mediator, symptôme d’une société malade

Au risque de passer pour un dangereux extrémiste, je pense que la médecine occidentale n’est pas capable de produire autre chose que des scandales : cette médecine ne veut pas prendre en compte la dimension écologique. Le Mediator nous révèle une situation qui semble étonner les médias, pourtant d’autres médicaments avaient déjà manifesté leurs effets délétères : le Vioxx, le Distilbène, le Roaccutane, etc.

Il n’est pas possible de soigner durablement un malade si on ne comprend pas le désordre responsable de son affection comme une perturbation systémique. Dans un système, il est impossible d’agir à un niveau de la chaîne sans la perturber plus ou moins sérieusement en amont ou en aval. Plus les actions seront fortes et plus ces perturbations seront graves et dommageables. On a constaté que les médicaments pouvaient nous tuer et on espère que de tels objets puissent régler durablement des troubles qui ont mis quelquefois plusieurs mois ou années à se mettre en place. On sait, en écologie, que pour résorber un déséquilibre, il faut agir subtilement et que le rétablissement à un état d’origine ne se fait que lentement. Il faut agir bien en amont, non par des dépistages précoces qui font plus de mal que de bien, mais par des anticipations qui nous permettent d’éviter les ennuis sérieux. Malheureusement, la pensée initiale de notre médecine mais aussi de notre culture est de traiter les questions de façon technique et brutale sans comprendre en quoi nos comportements construisent les pathologies qui nous affectent.

Différents toxiques sont présents dans notre environnement, l’air et l’eau et donc nos aliments. Ce sont tous les produits de combustion, les rejets industriels, les éléments de contact comme les emballages et les contenants et surtout les pesticides et les engrais agricoles. Il faut rappeler que pesticides et médicaments relèvent de la même démarche scientifique, utilisent les mêmes laboratoires, les mêmes technologies, les mêmes financements et sont produits par les mêmes entreprises. Ce sont des produits qui s’opposent à la vie, qu’ils soient antibiotiques ou insecticides, que les hormones soient utilisées pour corriger le cycle normal de la vie ou raccourcir les tiges des blés. Les médicaments ont même rejoint les autres toxiques dans le cortège des polluants aquatiques. Jusqu’à une période récente, on a pu l’ignorer mais ce sont maintenant des tonnes de médicaments qui sont charriées dans l’eau de nos rivières, ce que de nombreuses études récentes est venu confirmer.

C’est pourquoi finalement, cette affaire du Mediator n’a aucun intérêt si ce n’est pour avoir enfin une réflexion élargie sur notre façon de nous soigner… (Christian Portal)

http://www.medecine-ecologique.info/?Le-Mediator-R-une-affaire

3 réflexions sur “mediator, symptôme d’une société malade”

  1. Tout à fait d’accord avec votre analyse systémique. Les troubles psychiques qui font plus partie de ma réflexion, comme l’hyperactivité et la phobie scolaire chez l’enfant, peuvent être totalement analysés comme cela, sans faire appel, ni à une pathologie de l’enfant et encore moins une délinquance nocive, ni à une pathologie des parents, si ce n’est parfois de ne pas pouvoir faire assez barrière (immunologique:))) aux apports systémiques du reste de la société. Bonne journée.
    Marie-José Sibille, encore pour peu de temps psychothérapeute indépendante.

  2. à lire dans Décryptages : La France malade de ses médicaments

    Evitons une autre affaire Mediator ! En s’appuyant sur des essais clinique (Bruno Toussaint)

    Renforcer la crédibilité de la sécurité alimentaire : pour des experts dissidents (Didier Tabuteau)

    Des psychotropes abusivement détournés de leur fonction : exclues aux USA, des molécules sont acceptées en France (Philippe Pignarre)
    (LeMonde du 11 décembre 2010)

Les commentaires sont fermés.