Dérèglement climatique, épuisement des ressources, des espèces et de la biodiversité, mais aussi fragilité d’un système socio-économique trop complexe, les collapsologues prônent la décroissance pour éviter l’effondrement de la civilisation. Philippe Bihouix propose une série de mesures concrètes (réduction de la taille des voitures, instauration d’une politique fiscale environnementale, interdiction des emballages jetables), et une nouvelle utopie, composée de lenteur et de simplicité, de remise en question de nos notions de confort et de désir, mais aussi recherche de liens humains de proximité. Il prône également le développement et l’utilisation de solutions « low-tech ». Ces techniques simples visent à permettre de vivre mieux avec moins, d’encourager des modes de consommation et de production collaboratifs, et de changer notre relation aux technologies en nous incitant à en faire un usage plus sobre. Quelques réactions sur lemonde.fr à cette tribune de Claire Gerardin*, la religion de la techno-science fait rage :
-Alazon- : « Face à l’effondrement de la civilisation industrielle qui guette« . Euh, il guette surtout dans les esprits dérangés de quelques névropathes. Sauf à retourner au Moyen Age, la transition énergétique nécessite beaucoup d’industrie et beaucoup de technologie. Une application comme Blablacar pour le co-voiturage, une voiture électrique, un véhicule à hydrogène… ce n’est pas de l’artisanat ! Les névroses de fin du monde sont devenues la norme. On se croirait dans une secte essénienne avec concours de prophéties d’apocalypse. Entre allumés persuadés que les civilisations vont disparaître, c’est à qui aura la potion de survivalisme la plus amère, en attendant sans doute un messie écologiste que sainte Greta préfigure. Il faut juste reprendre son souffle et regarder le monde : les nations les moins développées aspirent à cette civilisation industrielle qui nous apporte tant de bienfaits.
Pm42 : « Face à l’effondrement de la civilisation industrielle qui guette » ? A la limite j’arrête là. Cela fait penser aux marxistes qui nous ont expliqué pendant un peu plus d’un siècle que l’effondrement du capitalisme était inéluctable. C’est de la pensée religieuse, rien d’autre et cela ne devrait rien avoir à faire dans un journal un peu sérieux.
Happy Failure : La lecture de la majorité des commentaires à cet article suscite une impression simplement effroyable. L’insulte, l’affichage d’un mépris sûr de soi et le dénigrement, que ce soit vis-à-vis des intentions de l’article ou des commentaires allant dans son sens, semble être la manière naturelle de réagir. Appartiennent-ils à cette race qui gâche les réunions de famille en gueulant des a priori péremptoires à chaque conversation ? Et au-delà de ce déficit affligeant de savoir-vivre, que penser de leurs arguments? La réduction à la caricature la plus stupide (la moindre hypothèse de régulation vous range dans le camp des bolcheviques, la réduction de l’emprise énergétique vous condamne à vous éclairer à la chandelle…). Et que craignent-ils ? Devoir renoncer à leur SUV, à leur montre connectée, à leur climatisation ? C’est ça leur bonheur ?
* LE MONDE du 21 septembre 2019, Le « low-tech », pour « vivre mieux avec moins »
L’ONU avait voulu donner une tribune aux « jeunes champions pour le climat ». Malheureusement les low tech et les communautés de résilience ne sont pas à l’honneur, on vise le tout numérique.
Un jeune Mexicain propose de donner à chaque foyer une imprimante 3D pour fabriquer des biens de consommation quotidiens. Une Canadienne souhaite développer une plate-forme permettant d’évaluer les marques de la mode en fonction de leur durabilité. L’Indien Anurag Saha Roy lance une application permettant de mettre à disposition des fermiers les plus vulnérables des données météorologiques et agricoles compréhensibles par tous. Une Japonaise a développé un projet photographique visant à montrer comment le changement climatique affecte au plus près les humains.
Oui, et c’est bien là un des grands problèmes qui ne fait qu’alimenter Le Problème. Décidément, quel que soit le côté où on regarde, rien ne nous permet d’espérer une quelconque issue heureuse.