moteur sobre, nouvelles énergies…). De toute façon le FN reste nucléocrate : « La France fait déjà partie des bons élèves en matière de CO2 grâce à l’énergie nucléaire notamment (85% de notre électricité). »
Enfin la relocalisation reste nationaliste, le FN nie toute autre communauté de base. Ainsi Louis Aliot, compagnon et tête pensante de Marine Le Pen, se dit en bisbille avec les Identitaires : « Les Bretons ils sont bien gentils mais la Bretagne sans la France, c’est plus la Bretagne quoi qu’ils puissent en dire. La Catalogne, le Pays Basque… ce sont des particularismes qui ne peuvent pas remettre en cause l’unité de la France. La France, ce n’est pas un puzzle, c’est un creuset. »
* leMonde du 18 janvier 2011, Faut-il avoir peur de Marine Le Pen ?
Si l’on fait abstraction du personnage, son bilan économico-politique n’est pas stupide : http://ripoublik.com/2011/01/marine-chez-jovanovic-pour-defendre-le-programme-socio-economique-du-fn-face-aux-banksters/